Si aujourd’hui, on connaît de grandes violences autour des Parcs nationaux de Virunga, dans la province du Nord-Kivu ou de Kahuzi-Biega, dans la province voisine du Sud-Kivu, c’est notamment parce que les populations riveraines ont été chassées de leurs forêts et brousses où ils tiraient l’essentiel des produits agricoles et vivriers essentiels à leur survie, sous prétexte d’une « Alliance verte » du Grand Kivu, portée essentiellement par l’Union européenne.
Par conséquent, ces populations n’ont eu d’autres choix que d’affronter, au péril de leurs vies, des éco-gardes armés jusqu’aux dents.
Ramenés au rang de forces négatives dans un Grand Kivu sous l’emprise de la violence endémique qui endeuille la région des Grands lacs, depuis trois décennies, les riverains des aires protégées du Grand Kivu ont vu leur résilience être quasi-anéantie au profit des multinationales et certaines ONG occidentales qui opèrent dans les Parcs.
Après avoir mis le Grand Kivu à feu et à sang, l’Union européenne – la même – se propose, en se liant à Forgotten Parks Foundation, l’ONG portée par le Britannique Robert Miur, à dupliquer ce projet d’«Alliance verte » dans le Grand Katanga. Pour quel objectif ? Nul ne le sait.
Le plus évident est que cette « Alliance », dite abusivement « verte » ne profitera jamais à la République Démocratique du Congo. C’est une fois de plus une arme de néo-colonialisme qui se cache derrière la conservation de la nature pour prendre possession du sol congolais.
D’où, le cap sur le Grand Katanga où une grande campagne de la colonisation verte est actuellement menée en grand renfort médiatique sous l’alléchante appellation «Alliance verte du Grand Katanga ». L’idée est de justifier la négation du droit des populations riveraines à la survie par l’urgence de protéger l’environnement des Parcs nationaux de l’Upemba et de Kundelungu en créant une sorte de non man’s land où le Gouvernement n’aura plus d’emprise. A terme, il y a cette insidieuse tendance à annexer les zones de chasses attenantes et à expulser les riverains de leurs villages pour les cantonner dans des réserves inconfortables, sous prétexte qu’on y aurait construit écoles et hôpitaux.
L’«Alliance verte du Grand Katanga » n’est ni plus ni moins qu’une arnaque. C’est un projet qui consacre le bradage en règle du sol congolais au profit de l’Union européenne et des ONG occidentales à son service. Malheureusement, dans cette entreprise macabre, il y a des ONG locales qui sont tombés sous le charme de l’Occident en apportant leur soutien à ce projet honteux.
Les Congolais n’ont pas besoin de vaines promesses. Ils sont plutôt soucieux de voir leurs villages se développer avec la mise en œuvre des projets prometteurs tels que le projet Sombwe qui se propose d’apporter de l’électricité dans les coins perdus de la province du Haut-Katanga.
Il y a lieu de se demander sur les vraies raisons qui motivent l’Union européenne à transposer des germes des conflits dans la pacifique zone du Grand-Katanga au nom d’une « Alliance verte » aux contours flous.
L’adhésion de l’ICCN (Institut congolais pour la conservation de la nature) à ce projet macabre est une grave erreur aux conséquences désastreuses, principalement la déstabilisation de toute une région.
L’erreur est humaine certes, mais persévérer dans l’erreur est ce qu’il y a de plus diabolique. Il est temps que les Congolais s’approprient leur destin. Cela passe par le rejet catégorique du « colonialisme vert » qui veut se mettre en place dans le Grand Katanga. Ce projet, totalement en inadéquation avec les intérêts de la RDC, ne profite aucunement à la RDC, dans la mesure il dépouille les populations autochtones de leurs droits du sol, au détriment de seuls intérêts de l’Union européenne et de ses affidés.
Il faut dire non à l’«Alliance verte du Grand Katanga » !
Econews