La mort, dans les conditions atroces de Chérubin Okende, député national et ministre honoraire des Transports, ne devait pas faire l’objet d’un marchandage politique, encore moins d’une récupération politique aux fins de positionnement. C’est la position tranchée du ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembwe, lundi devant la presse conviée au traditionnel briefing du Gouvernement. Face à une certaine tendance politique qui essaie de faire de la mort de Chérubin Okende un fonds de commerce pour se valoriser sur le terrain politique, Patrick Muyaya n’a pas hésité à recadrer : « L’indécence dans la récupération politique de la mort d’un des nôtres, le député Chérubin Okende, doit cesser ! »
A cet effet, le porte-parole du gouvernement a invité les uns et les autres à bannir tout commentaire désobligeant, en attendant l’issue d’une enquête qui bénéficie d’une expertise nationale et internationale, comme promis par le Président de la République.
Dans la tradition bantoue, on ne réjouit pas de la mort d’un être humain La sagesse bantoue rappelle aussi le sacrosaint principe du respect dû aux morts.
Aussi, face au déferlement des commentaires autour de la mort tragique du député national et ministre honoraire des Transports, Chérubin Okende, retrouvé mort, jeudi dernier, dans son véhicule sur l’avenue Poids lourds, le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe, a tenu à appeler, lundi au cours du traditionnel briefing, les uns et les autres à la retenue, en se refusant de lancer des commentaires en sens divers qui ternissent le respect dû aux morts.
Aux acteurs d’un camp politique bien identifié qui tentent de se servir de la mort atroce de Chérubin Okende pour en faire un fonds de commerce, Patrick Muyaya n’a pas été tendre : «L’indécence dans la récupération politique de la mort d’un des nôtres, le député Chérubin Okende, doit cesser ! » Le porte-parole du Gouvernement reconnaît la gravité de la mort du député national Okende et surtout son coup émotionnel en cette année. «Nous considérons que l’assassinat de notre collègue au Gouvernement est un acte grave qui porte atteinte même aux symboles de la République. Député national, il était ministre il y a quelques mois », a-t-il dit.
Mais, ce n’est pas une raison, a-t-i rappelé, de véhiculer de fausses informations pour désorienter les enquêtes en cours. « Je pense que dans l’esprit du gouvernement, tous ceux qui ont des éléments qui peuvent contribuer à la manifestation de la vérité, peuvent se présenter au Parquet ou à l’Auditorat militaire pour apporter des éléments qui peuvent nous aider à connaître la vérité ».
Et d’ajouter : « Il y a une enquête en cours au niveau du Parquet qui travaille avec l’Auditorat militaire. Tous les services sont mobilisés ».
Quand certaines mauvaises langues cherchent à faire un parallélisme avec la mort en 2010, dans des circonstances aussi tragiques de l’activiste Floribert Chebeya, Patrick Muyaya n’hésite pas à remettre les pendules à l’heure : «Je range ceux qui cette comparaison dans la suite de ceux pensent tirer des dividendes politiques de ce drame. C’est une forme d’indécence de coller des situations totalement différentes, dans des contextes totalement différents, pour les deux hommes qui avaient les profils totalement différents.
Comme gouvernement, nous faisons de notre mieux et le président de la République a donné des instructions pour que tous les services soient mobilisés pour donner le contexte de la disparition du collègue et éviter que ceux qui pensent que par le chaos ils puissent nous distraire ».
Quoi qu’il en soit, l’assassinat de Chérubin Okende a plongé tout le pays dans l’émoi. Pour l’instant, tous sont suspendus aux conclusions pour démêler tous les contours de ce drame.
HUGO TAMUSA