956 millions USD prévus pour la modernisation du «Chemin de Fer Matadi-Kinshasa» 

Réuni vendredi en Conseil des ministres, le Gouvernement a validé le plan de mise en œuvre du projet de réhabilitation et modernisation du Chemin de fer Matadi-Kinshasa (CFMK). Le plan prévoit la création d’une société, «concessionnaire et exploitant du CFMK», dont le capital social sera partagé entre l’ONATRA (40%) et la firme ARISE IIP (60%). C’est dire qu’avec ce projet, l’ONATRA va perdre le monopole du CFMK. Ce qui mettra fin à une histoire qui aura duré plus d’un siècle.

Le Gouvernement vient de franchir un cap dans la mise en œuvre du projet de modernisation du Chemin de fer Matadi-Kinshasa (CFMK). Vendredi en Conseil des ministres, le dossier a été soumis à la délibération.

A cet effet, le ministre d’Etat en charge du Portefeuille a présenté au Conseil la note d’information relative à la mise en œuvre du projet de réhabilitation/modernisation du « Chemin de Fer Matadi-Kinshasa » par ARISE dont les conclusions de la Commission d’analyse mise en place ont été positives tant sur le plan technique, financier que juridique.

Evoquant les modalités de mise en œuvre du projet, elle a indiqué : «(i) la mise en place d’une société de projet, concessionnaire et exploitant du CFMK; (ii) ladite société sera une coentreprise, à créer en partenariat par l’ONATRA SA (40%) et la firme ARISE IIP (60%); (iii) l’aménagement à Kinshasa d’un site de stockage de containers et d’un quai pour le transfert des conteneurs de et vers la Zone Economique Spéciale ; (iv) la réalisation des Investissements du Projet d’une valeur de 956 millions USD en trois (3) phases ».

La ministre d’Etat en charge du Portefeuille a passé en revue les grandes lignes de la Convention de partenariat pour la réhabilitation, la modernisation et l’exploitation de la ligne ferroviaire Matadi-Kinshasa. Cette convention à signer par les parties est composée d’un document principal de onze articles fixant les grandes orientations du partenariat, et des annexes, dont le cahier des charges qui contient l’essentiel des dispositions contractuelles et définit les droits et obligations des parties, lesquels seront simplement paraphés.

Les parties à la Convention de partenariat seront, d’une part, la République Démocratique du Congo (l’Etat) autorité concédante; et d’autre part, la société Congo Logistic and Transport (CLT SA), en tant que Concessionnaire.

Avant de solliciter du Gouvernement l’adoption de ce projet, la ministre d’Etat en charge du Portefeuille a été complétée par le ministre des Transports, Voies de Communication et Désenclavement avec lequel elle travaille étroitement sur le projet.

La ligne de chemin de fer Matadi-Kinshasa fut construite de 1890 à 1898 entre le port de Matadi, dans la province du Kongo Central, et Kinshasa (Léopoldville à l’époque). Longue de 366 kilomètres, elle est exploitée par l’Office national des transports (ONATRA).

Les travaux d’aménagement furent entrepris de 1923 à 1931 avec changement d’écartement et de tracé (y compris un échange de terrain, dans la région de Matadi, avec le Portugal, qui contrôlait l’Angola). Plusieurs dizaines de milliers de personnes, forçats et travailleurs réquisitionnés, furent employés pour cette rénovation. 7.000 y perdirent la vie.

Sur le plan économique, la réhabilitation du chemin de fer offre un accès crucial aux marchés internationaux pour la métropole de Kinshasa, en tant que principal port du pays sur le fleuve Congo. Cette initiative est considérée comme impérative pour stimuler le développement économique, réduire l’impact environnemental et répondre aux besoins croissants du transport dans une région en expansion urbaine et industrielle.

Econews