Le président russe Vladimir Poutine était mercredi en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, dans l’espoir d’obtenir le soutien de deux grands producteurs de pétrole alliés aux États-Unis dans le Moyen-Orient, alors que sa guerre contre l’Ukraine se poursuit.
Vladimir Poutine a atterri à Abou Dhabi, la capitale des Émirats arabes unis. Les Émirats arabes unis accueillent actuellement la COP 28, la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique.Il s’
agit du premier voyage du président russe dans la région depuis l’époque précédant la pandémie de coronavirus et le déclenchement de la guerre envers l’Ukraine, et alors qu’il fait l’objet d’un mandat d’arrêt délivré par la Cour pénale internationale (CPI) qui l’accuse de déportation d’enfants ukrainiens vers la Russie.
Ni l’Arabie saoudite ni les Émirats arabes unis n’ont signé le traité fondateur de la CPI, ce qui signifie qu’ils n’ont aucune obligation d’arrêter Vladimir Poutine.
Le président russe est «présumé», par la Cour pénale internationale, «responsable» des crimes de guerre en Ukraine pour la déportation d’enfants de zones occupées d’Ukraine vers la Fédération de Russie.
La réunion entre Vladimir Poutine et le cheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan devrait porter sur les liens commerciaux étendus des Émirats avec la Russie, qui ont explosé à un moment où des sanctions occidentales sévères visent Moscou.
Les Ukrainiens présents à la COP 28 ont exprimé leur indignation quant à la présence de Vladimir Poutine aux Émirats arabes unis, alors même qu’ils l’accusent de commettre des crimes contre l’environnement en Ukraine.
«Il est extrêmement choquant de voir comment le monde traite les criminels de guerre, car c’est ce qu’il est, à mon avis », confie Marharyta Bohdanova, une participante ukrainienne à la COP28, en essuyant des larmes. «Voir comment les gens laissent des gens comme lui participer aux grands événements, (…) le traiter comme un invité de marque, c’est tellement hypocrite à mon avis ».
Un article sur le voyage de Vladimir Poutine, publié tôt mercredi par l’agence de presse gouvernementale russe Tass, ne laissait pas entendre que Vladimir Poutine pourrait se rendre sur le site de la COP28.
Cette visite intervient après avoir vu un défilé de dirigeants occidentaux, dont la vice-présidente américaine, Kamala Harris, le président français, Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, et d’autres personnalités soutenant l’Ukraine, s’exprimer lors de la COP28.
Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, longtemps allié de Vladimir Poutine, a également pris la parole.
Le porte-parole de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (la COP28), Alexander Saier, a déclaré lors d’une conférence de presse qu’il n’était « pas au courant de la venue de Vladimir Poutine à la conférence, mais je devrais également vérifier auprès du ministère des affaires étrangères ».
Il a refusé de répondre immédiatement à la question de savoir si la police des Nations unies serait obligée de procéder à une arrestation.
Le comité d’organisation émirati de la COP28 a renvoyé les questions au ministère des Affaires étrangères des Émirats arabes unis, qui n’a pas immédiatement répondu.
La dernière visite de Vladimir Poutine aux Émirats arabes unis remonte à 2019. Il avait alors reçu un accueil chaleureux de la part du cheikh Mohammed, alors prince héritier d’Abou Dhabi. Depuis, cependant, le monde a changé.
Le président russe a lancé l’invasion de l’Ukraine en février 2022, déclenchant une guerre meurtrière qui se poursuit encore aujourd’hui. Le conflit est également un sujet brûlant pour les diplomates ukrainiens présents aux négociations sur le climat.
«Je parle de ses crimes et cette personne est littéralement ici, quelque part près de moi », affirme Alina Abramenko, une autre membre du pavillon ukrainien qui met en évidence les dégâts environnementaux causés par la guerre. «C’est vraiment étrange».Entre-temps, la guerre entre Israël et le Hamas demeure une préoccupation majeure pour le Moyen-Orient, en particulier pour les Émirats arabes unis, qui ont reconnu diplomatiquement Israël, en 2020.
Les récentes attaques des rebelles houthis du Yémen, soutenus par l’Iran, menacent également la navigation commerciale en mer Rouge, tandis que le programme nucléaire iranien poursuit sa progression rapide, depuis l’échec de l’accord nucléaire de 2016.
Vladimir Poutine devait rencontrer le président iranien, Ebrahim Raisi, jeudi 7 décembre, pour ce que le conseiller de Vladimir Poutine, Yuri Ushakov a décrit comme «une conversation assez longue».
Les deux pays ont discuté des moyens de contourner les sanctions occidentales qui les visent.
Vladimir Poutine s’est aussi rendu en Arabie saoudite pour y rencontrer le puissant prince héritier Mohammed bin Salman lors de ce voyage d’une journée. Ces discussions ont porté sur l’autre préoccupation majeure de Moscou : le pétrole.
La Russie fait partie de l’OPEP+, un cartel formé des pays producteurs de pétrole qui a pour objectif de réguler la production et le prix du pétrole par une politique concertée de ses membres.
La semaine dernière, le groupe a étendu certaines réductions de production à l’année prochaine et a ouvert ses portes au Brésil.
Avec Euronews