Tripatouillage de la loi électorale à l’Assemblée nationale : le front de la résistance s’élargit

A l’Assemblée nationale, l’Union sacrée de la nation (USN) a réussi à faire passer ses amendements à la révision de la loi électorale, vidant la proposition du G13 de toute sa substance. Face au forcing de l’USN, les députés nationaux du G13 ont claqué la porte de l’Hémicycle, laissant la bande à Mboso boire la coupe jusqu’à la lie.
C’est mal parti pour le processus électoral qui porte d’ores et déjà les germes d’une contestation à grande échelle.
Outre le FCC (Front commun pour le Congo) de Joseph Kabila qui avait, bien avant, décidé de ne prendre part aux débats de l’Assemblée nationale, le front de la résistance à la révision de la loi électorale, telle que voulue par l’USN, s’est élargi.
Depuis son QG de Lubumbashi, Moïse Katumbi et son parti, Ensemble pour la République, se désolidarisent des discussions de l’Assemblée nationale.
Sur la toile, Olivier Kamitatu, porte-parole de Katumbi, a fait part de l’option levée par Ensemble pour la République. « Après échanges avec Moïse Katumbi sur la loi électorale cet après-midi, Ensemble de Moïse Katumbi soutient les réformes qui garantissent la vérité des urnes par l’organisation des élections libres, démocratiques, transparentes et inclusives. Respecter le choix du peuple n’est pas une option mais un devoir sacré », a indiqué Olivier Kamitatu.
A Kinshasa, Envol, le parti politique de Delly Sesanga, l’un des ténors du G13, a pris ses distances de la tournure des événements autour de la loi électorale.
Dans une déclaration datée du 13 mai 2022 et signée par son secrétaire général, ENVOL « rappelle à l’opinion nationale et internationale qu’avec cette orientation de l’Union sacrée à l’Assemblée nationale, la perspective de la tenue des élections de 2023 dans les meilleures conditions que celles de 2006, 2011 et 2018 a été anéantie par le manque de volonté politique et le refus obstiné intéressé de l’Union sacrée d’organiser dans la loi, la garantie de transparence et la traçabilité des résultats de vote. Cette attitude de l’Union sacrée installe le cadre pour un processus électoral opaque, non transparente et frauduleux ».
Par conséquent, le parti de Delly Sesanga appelle à une mobilisation pour sauver le processus électoral : « Face à cette nouvelle tentative de cette confiscation du droit légitime du peuple congolais à se choisir des dirigeants par une élection transparente et dans les délais en 2023, ENVOL en appelle à la sensibilisation et à la mobilisation de l’ensemble du peuple congolais pour faire barrage à l’Union sacrée qui veut réécrire l’avenir du pays au passé ».
Face aux lignes de la résistance qui s’élargissent, l’Union sacrée de la nation reviendra-t-elle à la raison ? Difficile à prédire.
En attendant, le processus électoral risque de virer au cauchemar.
Econews

Déclaration du Comité national du parti ENVOL
Le Comité National du parti ENVOL s’est réuni ce vendredi 13 mai 1022, autour de son Président National, au Siège national du parti sis n°135 avenue de l’enseignement, dans la commune de KASA-VUBU à Kinshasa, pour évaluer l’évolution des travaux à l’Assemblée nationale sur l’adoption de la proposition de loi du G13 modifiant et complétant la loi électorale.
Apres débats et délibérations, ENVOL déclare ce qui suit :

  1. ENVOL réaffirme son engagement pour la construction d’un processus électoral transparent, crédible, inclusif et apaisé en 2023, dans le respect des délais constitutionnels;
  2. ENVOL reste convaincu que la tenue des élections transparentes en 2023 dépend étroitement de la qualité de la loi électorale, comme mécanisme ultime de correction des défaillances constatées notamment lors de la mine en place de la CENI;
  3. ENVOL rappelle que la proposition de loi électorale en cours d’examen à l’Assemblée nationale, à travers ses 18 innovations avait recueilli un large consensus national auprès des toutes les parties prenantes, et en appelle à la responsabilité de tous les acteurs à renoncer à la manipulation du processus électoral ;
  4. ENVOL constate que, lors de la plénière de l’Assemblée nationale du 12 Mai 2022, l’Union sacrée de la Nation a liquidé les principales garanties de transparence sur les modalités de la publication des résultats bureau par bureau en reconduisant les c entres de compilation ainsi que le pouvoir sans contrôle du bureau de la CENI afin de favoriser en 2023 la fabrication de faux résultats et la fraude électorale comme en 2006, 2011, 2018;
    ENVOL rappelle à l’opinion nationale et internationale qu’avec cette orientation de l’Union sacrée à l’Assemblée nationale, la perspective de la tenue des élections de 2023 dans les meilleures conditions que celle de 2006, 2011 et 2018 a été anéantie par le manque de volonté politique et le refus obstiné intéressé de l’Union sacrée d’organiser dans la loi, la garantie de transparence et la traçabilité des résultats de vote. Cette attitude de l’Union sacrée installe le cadre pour un processus électoral opaque, non transparente et frauduleux.
    Face à cette nouvelle tentative de cette confiscation du droit légitime du peuple congolais à se choisir des dirigeants par une élection transparente et dans les délais en 2023, ENVOL en appelle à la sensibilisation et à la mobilisation de l’ensemble du peuple congolais pour faire barrage à l’Union sacrée qui veut réécrire l’avenir du pays au passé;
    A cet effet, ENVOL considère que cet objet n’est possible et réalisable qu’à travers les élections de mobilisation et de sensibilisation de notre peuple à s’approprier son destin par la mise en œuvre de l’Agenda citoyen mis en place à la suite des consultations organisées par le G13 du 28 juillet au 29 août 2020 au sein de la classe politique et toutes les parties prenantes nationales au processus électoral.
    ENVOL en appelle par conséquent, les congolais à la vigilance et la mobilisation générale pour sauver le processus électoral de 2023.
    Le parti communique dans les prochaines heures le calendrier de ses activités dans le cadre de cette campagne de sensibilisation et de mobilisation.
    Fait à Kinshasa, ce 13 mai 2022