Le Conseil de sécurité des Nations Unies a décidé, le 1er juillet 2022, de proroger d’une année l’embargo sur les armes qui frappent la République Démocratique du Congo.
Sur place en RDC, on parle d’une injustice, bien plus d’un complot international alors que le pays fait face à une agression visiblement entretenue par le Rwanda en se servant des terroristes du M23.
Pourquoi les autres peuvent s’armer pour se défendre et pas la RDC ? A Kinshasa, on a du mal à comprendre la position des Nations Unies. Le désarroi est encore plus criant lorsque des pays tels que la… France et les États-Unis qui passent pour « les amis de la RDC » ont voté cette résolution, conditionnant Kinshasa à avoir au préalable l’aval des Nations Unies, avant tout achat d’armes.
Bien plus, des pays tels que la Russie et la Chine qui pouvaient brandir leur droit de veto et bloquer de surcroît cette résolution ont préféré juste s’abstenir. Qu’est-ce à dire ?
La réalité est que la diplomatie a ses règles qui échappent généralement au commun des mortels. En matière de traçabilité des armes, il faut reconnaître que la RDC accumule un grand retard. Si bien que le Conseil de sécurité s’est voulu prudent, redoutant de la capacité de l’État congolais à contrôler toutes les armes qui circulent sur son territoire. Avec tous les groupes armés qui pullulent sur son sol, Kinshasa s’est retrouvé avec un grand handicap qui a finalement pesé dans la balance.
Faut-il en pleurer ou s’en plaindre? Pas du tout. Kinshasa doit plutôt s’organiser pour parvenir à convaincre les Nations Unies que les armes destinées à sa défense ne vont aucunement tomber entre les mains des groupes armés ou des terroristes de tous bords.
La résolution du Conseil de sécurité doit donc servir de déclic dans la réorganisation de notre appareil de défense et de sécurité. Pas la peine de condamner ni d’incriminer les Nations Unies. Nous devons plutôt nous organiser pour que notre voix porte devant l’instance décisionnelle de l’ONU.
L’heure est venue afin que la RDC remplisse les critères arrêtés afin d’espérer voir l’embargo être levé. Si rien n’est fait, l’année prochaine, aucun État ne daignerait voter en sa faveur. Les Congolais vont une fois de plus chercher des justifications pour accuser des partenaires ou leur mettre en position inconfortable.
Econews