Réputée certes budgétaire, la session parlementaire de septembre, qui s’ouvre ce mercredi 15 septembre, s’annonce très mouvementée. Par rapport au processus électoral, il y a le verrou du choix de nouveaux animateurs de la CENI (Commission électorale nationale indépendante) qui doit impérativement être vidée pour ne pas bloquer la machine électorale. La proposition de loi sur la «congolité» qui ne réserve la fonction présidentielle qu’aux Congolais nés de père et de mère pourrait être réactivée par son initiateur, le député Nsingi Pululu. Entre-temps, Christophe Mboso N’Kodia Pwanga, président de l’Assemblée nationale, doit se battre pour protéger son fauteuil présidentiel, alors qu’un vent secoue l’Union sacrée de la nation. A l’Hémicycle, il y a des tensions en l’air.
Députés nationaux et sénateurs retrouvent ce mercredi 15 septembre le chemin de l’Hémicycle, à l’occasion de l’ouverture de la session ordinaire de septembre. Comme le veut la tradition, la loi des finances 2022 sera au cœur du débat parlementaire. Pas forcément, en tout cas. Parce qu’au-delà du projet de loi des finances 2022, les deux chambres du Parlement seront appelées à trancher sur des sujets politiquement très sensibles.
Il y a d’abord ce lancinant dossier du choix des animateurs de la CENI (Commission électorale nationale indépendante) qui s’est mué en un cul de sac au sein des Confessions religieuses. Le sujet a créé de profondes fissures au sein de huit traditionnelles Confessions religieuses, poussant la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo) à se liguer avec l’ECC (Eglise du Christ au Congo) face aux six autres Confessions religieuses rangées derrière Dodo Kamba, chef de l’ERC (Eglises de réveil au Congo).
A ce jour, le successeur de Corneille Nangaa à la tête de la CENI se fait toujours attendre. Le processus de désignation s’est enlisé, plongeant le prochain cycle électoral de 2023 dans une profonde incertitude.
Outre le dossier brûlant de la CENI, il y a cette proposition de loi sur la «congolité» qui cherche à verrouiller la fonction présidentielle en la réservant qu’aux seuls Congolais nés de père et de mère.
Membre influent de l’Union sacrée de la nation, Moïse Katumbi, leader d’Ensemble pour la République, se sent particulièrement visé par cette initiative de Noël Tshiani, ancien candidat à la présidentielle de 2018, et portée à l’Assemblée nationale par le député Nsingi Pululu.
Dans une interview à Jeune Afrique, Moïse Katumbi s’est voulu tranchant sur le sujet. Selon lui, dès que la proposition de loi sur la « Congolité » sera inscrite au débat à l’Assemblée nationale, ça sera aussi son départ de l’Union sacrée de la nation.
Dans cette bataille, Moïse Katumbi peut non seulement compter sur son parti, Ensemble pour la République, mais aussi sur Mike Hammer, ambassadeur des Etats-Unis en RDC, qu’il a reçu récemment dans son village natal de Kashobwe.
Mboso sur des charbons ardents
En cette session de septembre, Christophe Mboso N’Kodia Pwanga doit se battre pour conserver son poste de président de l’Assemblée nationale. Au sein de l’Union sacrée de la nation, le successeur de Jeanine Mabunda au perchoir de la chambre basse du Parlement ne fait plus l’unanimité. Ses méthodes et son style suscitent de nombreuses frustrations au sein de l’Union sacrée.
Au Palais du peuple, une pétition le visant a déjà récolté une centaine de signatures.
A Sénat, c’est encore un calme relatif. Est-ce cette accalmie qui annonce une grande tempête ? Difficile à prédire.
Toujours est-il que dans les deux chambres du Parlement, l’Union sacrée de la nation doit livrer une grande bataille autour des questions qui divisent. La CENI en premier, la «congolité » par la suite.
Hugo Tamusa