La décision de la FECOFA (Fédération congolaise de football association) de délocaliser le match des Léopards contre l’équipe correspondante de la Mauritanie vers le stade de Japoma à Douala, au Cameroun, n’a pas fait l’unanimité autant dans le monde sportif que dans la sphère politique. Sous pression, l’instance nationale de football a été obligée d’annuler sa décision, au terme d’une réunion lundi de son comité exécutif. La RDC qui accueille en mars prochain la Mauritanie, dans le cadre de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN/Côte d’Ivoire 2024) devrait probablement livrer cette partie au stade TP Mazembe de Kamalondo, à Lubumbashi, la seule enceinte sportive ayant été homologuée par la CAF (Confédération africaine de football).
Les dirigeants de la FECOFA n’ont pas pu supporter la pression qui était sur eux, après leur décision de délocaliser vers le stade Japoma de Douala, au Cameroun, le prochain mars des Léopards de la RDC, prévu au mois de mars face à la Mauritanie.
Lundi, le comité exécutif de la FECOFA s’est réuni en urgence pour revoir sa position. Un communiqué officiel de la FECOFA, signé par son secrétaire général, Belge Siatualata, a invité tous les membres de son comité exécutif à une importante rencontre le lundi 20 février 2023.
Selon ce communiqué, l’objectif de cette réunion était de statuer sur le choix du stade pouvant abriter la rencontre opposant la République Démocratique du Congo à la Mauritanie. Un match comptant pour la troisième journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations qui se déroulera en Côte d’Ivoire.
Le SG de la FECOFA s’explique
«Le choix du site d’un match est technique et du ressort de la FECOFA. Il n’est nullement d’une personne. Le premier choix a été opéré par le sélectionneur national, Sébastien Désabre, qui s’est rebiffé par après et n’a pas su s’assumer», a dit le SG de la FECOFA, au sortir de cette réunion, avant d’insister : «voilà pourquoi nous avons réagi aujourd’hui. Après examen de toutes possibilités, la FECOFA se prononcera, mardi, par rapport au choix technique»
Revenant sur les circonstances de la première option qui a été prise, le secrétaire général de la Fecofa qui ne sait rien d’une quelconque sanction négative prise par la FECOFA, à son encontre, a précisé : «Le 16 février dernier était la date butoir fixée par la CAF. A la réunion de lundi, en tenant compte de certaines circonstances qui ont entouré ce choix, il a été décidé de le modifier, car nous en avions obtenu la possibilité. Nous allons ainsi nous prononcer à ce sujet, mardi».
Et de conclure : «La FECOFA est suffisamment organisée. A toute réunion, ce n’est pas un vice-président qui en fait le compte-rendu. Néanmoins, je ne peux parler de moi-même. Mais, toujours est-il que je ne sais rien d’une quelconque sanction à mon endroit. Car, le choix du stade de Japoma était consensuel. Autrement, j’aurais reçu la notification m’informant de cela ».
Si l’annulation de la délocalisation du Cameroun est plus que jamais actée, la FECOFA promet cependant de révéler, dans les prochains jours, le stade qui va accueillir le match RDC-Mauritanie. Seul stade homologué par la CAF, c’est probablement au stade TP Mazembe de Lubumbashi que la RDC devait accueillir la Mauritanie.
Pour des motivations dont ils sont seuls à en détenir le secret, les membres du comité exécutif de la FECOFA, avaient décidé auparavant de délocaliser le match RDC vs Mauritanie vers la ville de Douala, au Cameroun, zappant superbement le stade TP Mazembe de Lubumbashi. Chassez le naturel, il revient au galop, dit-on. C’est donc la dynamique de l’opinion publique, totalement opposée à cette délocalisation, qui a obligé les dirigeants au rétropédalage.
Reprise de la Linafoot : pas de fumée blanche
Quant à la reprise de la 28ème édition du championnat national de la Ligue nationale de football (Linafoot), rien n’est encore acté.
Selon la direction de communication de la FECOFA, réunie le 16 février 2023 à Kinshasa, la tripartite FECOFA, LINAFOOT-ADFCO (Association des dirigeants de football au Congo) s’est terminée dans une parfaite ambiance de compréhension mutuelle.
L’annonce faite par le président intérimaire de la FECOFA, Donatien Tshimanga Mwamba, de disponibiliser des fonds à la mesure des possibilités de la trésorerie fédérale pour la reprise du championnat, en attendant la salvatrice intervention du Gouvernement, a apaisé les esprits.
A ce dernier propos, certains détails techniques et spécifiques ont été fournis par le financier expert-maison, le délégué FIFA-CAF aux finances de la FECOFA, Dieudonné Sambi Nsele-Lutu, en termes des conditions d’utilisation des fonds alloués par la FIFA et la CAF pour le développement du football, particulièrement les infrastructures sportives pour la RDC au niveau de son Centre technique national de Kinkole. C’est donc une dérogation spéciale qui sera sollicitée auprès des organes faitiers de football continental et mondial.
Pour l’instant, aucune date de la reprise du championnat national de la Linafoot n’a été fixée. «Personne ne refuse de jouer, mais nous voulons des garanties de reprendre, continuer et finir», a indiqué Lambert Osango, président de l’ADFCO.
Alors que la FECOFA est à la recherche d’un probable financement du Gouvernement pour la poursuite de la 28ème édition de la Linafoot, une enveloppe d’environ 1,7 millions USD, reçue de la FIFA dans la cadre des éliminatoires de la Coupe du Monde qui venait de se jouer en décembre 2022 au Qatar, est à la base de profondes dissensions au sein de la FECOFA. A la base, la clé de répartition de cette manne financière qui n’a pas reçu l’avis favorable de la CAF. Le secrétaire général de la CAF l’a d’ailleurs rappelé, dans des termes clairs, au comité exécutif de la FECOFA.
Econews