Alors que la campagne bat son plein en RDC, dans la perspective des élections générales du 20 décembre 2023, deux candidats se démarquent déjà à la présidentielle, à savoir le président sortant Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi, leader d’Ensemble pour la République. Si la congolité de Moïse Katumbi ne fait l’ombre d’aucun doute depuis la validation de sa candidature à la Cour constitutionnelle, l’on s’interroge cependant sur les liens qu’il a toujours entretenus avec la Zambie qui lui a d’ailleurs délivré un passeport diplomatique zambien en 2018, valide jusqu’en 2028. En Zambie, le sujet avait fait grand bruit si bien que le principal parti d’opposition zambienne, le NDC, avait exigé des explications au gouvernement de Lusaka sur le prétendu passeport zambien de Katumbi. Retour sur cette polémique qui refait surface à quelques jours de la présidentielle du 20 décembre 2023, alors que l’opinion congolaise attend des réponses claires de Katumbi sur ces accointances avec la Zambie. Retour sur cet épisode avec un article paru, le 30 août 2018, dans Lusakatimes sous le titre, en anglais, «Ndc urged government to come clean on katumbi’s alleged zambian passport ».
Le NDC, parti d’opposition, demande au ministère de l’Intérieur d’expliquer comment l’homme politique congolais Moïse Katumbi aurait obtenu un passeport diplomatique zambien.
Le secrétaire général du NDC, Mwenya Musenge, a exhorté le gouvernement à clarifier de toute urgence cette question car elle pourrait potentiellement compromettre la paix et la sécurité nationale.
«Si effectivement, il est vrai que M. Katumbi est titulaire d’un numéro de passeport… nous voulons savoir comment il a obtenu ledit document. En tant que parti, nous ne passerons pas sous silence cette question jusqu’à ce que ceux qui ont délivré ledit passeport soient traduits en justice », a déclaré M. Musenge. Et de souligner : « En tant que parti, nous n’avons rien de personnel contre Moïse Katumbi en tant qu’individu. En tant que NDC, nous avons commenté cette question car elle soulève de nombreuses questions qui nécessitent des réponses urgentes ».
M. Musenge a affirmé que la Zambie ne devrait pas et ne sera jamais utilisée comme un refuge pour les étrangers : « Si M. Katumbi est effectivement titulaire d’un passeport zambien, nous nous demandons combien d’autres étrangers, comme les Chinois, possèdent un passeport zambien. Si M. Katumbi a un passeport zambien, nous exigeons un nettoyage au bureau des passeports ».
Le secrétaire général du NDC a en outre exigé que tous les agents qui se cachent derrière le passeport de M. Katumbi soient arrêtés et poursuivis en justice.
«Si le ministre de l’Intérieur Steven Kampyongo participe à la délivrance de ce passeport, nous exigeons qu’il soit limogé par l’autorité investie du pouvoir de nomination. Le NDC exige que l’authenticité de cette affaire soit immédiatement clarifiée par le ministère de l’Intérieur », a-t-il déclaré. « Nous demandons en outre des éclaircissements de la part du ministère de l’Intérieur sur la manière dont M. Katumbi a obtenu une carte d’enregistrement nationale verte du CNRC ».
Le NDC appelle également le gouvernement congolais à clarifier la question de la double nationalité en RDC.
Il a ajouté que le NDC souhaite en outre que le gouvernement congolais aide la Zambie en lui fournissant des informations s’il sait que M. Katumbi possède effectivement la citoyenneté zambienne.
Le NDC a noté que M. Katumbi s’est fait connaître dans les années 1990 sous le régime de Frederick Chiluba sous le nom de Moses Katumbi et qu’il était un parent du Dr Chiluba. Il est allé plus loin et a affirmé qu’il était un parent de l’une des altesses royales de la province de Luapula.
Après l’arrestation du Dr Frederick Chiluba pour corruption, Moses Katumbi a quitté la Zambie sans cérémonie. Il est ensuite apparu au Congo sous le nom de Moïse Katumbi et est devenu gouverneur de la province du Katanga.
« En tant que pays, nous pouvons différer politiquement, mais nous ne devons pas permettre aux étrangers de détourner et de prendre le contrôle de notre pays. Nous n’avons qu’une seule Zambie et nous, en tant que citoyens, devons protéger ce pays de tout émissaire ou agresseur étranger », a déclaré M. Musenge.
Traduction de l’article «Ndc urged government to come clean on katumbi’s alleged zambian pass-port », paru en 2018 dans Lusakatimes.