Dans un geste inattendu, le gouvernement de la République Démocratique du Congo a récemment exprimé sa volonté de se retirer de l’Organisation Internationale de la
Francophonie (OIF). Cette décision, si elle est mise en œuvre, pourrait avoir des répercussions significatives sur les relations de la RDC avec les pays francophones et sur son statut au sein de la communauté internationale.
«Nous avons constaté que la Francophonie ne nous soutient pas dans le conflit de l’Est de la République Démocratique du Congo», a déclaré le portail d’information congolais Politico.
«Elle ne se prononce pas clairement sur les tueries. Nous sommes touchés par les crimes de l’Est. Nous allons évaluer notre appartenance à la Francophonie, et à l’issue de cette évaluation, des décisions seront prises. L’option de quitter la Francophonie pour beaucoup de congolais n’est pas à exclure », a dit mardi devant la presse le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe.
Les raisons invoquées par les autorités congolaises pour justifier cette démarche demeurent floues.
Cependant, des sources proches du gouvernement évoquent des tensions croissantes avec certains membres de l’OIF, ainsi que des désaccords sur des questions clés liées à la gouvernance et aux droits de l’homme.
Cette annonce intervient également dans un contexte de remise en question de la pertinence des organisations internationales et de la place des anciennes puissances coloniales dans les affaires des pays africains.
L’OIF, qui regroupe 88 États et gouvernements, vise à promouvoir la langue française, la diversité culturelle et la coopération entre ses membres. La participation de la RDC à cette organisation a longtemps été considérée comme un symbole de son attachement à la francophonie et à ses valeurs communes. Un retrait de la RDC pourrait donc être interprété comme un signe de désengagement vis-à-vis de la francophonie et de ses principes fondateurs.
Les réactions à cette annonce ne se sont pas fait attendre. Certains pays membres de l’OIF ont exprimé leur préoccupation et leur volonté de dialoguer avec les autorités congolaises pour comprendre les motivations derrière cette décision. D’autres ont souligné l’importance de maintenir la cohésion au sein de l’organisation et de trouver des solutions diplomatiques pour résoudre les divergences.
Il reste à voir si la RDC ira jusqu’au bout de sa menace de se retirer de l’OIF. Une telle décision pourrait avoir des conséquences politiques et diplomatiques majeures pour le pays, ainsi que pour l’ensemble de la francophonie. En attendant, les discussions et les négociations se poursuivent afin de trouver un terrain d’entente et de préserver les liens entre la RDC et l’Organisation Internationale de la Francophonie.
Pour lier la parole à l’acte, la RDC a décidé cette année de ne pas participer officiellement aux activités de la Journée internationale de la Francophonie, célébrée le 20 mars.
Créée en 1970, l’Organisation internationale de la Francophonie compte 54 États membres, 7 pays associés et 27 observateurs, dont des régions.
Francis N.