Pour contribuer à la facilitation des transports par voies d’eau intérieures et l’amélioration de la sécurité de la navigation fluviale dans les États membres, la Cicos (Commission Internationale du Bassin du Congo-Oubangui-Sangha) a décidé, au terme d’un atelier organisé à Kinshasa, la mise en place de l’Observatoire des barrières non physiques.
Un atelier national de mise en place de l’Observatoire des barrières non physiques a été organisé par la Cicos, du 11 au 12 janvier 2022 à Kinshasa, dans le cadre du Parfsed (Projet d’appui à la réglementation, la facilitation, la sé-curisation et la durabilité du transport fluvial dans la zone Cicos). Cet atelier national a eu pour cadre la salle de réunions de la Cicos.
L’objectif de ce projet est de contribuer à la facilitation des transports par voies d’eau intérieures et l’amélioration de la sécurité de la navigation fluviale dans les États membres de la Cicos. Il comporte deux composantes principales : l’Observatoire des barrières non physiques dans le bassin du Congo et le Système commun de radiocommunication sur les voies d’eau intérieures dans les États membres de la Cicos.
A la fin des travaux, les participants ont formulé quelques recommandations. A la RDC, ils ont recommandé de rendre opérationnel, le bureau national de l’Observatoire des barrières non physiques par sa mise en place effective dans les meilleurs délais. Cela afin de permettre le déploiement de la première vague d’enquête sur le terrain avant fin janvier 2022. La RDC devra, d’autre part, fournir rapidement à la Cicos, la liste de sites où seront installés les appareils de radioco-mmunication du système commun de radiocommunication de la Cicos.
Pour sa part, la Cicos devra mettre à la disposition du bureau national de l’Observatoire de la RDC, l’appui nécessaire pour son bon fonctionnement. Elle devra animer la plateforme WhatsApp du bureau national de l’Obser-vatoire de la RDC, créé au cours de cet atelier.
Il sied de noter qu’une formation a été organisée à l’attention des enquêteurs des agents de saisie et des membres du bureau national. Elle a porté sur quatre thèmes. Le premier était centré sur l’environnement informatique de travail, le deuxième sur l’enquêteur, son rôle, ses droits et ses obligations, le troisième sur l’agent de saisie, son rôle et ses obligations, ses outils de travail et sur les précautions à prendre pour numériser les données et le quatrième sur l’application informatique et son utilisation, sa structure et ses fonctionnalités.
A l’ouverture de l’atelier, la représentante du secrétaire général de la Cicos, Dr Dorice Kuitcha Kegni, a souligné que l’Observatoire des barrières non physiques est un outil d’aide à la décision pour faciliter le trafic fluvial et améliorer la sécurité de la navigation.
De son côté, le représentant du ministre congolais des Transports, Bogaine Bonga Mukweso, a souligné que cet Observatoire «est un instrument très important à plusieurs niveaux pour l’assainissement du secteur de transport fluvial dans l’étendue des voies d’eau intérieures de la Rdc et un outil d’aide pour améliorer la sécurité de la navigation fluviale».
Contexte du projet Parfsed
La mise en œuvre du projet Parfsed découle d’une analyse diagnostiquée du transport par voies d’eau intérieures dans les bassins du Congo et du fleuve Ogooué, réalisée en 2016 par la Cicos.
Cette étude a mis en exergue un grand nombre d’entraves à la navigation, entraînant une sous-exploitation de la flotte, en deçà des besoins économiques de la sous-région Afrique Centrale.
Ces entraves concernent la présence de barrières non physiques (tracasseries administratives et des contrôles non réglementaires), l’existence de nombreuses barrières physiques (bancs de sable, rochers, épaves d’unités fluviales…) dans les voies d’eau; la pollution des voies d’eau et des plateformes portuaires; l’exploitation des unités fluviales sans respect des normes de sécurité et de l’environnement reconnues; la non mise en application des règlements communs élaborés par la Cicos et la faiblesse dans l’application de la réglementation nationale existante; la complexité et la longueur des procédures portuaires ; la vétusté des unités fluviales et la construction des unités fluviales sans respect aux normes réglementaires.
Afin de faire face aux multiples difficultés susmentionnées, et soucieux de se conformer aux exigences socio-économiques et environnementales telles que ses missions le lui demandent, le Secrétariat Général de la Cicos a sollicité et obtenu de l’Union européenne un financement pour la mise en œuvre du projet Parfsed.
Financé par l’Union européenne, le Parfsed est conçu pour concrétiser, à travers le Fonds Européen pour le Développement (FED), la volonté du secrétariat général de la Cicos et de ses Etats membres, d’améliorer la navigabilité et la sécurité de la navigation sur ces voies d’eau intérieures, tout en préservant l’environnement.
Il répond également aux attentes du «Programme d’appui à la gouvernance des infrastructures régionales et nationales en Afrique Centrale (PAGIRN)», sous financement de l’Union européenne dans le cadre du 11ème FED.
A.T.