Elections 2023 : des scrutins marqués par une inflation des candidats et la créativité des jeunes congolais

Les élections générales du 20 décembre 2023 ont battu le record en termes de candidats ou compétiteurs. Au total, cent mille candidats se sont trouvés sur les starting-blocks dont 26 pour la présidentielle, 23.653 pour la députation nationale, 49.552 pour la députation provinciale et 32.360 pour les conseils municipaux. Cela a donné lieu à un tohu-bohu pendant les trente jours de la campagne électorale sur toute l’étendue du pays, du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, où les prétendants à tel ou tel autre échelon, particulièrement à la présidentielle, ont rivalisé d’ardeur et se sont fait zéro cadeau pour séduire le plus possible les électeurs, les faire adhérer à leurs programmes d’action et mériter leurs suffrages.

Cette compétition, dont le numérique a compté parmi les supports, a stimulé la créativité au sein de la société où des talents se sont exprimés dans des domaines aussi divers que variés allant de la musique à la publicité en passant par toute sorte d’artisanat, créant, de ce fait, de milliers d’emplois, quoique temporaires, que le prochain gouvernement est appelé à formaliser et à pérenniser.

Les élections générales du 20 décembre 2023 en RDC ont vécu. L’heure est présentement au décompte de voix, dont la CENI publie présentement les résultats partiels de la présidentielle. Selon le calendrier de la Centrale électorale, les résultats provisoires seront publiés ce 31 décembre.

Mais, il reste que la campagne électorale, qui s’est tenue du 19 novembre au 18 décembre 2023, aura été de plus mouvementées. Elle a été ponctuée de beaucoup d’agitations. Le nombre élevé des candidats semble en être une des causes prépondérantes. Cent mille candidats se sont trouvés ainsi sur la ligne de départ, à raison de 26 pour la présidentielle, 23 653 pour la députation nationale, 49 552 pour la députation nationale et 32 360 pour les conseils municipaux.

Du Nord au Sud, et de l’Est à l’Ouest, la RDC a connu des moments saisissants avec, notamment, des foules drainées par les uns et les autres. Ce qui a donné lieu à un tohu-bohu pendant les trente jours de la campagne électorale sur toute l’étendue du pays.

Au-delà de cette ambiance électrique, les élections ont stimulé la créativité au sein de la société. Des talents se sont exprimés dans des domaines aussi divers que variés allant de la musique à la publicité en passant par toute sorte d’artisanat pour soigner l’image de tel ou tel autre candidat et asseoir leur notoriété. La musique a retenti dans tous les coins de la République et a servi de véhicule pour des messages des candidats et d’appel de soutien à leurs candidatures.

Les «grands» noms de la musique congolaise, notamment JB Mpiana, Werrason, Kofi Olomide, Nyoka Longo et Wazekwa, étaient au rendez-vous. Ils ont fait vibrer les gens par leurs rythmes endiablés. De génies en herbe, à l’instar de Robinio Mudimbu avec son opus «Aza nanu», n’étaient pas non plus en marge. Les chaines de radios et de télévision et les réseaux sociaux nous ont arrosés à longueur de journée de leurs œuvres.

Des marketers politiques d’un genre nouveau ont fait aussi valoir leurs talents au travers de nombreux slogans qui ont caractérisé bien de candidats. Moins coûteux que les médias traditionnels (Journaux, radios et télévisions), les réseaux sociaux avec Tik Tok, X, Facebook, se sont révélé des médias de prédilection. Des vidéos, des images et des messages ont été diffusés à profusion. Comment oublier des expressions circonstancielles comme: «Match Fatshill des Ultras Fathis».

L’artisanat s’est invité aussi à la fête : les portraits amateurs affichés ça et là sur les murs, les panneaux de fortune plantés le long des artères ont rivalisé avec du matériel professionnel.

Bref, ainsi qu’il se dégage, les élections générales de 2023 ont constitué un moment qui a vu éclore la créativité des Congolais, surtout les jeunes qui ont créé de la sorte de milliers d’emplois, quoique temporaires. Le prochain gouvernement est ainsi interpellé sur la nécessité qu’il y a de canaliser toutes ces énergies pour déboucher sur une véritable industrie culturelle. Ce qui va contribuer sûrement à créer de millions d’emplois que le candidat n°20 et président de la République sortant a promis tout au long de sa campagne électorale.

Tighana Masiala