A Kinshasa, le retrait des troupes de la Monusco (Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo) est irréversible. En mission en RDC, Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint de l’ONU en charge des opérations de maintien de la paix, a abordé cette question mercredi avec le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge.
Après plus de vingt ans de présence sans discontinuer en République Démocratique du Congo, la Monusco envisage déjà son départ. A Kinshasa, l’option a été déjà levée. Pour le moment, les deux parties se concertent pour parvenir à un accord sur les modalités pratiques.
C’est à ce titre que le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, a échangé, le mercredi 20 octobre 2021 dans son cabinet de travail à l’Hôtel du Gouvernement, avec Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint des Nations Unies en charge des opérations de maintien de la paix.
Au centre de leurs échanges : la mise en œuvre du plan de transition qui a été préparé conjointement par la Monusco avec le Gouvernement congolais dans «un excellent esprit » de coopération, selon Jean-Pierre Lacroix qui s’est confié à la presse à la fin de leurs échanges avec le Premier ministre Sama Lukonde.
Se félicitant de sa présence en RDC, Jean-Pierre Lacroix a salué l’«excellent esprit de coopération» qui lie les deux parties, réaffirmant la détermination de la Monusco et de tout le système des Nations Unies pour la mise en œuvre de ce plan de transition.
«Nous sommes convenus de faire le maximum. Vous pouvez compter sur notre détermination, la détermination de la Monusco et de tout le système des Nations Unies pour mettre en œuvre maintenant ce plan de transition», a-t-il dit.
Partir oui, mais pas dans la précipitation
Se refusant à donner une échéance de retrait, le diplomate onusien a tenu à lever une équivoque. «Je voudrais clarifier, parce qu’on parle souvent du départ, d’un plan de départ programmé, d’un plan de départ. Il n’y a absolument pas de plan qui aurait prédéterminé le départ inéluctable de la Monusco dans trois, quatre ou cinq ans. Parce que, cela sera un calendrier artificiel détaché de l’évolution des conditions dans le pays, de la réalité du pays.
Ce que ce plan contient, c’est un certain nombre d’objectifs qui sont prioritaires, qui sont liés notamment à des progrès dans la situation sécuritaire, à des progrès dans le retour de l’État là où il n’est pas encore assez présent ou là où il est absent et d’autres critères importants. Je pense notamment aux droits humains, à la promotion de la place de la femme également.
Bref, toute une série d’objectifs qui feraient que si ces objectifs étaient atteints, les conditions seraient réunies pour que la Monusco graduellement s’en aille et cède la place à une forme différente de soutien des Nations Unies. Je dirais une forme plus classique de soutien de la part des partenaires internationaux», a expliqué Jean-Pierre Lacroix.
Selon lui, l’essentiel est de garder le «cap fixé», tout en travaillant «ensemble» sur les objectifs communs. «Ce qui est important, c’est qu’aujourd’hui, nous avons un cap. Nous voulons travailler ensemble sur ces objectifs, qui sont vitaux au regard de l’objectif central, qui est la promotion de la paix, de la stabilité, de l’encrage démocratique en RDC. Ce que je peux vous dire encore une fois, c’est que nous avons un contexte qui est encourageant. Parce que nous avons cette coopération de très grande qualité avec les autorités congolaises, notamment le Gouvernement. Et donc, maintenant nous retroussons les manches. Nos collègues de la Monusco retroussent les manches pour faire avancer la réalisation de tous ces objectifs », pense-t-il.
Quoi qu’il en soit, le diplomate onusien croit en l’action des Nations Unies en RDC. «Je crois qu’aujourd’hui, nous avons une dynamique, qui est encourageante. Les défis sont encore présents, bien entendu, mais la dynamique est encourageante. Il faut la poursuivre et la renforcer », a-t-il conclu.
Pour rappel, le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et Sécurité, le ministre du Plan, le ministre des Droits humains ainsi que la ministre du Genre, Famille et Enfant, la Représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies en RDC et Cheffe de la Monusco, la délégation de la Monusco, les officiers militaires et certains membres du cabinet du Premier ministre ont pris part à cette séance de travail.
Econews avec Presse/Primature