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Septembre noir à l’USN

Le 15 septembre prochain, le Palais du peuple s’apprête à vivre des heures décisives. Députés et sénateurs reprendront le chemin de l’Hémicycle pour une session parlementaire essentiellement budgétaire, mais qui s’annonce bien plus mouvementée que prévu. Derrière les discussions techniques sur le budget de l’État pour 2026 se cachent en réalité des tensions politiques palpables, susceptibles de faire vaciller les fondations même de la majorité présidentielle.

L’Union sacrée de la nation (USN), censée incarner un front uni et solidaire, traverse visiblement une crise de confiance interne. Des motions de défiance se prépareraient contre certains membres des bureaux du Sénat et de l’Assemblée nationale. Une situation paradoxale, alors que le mouvement vient tout juste de tenir son deuxième congrès à Kinshasa, où il était question, précisément, de « laver le linge sale en famille ».

Apparemment, certaines taches résistent.

Comment en est-on arrivé là ? Les frustrations semblent avoir mûri dans l’ombre, portées par des insatisfactions non résolues, des luttes d’influence ou peut-être des divergences sur la gestion des affaires publiques. Le vote du budget – exercice toujours sensible – servira de catalyseur à ces tensions latentes. Loin d’être une simple formalité technique, ce budget incarne des choix politiques, économiques et sociaux qui engagent l’avenir du pays. Chaque ligne dépensière, chaque priorité affichée, chaque coupe budgétaire peut devenir un motif de confrontation.

Dans un contexte où la stabilité gouvernementale est cruciale, ces dissensions internes jettent une ombre sur la capacité de la majorité à conduire sereinement les réformes nécessaires. Si le débat démocratique et la saine confrontation des idées sont le sel de toute vie parlementaire, les guerres intestines, elles, risquent de paralyser l’action publique et d’alimenter un climat d’incertitude.

Le peuple congolais, qui attend des actes concrets en matière de développement, de sécurité et de justice sociale, a le droit d’exiger de ses représentants qu’ils privilégient l’intérêt général aux calculs politiciens.

L’USN, en tant que force majoritaire, porte une responsabilité historique : celle de garantir la cohésion et l’efficacité des institutions.

Espérons que les élus sauront faire preuve de sagesse et dépasser leurs divergences pour se concentrer sur l’essentiel : adopter un budget ambitieux, juste et réaliste, au service de la Nation. Dans le cas contraire, ça va chauffer dans l’Hémicycle… et la surchauffe politique n’a jamais été un bon signe pour la démocratie.

Econews