Prenant part à la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (COP15), qui se tient du 7 au 19 décembre 2022 à Montréal, au Québec (Canada), la vice-Première ministre (VPM) en charge de l’Environnement et Développement durable, Eve Bazaïba, n’a pas été tendre envers le Rwanda, présenté comme pays agresseur de la RDC sous couvert des terroristes de M23. Lorsque la Conférence a osé intégrer le Rwanda dans le groupe de facilitation pour la mise en place du mécanisme de financement pour la protection et la préservation de la biodiversité, Mme Eve Bazaïba s’est levée en imposant le véto de la RDC. La RDC, a-t-elle dit, ne participera pas à ce groupe où siège le Rwanda. Au Canada, le message est bel et bien passé.
Le Rwanda étant responsable confirmé de la destruction de la biodiversité dans la partie Est de la République Démocratique du Congo, depuis le Canada où se tient la 15ème édition de la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (COP15), Kinshasa a estimé avoir un mot à dire dans ces négociations étant donné que la RDC est le cinquième pays en termes de biodiversité dans le monde.
«En tant que pays-solution, notre biodiversité rend service à l’humanité tout entière et mérite une attention particulière de tous les partenaires au développement », a lancé la VPM Eve Bazaïba.
Dans une déclaration, faite au nom du Gouvernement de la République Démocratique du Congo, la VPM Eve Bazaïba a fustigé le silence de la communauté internationale face aux soutiens du Rwanda aux terroristes de M23. «Le rapport des Nations Unies et d’autres rapports l’ayant confirmé, il n’est pas qu’est pas question de négocier sur les mécanismes de financement de la biodiversité avec le Rwanda comme facilitateur, alors que ce pays est à l’origine de la destruction de la biodiversité en RDC», a tranché Eve Bazaïba.
La 15ème Conférence des Parties (COP15) à la Convention sur la diversité biologique (CDB) (en anglais seulement) des Nations Unies est une rencontre internationale qui rassemble des gouvernements du monde entier. Les participants définisant de nouveaux objectifs et élaboreront un plan d’action pour la nature au cours de la prochaine décennie. La conférence se tiendra du 7 au 19 décembre 2022, à Montréal, au Québec, siège du Secrétariat de la CDB des Nations Unies.
La COP15 est axée sur la protection de la nature et les moyens de mettre un terme à la perte de biodiversité partout dans le monde. La priorité du gouvernement du Canada est de faire en sorte que la COP15 donne les résultats souhaités pour la nature. Les partenaires internationaux doivent de toute urgence mettre fin à l’alarmante perte de biodiversité dans le monde et renverser la vapeur.
La Convention sur la diversité biologique (CDB) a été signée pour la première fois par 150 chefs de gouvernement lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992. Ses principaux objectifs sont la conservation de la diversité biologique, l’utilisation durable de ses éléments constitutifs, et la répartition juste et équitable des avantages découlant de l’exploitation des ressources génétiques.
La CDB a pour vocation de promouvoir le développement durable, et la Convention reconnaît que la diversité biologique va bien au-delà des plantes, des animaux et des micro-organismes ainsi que de leurs écosystèmes. Elle concerne aussi les êtres humains qui ont besoin de sécurité alimentaire, de médicaments, d’air et d’eau purs, d’abris, et d’un milieu de vie propre et sain. Le Secrétariat de la CDB est situé à Montréal, au Québec (Canada).
COP15 sur la biodiversité : l’espoir d’un accord ravivé
Un vent d’optimisme soufflait, samedi 17 décembre 2022, à la COP15 pour la biodiversité où un accord de compromis semblait se dessiner.Même si la question financière, cruciale pour les pays du Sud, reste en suspens, un accord de compromis semblait se dessiner à la COP15 biodiversité, samedi 17 décembre 2022. «Je suis très confiant que nous allons pouvoir maintenir nos ambitions et obtenir un accord», a déclaré devant la presse le ministre chinois de l’Environnement, Huang Runqiu, président de la COP15.
L’ambition reste de sceller au plus tard ce 19 décembre 2022 un accord sur la biodiversité aussi historique que celui de Paris pour le climat en 2015. «Portons ensemble l’accord le plus ambitieux qui soit. Le monde en a besoin», a tweeté, samedi, le président français Emmanuel Macron. «Les pays les plus vulnérables hébergent des trésors de biodiversité. Nous devons augmenter nos financements pour les accompagner, mettre le paquet », a-t-il ajouté, avant de lancer un appel à élargir le groupe des donateurs du Nord.
En l’absence de chefs d’État ou de gouvernement à ce sommet de la décennie, crucial pour l’humanité et la planète, les ministres de l’Environnement sont à pied d’œuvre. Le texte se veut une feuille de route pour les nations jusqu’en 2030, le dernier plan décennal signé au Japon en 2010 n’ayant atteint aucun de ses objectifs, notamment en raison de l’absence de mécanismes de suivi.
Protéger 30 % des terres et des océans d’ici à 2030
Parmi les principaux objectifs, toujours débattus, figure la proposition de protéger 30 % des terres et des océans d’ici à 2030, la diminution de moitié de l’usage des pesticides, la restauration de milliards d’hectares de terres dégradées, etc.
«Nous avons fait d’énormes progrès», s’est félicité Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement du Canada, qui accueille le sommet.
Fort des avancées de ces dernières heures, le président chinois de la COP15 a promis de délivrer aux différents pays une «proposition de texte» le 18 décembre 2022 à 8 heures (13 heures GMT) qui sera «ambitieux, équilibré et applicable ».
Toutefois, de nombreux points sont encore âprement discutés dans leurs détails, notamment avec les pays du Sud. Ceux-ci craignent des critères trop restrictifs, incompatibles avec leurs besoins de développement ou leurs moyens techniques et financiers.
«Nous ne pouvons plus attendre »
Les pays en développement, où se trouve la majeure partie de la biodiversité mondiale, estiment par ailleurs que le partage des bénéfices des ressources naturelles, objectif au cœur de la Convention sur la diversité biologique (CDB) de 1992, n’a pas eu lieu. Pour s’engager sur des objectifs ambitieux, ils réclament donc 100 milliards de dollars US par an. Le montant, calqué sur celui de la promesse non tenue de l’aide internationale pour le climat, équivaudrait à multiplier par dix les transferts actuels du Nord vers le Sud au titre de la biodiversité. Les pays du Sud poussent donc toujours pour la création d’un nouveau fonds distinct, à l’image de celui obtenu en novembre pour les aider à affronter les dégâts climatiques.
«Je pense que nous allons obtenir un accord, la question est sa qualité : nous avons besoin d’ambition autant sur le financement que sur les cibles de conservation», a commenté Li Shuo, conseiller chez Greenpeace.
L’optimisme est partagé par Alfred DeGemmis, conseiller de la Wildlife Conservation Society, même s’il reste «beaucoup de travail et de compromis prudents à élaborer » pour que «les gouvernements saisissent cette occasion, peut-être la dernière, d’éviter une extinction de masse».
«Stopper la perte de biodiversité »
Plusieurs textes provisoires publiés samedi, sur des questions techniques, mais essentielles, laissaient entrevoir un accord final. L’un des documents concerne les mécanismes de suivi et de contrôle, indispensables pour ne pas répéter l’échec précédent. L’autre porte sur la promesse de résoudre un point sensible pour le Sud : l’absence de partage avec eux des bénéfices des médicaments ou produits cosmétiques issus de leurs ressources biologiques.
«Il y a une obligation morale» à stopper la perte de la biodiversité, affirment plus de 3 100 chercheurs de 128 pays dans une lettre ouverte samedi, inquiets de voir les négociations piétiner. «C’est réalisable si nous agissons maintenant, et de manière décisive», et «nous le devons à nous-mêmes et aux générations futures – nous ne pouvons plus attendre», ont-ils lancé. Car le temps presse : 75% des écosystèmes mondiaux sont altérés, largement à cause de l’activité humaine, plus d’un million d’espèces sont menacées de disparition sur la planète, etc.
Et au-delà des implications morales, c’est toute la prospérité du monde qui est en jeu, rappellent les experts : plus de la moitié du PIB mondial dépend de la nature et de ses services.
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