Protestantisme et homosexualité

Lorsque l’on parle d’homo-sexualité par rapport au protestantisme, il faut distinguer, dans ce grand courant du christianisme mondial, deux importantes subdivisions. Il s’agit des Évangéliques  et des Libéraux. Ces deux tendances coexistent tant mieux que mal dans le protestantisme mondial et particulièrement occidental. En quoi consistent-elles ?

LES EVANGELIQUES 

Les Évangéliques  fondent leur foi uniquement sur les Écritures Saintes. Celles-ci constituent, en effet, leur seule Loi Fondamentale en matière de foi chrétienne. C’est ainsi qu’ils n’acceptent rien qui n’est pas consigné dans la Bible, c’est-à-dire, qui n’est pas reconnu, autorisé et recommandé par Dieu Lui-même.

Les Saintes Écritures qualifient, noir sur blanc, les pratiques telles que l’homosexualité de «dépravations graves et d’abominations.» Par conséquent, les Évangéliques, qui respectent intégralement l’autorité de celles-là, ne reconnaissent pas, ne baptisent pas, ne marient pas et n’ordonnent pas les homosexuels. Dans le même ordre d’idées, ils ne baptisent pas, non plus, les bébés et les enfants. Ils suivent en cela Jésus-Christ lui-même, le fondateur et chef de l’Église  et le modèle par excellence des chrétiens. En effet, Il s’est fait baptiser, par immersion, à l’âge de 30 ans. Pour les Évangéliques, si Jésus-Christ, le maître, s’est fait baptiser à l’âge adulte, cela signifie que les bébés et les enfants, n’ayant pas encore une conscience claire, nette et aiguë des notions de bien et de mal, ne sont pas éligibles au sacrement de baptême. Et ce sacrement ne peut s’accomplir que par immersion.

Raison essentielle pour laquelle ils se limitent à l’encadrement et à la préparation des enfants à la foi chrétienne. En les éduquant et en leur montrant, inlassablement, le chemin qui mène à Dieu, c’est-à-dire, au salut. Et ce, jusqu’à l’âge minimal d’environ 12 ans, quand ils parviennent à distinguer, nettement et individuellement, le bien du mal. Mieux, jusqu’à ce qu’ils choisissent eux-mêmes Jésus-Christ comme leur Seigneur et Sauveur. C’est à ce moment seulement que les Évangéliques baptisent les enfants. Et ce, uniquement par immersion.

Se reconnaissent ou se réclament Évangéliques et se rangent catégoriquement parmi les Évangéliques, qui composent l’écrasante majorité du protestantisme mondial, les courants protestants suivants: Baptistes, mennonites, luthériens évangéliques, anglicans de la Low Church, méthodistes, disciples, salutistes, adventistes du 7ème Jour, pentecôtistes, etc.

LES LIBERAUX  

Les Libéraux, comme les Évangéliques, fondent également leur foi sur les Écritures Saintes qui sont la Loi Fondamentale de Dieu. En plus de celles-ci, ils valorisent, par ailleurs, quelques traditions jugées inspirées et établies par les Pères de l’Église.  C’est ainsi qu’ils reconnaissent et appliquent, comme les catholiques, le baptême par aspersion et baptisent les enfants. Même si ce type de baptême n’est pas celui que Jésus-Christ, le fondateur et chef de l’Église et  le modèle par excellence des chrétiens, a reçu et a pratiqué. Car, ils considèrent qu’il faut conduire les enfants dès leur naissance, sans trop attendre, à Dieu pour leur salut. Quitte à Dieu et à l’Église  de les aider à pourvoir le reste.

C’est dans le cadre de ces quelques traditions, jugées inspirées et établies par l’Église, qu’une minorité de congrégations protestantes, relevant du libéralisme ecclésiastique, reconnaissent les homosexuels comme des personnes effectivement égarées, mais qui ont besoin, à l’instar de tous les autres êtres humains, de la grâce de Dieu. Ainsi, ces cas ne doivent pas être rejetés. Ils doivent plutôt être aidés et amenés, lentement mais sûrement, vers Dieu pour leur salut. C’est dans ce contexte de marche incessante vers le salut que ces quelques courants protestants, dits libéraux, reconnaissent et marient, hors liturgie, depuis environ trois décennies et ce moyennant des enseignements spécifiques et appropriés, des homosexuels qui en ressentent le besoin et qui en font expressément la demande.

S’affirment et se réclament Libéraux et se comptent catégoriquement parmi les Libéraux, les quelques courants protestants ci-après : Presbytériens/réformés, congrégationnistes, anglicans de la High Church, certains luthériens, particulièrement scandinaves, etc.

 PROTESTANTISME CONGOLAIS

Il faut souligner en caractères gras et préciser, à cette occasion, une vérité ou une réalité inhérente au protestantisme congolais. En effet, 99% des Églises ou des Communautés protestantes de la RD-Congo ont été implantées ici par des sociétés missionnaires protestantes occidentales et plus précisément américaines, britanniques, suédoises et norvégiennes.  De ce fait, toutes les deux grandes subdivisions du protestantisme mondial, évangélique et libéral, existent aussi en RD-Congo. Alors qu’elles se trouvent généralement regroupées dans des organisations ecclésiastiques distinctes et séparées en Occident, elles se sont plutôt, toutes, rassemblées en RD-Congo. D’abord dans le Conseil Protestant du Congo (CPC), depuis 1924, et dans une seule, unique et même Église Protestante, l’Eglise du Christ au Congo (ECC), depuis 1970.

D’où, en RD-Congo, toutes les Communautés protestantes membres de l’ECC, qu’elles soient issues du courant évangélique ou du courant libéral, fondées sur les Écritures Saintes associées aux valeurs morales et éthiques traditionnelles congolaises, se sont appropriées la position doctrinale et théologique des Évangéliques relative au fléau social d’homosexualité. Elles ne reconnaissent pas, ne baptisent pas, ne marient pas et n’ordonnent pas les homosexuels. Elles sont donc, essentiellement, évangéliques.

MUSENE SANTINI BE-LASAYON (CP)