L’arbre qui tombe fait plus de bruits que la forêt qui elle, pousse en silence. C’est par cette sagesse africaine que nous nous permettons d’analyser les dernières élucubrations de Monsieur Corneille Nangaa, président honoraire de la CENI (Commission électorale nationale indépendante).
L’homme aux apparences timides est devenu subitement, comme par enchantement, très loquace après son mandat à la CENI et sa reconversion en homme politique, en chef de parti sans encrage ni vision cohérente ou en éphémère candidat président de la République, déclaré mais non encore concrétisé.
Avec toutes ses nouvelles casquettes, parler à chaque bout de rue n’étonnerait personne, il a besoin d’exister et de se faire une certaine notoriété politique qui lui fait défaut. Cependant, l’homme dans toutes ses sorties a une cible et sa cible principale c’est le Président de la République Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo que le peuple appelle affectueusement «Fatshi Béton».
Nous allons tenter de réfléchir sur ces trois dernières publications à savoir : «Honneur à Chérubin Okende», «Lettre ouverte aux membres du conseil de sécurité pour un sauvetage immédiat du processus démocratique et sécuritaire en République Démocratique du Congo» et «Eclairage historique autour des dernières mêlées médiatiques en rapport avec l’élection présidentielle du 30 décembre 2018».
I. Honneur à Chérubin Okende
Dans «Honneur à Chérubin Okende» il y a lieu de constater un bon titre ou on pouvait s’attendre à ce que les haut faits de cet homme de valeur, ce digne combattant de la liberté seraient mis en exergue. Le constat est plutôt amer, Corneille Nangaa parle de son indignation sur l’assassinat du député national en trois petits paragraphes. Dans les treize autres, il y étale sa rage contre un homme, le Président de la République, le présentant comme agent de la balkanisation, homme par qui la trahison est passée, tribaliste, dictateur qui s’enrichit de manière illicites… et parlant des élections qui seraient déjà truquées.
Là où toute personne consciente est choquée, c’est quand il fait même la propagande, le marketing, la publicité de son parti nouvellement créé sans base ni idéologie. D’aucuns découvrent là le côté obscur de l’homme qui s’avère être sans limite, sans vertu, sans pudeur ni retenu, sans cœur et prêt à tout pour ses intérêts personnels.
Chérubin Okende mérite d’être célébré, sa mémoire doit être respectée pour ce qu’il a été et par honneur pour sa famille. Ses hauts faits doivent être enseignés pour que les générations futures s’en servent.
De ce fait, le bon sens interpelle Corneille Nangaa qu’il est des moments où les calculs politiques doivent laisser la place à l’humanisme. Rien ne sert d’écrire un beau titre mais au contenu nauséabond et insultant pour la famille, la mémoire de l’illustre et de la nation qu’il a servi.
Pour sa mémoire, nous n’allons pas répondre à ces contre-vérités, à ces ignominies. Cependant nous encourageons la commission d’enquête internationale composée des Belges, Français, Sud-Africains, les experts de la Monusco et des Congolais mise en place à la demande du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo de faire diligence et de publier ses conclusions pour que l’âme de Chérubin Okende repose en paix et que ses assassins soient punis de la manière la plus sévère possible conformément à la loi.
II. Lettre ouverte aux membres du Conseil de sécurité pour un sauvetage immédiat du processus démocratique et sécuritaire en RDC
Le premier constat que nous faisons dans la lettre de Sieur Corneille Nangaa est qu’il confirme que la RDC est agressée sans citer l’Agresseur, le Rwanda, ni ses supplétifs du M23. Pour lui, l’agression serait provoquée par le Président de la république (point « e » de sa lettre). Avec cette affirmation avons-nous encore des doutes que les ennemis de notre pays sont aussi à rechercher parmi les congolais ? Pouvons-nous arriver à la conclusion selon laquelle Monsieur Corneille Nangaa serait aussi parmi ces congolais à qui le Président de l’Assemblée Nationale demande chaque fois de quitter les groupes armées ? Serait-il parmi les complices congolais du Rwanda ? Seul l’avenir nous éclairera.
Dans cette lettre, plusieurs points ont été abordés notamment :
- Coup d’état institutionnel et violation des libertés des citoyens : avec une confusion totale et une légèreté notoire, Monsieur Corneille Nangaa parle sans maitrise de la désignation en 2019 au niveau de la cour constitutionnelle alors que la majorité des doctrinaires et spécialistes en droit constitutionnel indépendants avaient, à l’époque, appuyés la démarche du Chef de l’Etat. De spécialiste en matière électorale, l’homme se transforme comme par magie, en spécialiste en droit constitutionnel qui sait tout interpréter.
Sans éléments probant, il accuse le Chef de l’Etat de tribalisme, d’instru-mentalisation de la justice et des services de l’Etat alors que le peuple dans sa majorité et diversité, reconnait les efforts louables du Président Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo dans les reformes qu’il a entamé en si peu de temps touchant tant les services que la justice. Aujourd’hui, ce n’est plus un secret, tout le monde peut être interpellé et les exemples sont légion. Corneille Nangaa aurait peut-être aimé continuer à vivre dans un environnement où la catégorie à laquelle il appartenait était celle des intouchables. Le seul péché de Tshisekedi, c’est de mener des reformes où tout le monde est égal devant la loi.
Quant au tribalisme lui reproché abusivement, je recommande à tout le monde de voir la composition de la Cour Constitutionnelle et de se faire une idée mais aussi de revoir la composition du cabinet de notre donneur de leçons lorsqu’il était à la CENI. Comme pour dire l’effet miroir est réel et Monsieur Corneille Nangaa en est la preuve. - Dérive dictatoriale aigüe : tel un metteur en scène expérimenté, qualité que nous ne pouvions deviner mais que nous lui découvrons, Monsieur Corneille Nangaa se fait un film imaginant les effigies du Président de la République partout et toutes les affaires judicaires en cours ou closes comme étant de l’acharnement politique et de la dictature. Pour lui, un politique ne peut pas faire objet d’une enquête judicaire ni être poursuivi en justice. Encore qu’ici, avec intention malveillante, sa mémoire n’a sélectionné que des cas des opposants sans citer ceux du pouvoir qui sont tombés dans l’émail de la justice. Ces avancées significatives en termes de liberté que la majorité du peuple note, lui ne les voit pas. La pré-campagne à laquelle se livrent les opposants sans être inquiétés actuellement en est une preuve. Les congolais doivent être fiers de leur Président de la République qui n’a jamais été intéressé par sa propre personne mais plutôt par son pays.
Le massacre de Goma, les FDLR et la poudrière des armées étrangère à l’Est : nulle part Monsieur Corneille Nangaa n’accuse le Rwanda et ses supplétifs du M23. Bien au contraire, il se fait ambassadeur de ce pays agresseur épousant les thèses de son président dictateur pour accuser son pays pourtant agressé. Cette agression reconnue même par les instances internationales n’est pas reconnue par notre compatriote. Nulle part, Corneille Nangaa ne comprend le ras-le-bol de la population congolaise à l’égard de la Monusco dont les plus hautes autorités au pays et à l’ONU ont reconnu l’incapacité de cette mission à imposer la paix.
En lisant sans faire allusion à l’auteur, nous croirions entendre Paul Kagame débitant sa rhétorique mensongère et légendaire que la diplomatie Tshisekedi détricote sans remord pour la défense de la patrie. Alors que c’est un des nôtres qui prétend avoir des ambitions de diriger ce pays. Faut-il en rire ou en pleurer ?
Concernant le massacre de Goma, Corneille Nangaa n’a pas vu les condamnations des autorités du pays, il en fait abstraction. Il n’a pas non plus vu les sanctions prises. Il ne voit pas non plus le procès encours dont l’objectif est d’éclairer la lanterne sur les faits mais aussi condamner les coupables.
Processus électoral vicié, tribalisé et corrompu : en lisant ses critiques, nous avons l’impression que Monsieur Nangaa aurait aimé voir son successeur à la CENI échouer alors que les faits démontrent le contraire. Ayant laissé ce grand bâtiment sans toilettes dignes ni meubles et pour les visiteurs et les agents, l’actuel bureau de la CENI avec des moyens maigres, a relevé ce défi pour mettre tout le personnel à l’aise. Quant à l’organisation des élections avec les moyens de loin maigres et en un temps record, le successeur de Nangaa fait des exploits. Rien que pour le temps, là où Nangaa faisait une année d’enrôlement, l’actuel fait trois mois et avec des miettes comme moyens. Pour d’aucuns cette mise à nue énerve. Elle démontre à suffisance qu’il y aurait eu tripatouillage dans les finances des précédents processus. C’est peut-être l’une des preuves des faits de corruption qui ont été reprochés à Corneille Nangaa. Il est d’ailleurs inutile de revenir sur les accusations de tribalisme. Effet miroir. - De la mission des Nations-Unies pour la stabilisation du Congo (Monusco) : Monsieur Corneille Nangaa pour des raisons que nous pouvons deviner, veut le maintien de cette force qui se déclare elle-même incapable de réaliser sa mission et dont le peuple dans son ensemble veut le départ. Et pour lui «les rebelles dits du M23 simulent l’agression rwandaise». Faut-il en rire ou en pleurer ? Comment un donneur de leçons de démocratie peut-il se permettre d’ignorer le désir de sa population pour imposer sa volonté ?
III. Eclairage historique autour des dernières mêlées médiatiques en rapport avec l’élection présidentielle du 30 décembre 2018
En lisant le titre, on s’attendrait à une bombe, une réelle. Mais comme dans ses précédentes publications Monsieur Corneille Nangaa reste fidèle à sa religion : un titre pompeux au contenu creux. Rien de nouveau, rien que nous n’ayons entendu. C’est du «déjà entendu», du «déjà mâché» ou du «déjà ruminé». Le Président de la République, lui-même en parle sans faux-fuyant. Oui, il y a eu un accord et c’est celui qui a même conduit à la constitution du Gouvernement de coalition avec le FCC. Et même lors de la nomination des membres du Gouvernement Ilunkamba, il en était fait mention dans l’ordonnance. Ce n’est donc pas un secret qu’il n’y a jamais eu un autre accord que celui-là fut-il sur les résultats de l’élection présidentielle qui a été pourtant remportée haut-les-mains par Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. La seule nouveauté à vérifier, c’est que Monsieur Corneille Nangaa nous informe qu’il en était co-rédacteur sans nous dire en quelle qualité et avec quel mandat.
En lisant ce document qui transpire de bout en bout l’acharnement contre le Président de la République et l’intention manifeste de désorienter l’opinion publique pour pousser le peuple à retirer sa confiance en ce processus électoral qui avance bien et contre les attentes des agitateurs, des politiciens égoïstes et les ennemis de la paix et du développement de notre pays. Ils sont visiblement engagés dans une campagne de discrédit du processus électoral en cours. Fort heureusement, le peuple est mur et il a déjà compris les manœuvres de ses semblables et les siens. Le peuple veut les élections et a confiance aux institutions de la République.
Conclusion
En passant en revue les sorties de Monsieur Corneille Nangaa, deux réalités transparaissent : Son inimitié, pour ne pas dire, haine envers la personne du Président de la République et son manque de patriotisme. Et la question légitime qu’on peut logiquement se poser est celle de connaître les réelles motivations de sa démarche.
En y réfléchissant deux pistes nous intéressent :
- Les carrés miniers de Monsieur Corneille Nangaa dans le Haut-Uélé : cette première piste nous la trouvons dans les déclarations du numéro un de l’UDPS, en la personne du Secrétaire Général de l’UDPS Monsieur Augustin Kabuya sur la radio Top Congo Fm. Ce dernier affirme avoir rencontré plus d’une fois Monsieur Nangaa qui voulait qu’il use de son influence pour que ses carrés miniers lui soient restitués.
Voilà un homme, candidat Président de la République qui veut la journée une justice impartiale sans influence politique mais qui dans le noir, tient mordicus à négocier avec un proche du Président de la République pour que ce dernier puisse peser de son poids sur un dossier que seule la justice peut régler. Il voulait en soi que les habitudes du passé demeurent, que le pouvoir de Tshisekedi puisse perpétuer des antivaleurs et que la République des intouchables persiste. L’effet miroir se constate. - Ses démêlées avec la justice internationale, notamment le Trésor américain : Monsieur Corneille Nangaa est sanctionné par le Département du Trésor des États-Unis d’Amérique pour corruption en particulier dans l’achat des machines de vote dont les factures auraient été gonflées ou surévaluées jusqu’à 100 millions de dollars. Il aurait ordonné aux employés de la CENI de fabriquer des reçus de dépenses pour couvrir les écarts de dépenses résultant de l’utilisation des fonds de la CENI à des fins personnelles (source https://home.treasury.gov/).
En lisant ce dossier avec des graves accusations qui n’honore ni la personne ni le pays et nous référant à son attitude sur le dossier carré minier, il y a lieu de se poser la question de savoir si Monsieur Corneille Nangaa n’aurait pas sollicité l’intervention des autorités du pays sur ce dossier. Connaissant la philosophie des autorités qui ne s’immiscent pas dans des dossiers de justice, une fin de non-recevoir ne lui aurait-il pas été réservée ? Le temps nous en dira plus.
De ce qui précède et si cela se confirmait, nous serons en droit de penser que Monsieur Corneille Nangaa est en train de se battre avec ses propres démons, comme un diable dans un bénitier. Nous assistons là à un chant du cygne.
Sinon, pour le peuple Congolais, dans sa majorité, depuis l’indépendance, nous vivons la résignation. D’année en années les politiques à l’approche des élections nous présentent des chapelets de bonnes intentions par rapport à la lutte contre le chômage, l’exclusion, les injustices, les échecs, la précarité, la pollution, la dégradation de l’enseignement, les phénomènes sociaux tel que la corruption, l’inversion des valeurs, etc. sans jamais y toucher dès qu’investi à quelque niveau que ce soit du pouvoir.
A la différence de ces politiques tant décriés, un homme est sorti du lot, le gagnant de l’élection de 2018, Son Excellence Monsieur Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo qui tenant le taureau par les cornes, s’attaque méthodiquement aux fléaux qui gangrènent notre société. Les résultats sur tous les plans de la vie nationale et internationale sont palpables. C’est la raison de l’adhésion populaire à son action mais c’est aussi ce qui fait de lui la première cible des ennemis de notre pays.
Kangulu Lobo Daddy
Combattant de l’UDPS/Tshisekedi