Vice-Premier ministre (VPM) en charge de l’Economie nationale, Vital Kamerhe a eu droit lundi à son premier grand oral devant la presse. Un seul point a dominé les échanges : la crise du maïs dans le Grand Katanga et le Grand Kasaï. Si le patron de l’Economie nationale reste optimiste sur l’efficacité des moyens mis en œuvre pour sortir de cette crise, il reste cependant convaincu qu’à long terme la solution passe par la diversification de l’économie en donnant aux fermiers congolais la possibilité de produire à moindre coût pour rivaliser avec leurs concurrents de l’Afrique australe. Dans tous les cas, Kamerhe croit en la capacité du Gouvernement d’inverser la tendance. «Quand je m’engage dans une affaire, la solution est généralement au rendez-vous», a-t-il déclaré, répondant à une question en lingala. Décidément, Vital Kamerhe pense avoir trouvé la clé pour sortir de la crise du maïs. On l’attend désormais sur le terrain des actions.
Paix et pain ! Voilà les deux mots qui résument le rendez-vous que Vital Kamerhe, vice-Premier ministre en charge de l’Economie nationale, a eu lundi avec la presse, dans le cadre du traditionnel briefing du Gouvernement. Les échanges ont tourné autour d’un seul sujet : la crise du maïs qui ronge le Grand Katanga et le Grand Kasaï. Devant la presse, le VPM Kamerhe a tenu à rassurer l’opinion nationale de la ferme volonté du Gouvernement à apporter une solution de long terme.
Pour l’instant, dit-il, il y a une batterie de mesures qui ont été mises en œuvre pour approvisionner le marché. C’est le cas, note-t-il, des exonérations pendant six mois de toutes les importations de maïs, sans compter de nombreuses facilités que le Gouvernement se propose d’accorder aux producteurs locaux.
Si le VPM Kamerhe note que la crise du maïs vient d’aggraver la crise sécuritaire qui déstabilise la partie Est de la RDC, il reste cependant optimiste sur une sortie rapide de crise. «Au-delà de l’insécurité dans l’Est de la RDC, il y a une autre guerre à laquelle le pays fait face : la faim », a-t-il fait observer, rappelant, comme pour tordre le cou à ceux qui tentent de dénaturer les faits, que «ce problème ne date pas d’aujourd’hui. Le déclin de notre économie a commencé depuis très longtemps ».
Pour le moment, le VPM de l’Economie nationale souligne que «le défi est de sortir de cette zone de pauvreté, redonner à la RDC sa vocation de pays producteur et exportateur des produits agricoles ».
Avec une demande interne en maïs estimé à un (1) million de tonnes, contre une production interne d’environ 250.000 tonnes, la RDC fait face à un gap de 750.000 tonnes qu’elle est obligée de combler par les importations via les pays de l’Afrique australe, principalement la Zambie et l’Afrique du Sud.
Si tel est le cas, qu’est-ce qui a alors aggravé la crise du maïs de ces derniers jours ? A l’instar de ces prédécesseurs, membres du Gouvernement, Vital Kamerhe pointe également, à son tour, une main noire qui a instrumentalisé la Zambie pour non seulement bloquer toute exportation vers la RDC mais aussi interdire tout transit sur son territoire.
Il se félicite cependant de la tournée qu’il vient d’effectuer, à la tête de l’équipe gouvernementale, en Afrique du Sud, en Zambie et dans le Haut-Katanga qui a eu l’avantage, selon lui, de lever tous les verrous. «Avec la levée de ces mesures de rétorsion, 200.000 tonnes de maïs sont en route pour Lubumbashi. Dans quatre jours, elles seront déjà sur le marché », promet Kamerhe.
Mettre fin à une «fiscalité toxique»
Quoi qu’il en soit, Vital Kamerhe rappelle que la meilleure façon de sortir de cette crise du maïs est d’investir dans l’agriculture en mettant fin à une «fiscalité toxique» qui pollue le secteur productif.
«A long terme, il y a des mesures qui sont prévues pour résoudre le déficit dans la production de maïs. Nous créons des conditions pour que notre production soit diversifiée. Le Gouvernement prévoit de mettre les producteurs dans les conditions de mieux produire. Un compte séquestre a été ouvert à cet effet », a déclaré Vital Kamerhe.
C’est dire que le VPM de l’Economie est convaincu d’avoir trouvé le remède miracle pour sortir de la crise du maïs. Il ne demande qu’une chose : «Donnez-nous du temps. Nous y travaillons ».
Vital Kamerhe a tout aussi tendu la main à la presse, seule passerelle entre le Gouvernement et la population. «Soyez le vecteur de la vérité. Faites de la bonne publicité pour la RDC ! », a-t-il signifié aux journalistes.
Après les promesses, on attend maintenant voir le Gouvernement Sama lier la parole à l’acte.
Econews