A l’Union sacrée de la nation, l’heure est à la recherche d’un bouc émissaire pour faire porter le chapeau du grand retard affiché dans différents terrains. Sans surprise, toutes les attaques sont orientées vers le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge. Le décor de son départ est planté. Pour des raisons politiquement incorrectes.
Le complot
Les signaux avant-coureurs de l’éviction d’un Premier ministre sont bien visibles. Des complots contre Jean-Michel Sama Lukonde se multiplient. Des messes noires et basses contre l’actuel locataire de l’avenue des 3Z ne se font plus en cachette. Un seul objectif : tordre la main du Chef de l’Etat afin de le convaincre à désigner un nouvel animateur de l’Exécutif national.
Apparemment, les forces qui avaient imposé Sama Lukonde à la Primature font face à la montée d’une nouvelle dynamique autour du Chef de l’État.
Pour matérialiser cette option, il y a des voix au sein de l’Union sacrée qui accusent le Premier ministre de léthargie. Plus tranchant, d’autres le qualifient d’être transparent, tellement il est absent là où il est attendu. Sama Lukonde n’a pas l’envergure d’un Matata Ponyo, voire d’un Adolphe Muzito. Le Premier ministre Sama est accusé d’être en manque d’initiatives comme s’il était un simple Premier Commissaire d’Etat. Même dans ce cas, le pays a connu des gens comme Léon Kengo ou Mabi Mulumba qui avaient porté l’habit de la fonction.
A l’Union sacrée, des députés estiment que la motion contre le ministre de l’Economie, Jean-Marie Kalumba, sera un avant-goût qui annoncera la chute de Sama Lukonde.
Ce jeune technicien doit se sentir interpellé. Avec tout le bagage qu’il est supposé porter, un passage sans éclat à la Primature serait la pire des choses qui puissent lui arriver. Il ferait douter les Congolais sur la capacité des jeunes à faire mieux que les vieux.
D’expérience, le dynamisme des gens de la génération de Sama Lukonde aurait même permis au Chef de l’État d’être en retrait, plutôt qu’à la pointe de l’action gouvernementale. La fin de Sama Lukonde devient davantage plausible face à la recherche d’un bouc émissaire la veille de l’année électorale.
Dans le cas d’un glissement du calendrier électoral, c’est lui qui portera inévitablement le chapeau. Tout indique que ce qui se trame contre Sama Lukonde ne va pas dans le sens de son maintien. Tout indique que sa chute est plutôt proche. Sama Lukonde servira de soupape de sécurité pour le président Tshisekedi.
Que faire ?
La pire de chose que le Premier ministre pourra faire, c’est chercher à corrompre. Il doit plutôt se mettre résolument au travail. Il doit prendre à bras-le-corps, les urgences d’une population qui attend des solutions.
Dans le défi sécuritaire de l’Est, le Premier ministre est absent. Bien entendu que la sécurité est du ressort du Chef de l’État, mais les moyens viennent du Gouvernement. Visiblement rien ne se fait. On peut même dire sans crainte que cela échappe au Gouvernement. La gestion des chinchards de la Namibie qui a démontré la faiblesse du pilotage de l’action gouvernementale est un des griefs qui pourrait emporter Sama Lukonde. Il en est de même de certains projets qui ont souffert d’une absence d’une réelle coordination. Sama Lukonde doit rectifier rapidement les tirs comme il est encore temps.
Hugo Tamusa