Le Gouvernement de la RDC et la MONUSCO signent un plan de désengagement pour le retrait des Casques bleus

La Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (Monusco) a déclaré mercredi qu’elle avait signé avec Kinshasa un plan de retrait de ses troupes. Un plan de retrait signé, mais sans détail sur le calendrier. Dans un communiqué publié mercredi, la Monusco, présente en RDC depuis 1999, affirme s’être entendue avec Kinshasa sur un « retrait accéléré, progressif, ordonné et responsable » du pays. La note contient un plan de retrait et un calendrier, mais la Monusco n’a donné que peu de détails sur ce dernier point, se contentant d’indiquer qu’il sera mis en œuvre en trois phases.

Le vice-Premier ministre congolais, ministre des Affaires  étrangères et de la Francophonie, Christophe Lutundula, et la représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en République Démocratique du Congo (RDC) et cheffe de la Monusco, Mme Bintou Keita ont signé mardi à Kinshasa une note sur le retrait accéléré,  progressif, ordonné et responsable de la MONUSCO de la RDC contenant un plan et un  chronogramme de désengagement complet de la MONUSCO, confirme un communiqué de la Monusco diffusé sur le site des Nations Unies.

En septembre dernier au siège des Nations Unies, le chef de l’Etat congolais, Félix-Antoine  Tshisekedi Tshilombo, et son Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et  Francophonie, Christophe Lutundula, ont tour à tour réitéré la volonté du pays d’accélérer le  retrait de la MONUSCO de la RDC à partir de décembre 2023.

C’est à la suite de la déclaration du 16 octobre 2023 du président du Conseil de sécurité que ce  plan de désengagement a été élaboré par des équipes techniques du gouvernement et de la  MONUSCO. Il sera mis en œuvre conjointement en trois phases avec le soutien des partenaires  internationaux et nationaux de la RDC.

«Il faut que ce soit un modèle de retrait qui va nous donner davantage de respectabilité  internationale, et qui va contribuer à améliorer l’image de notre pays. Ce document contient un volet plan de désengagement de la force, et un volet de transfert des responsabilités et charges de  la MONUSCO vers le gouvernement. Il y a aussi un mécanisme d’évaluation trimestriel pour nous  permettre de faire un état des lieux régulier et minimiser toutes les ruptures brutales qui pourraient créer un vide sécuritaire», a déclaré M. Christophe Lutundula.

«Nous remercions nos partenaires congolais pour la signature de ce plan de désengagement qui  marque l’aboutissement d’un long processus. Nous restons déterminés à travailler avec les autorités  congolaises en vue d’un retrait accéléré de la MONUSCO qui consolide les acquis obtenus pendant  la présence de la Mission en RDC. Nous avons travaillé conjointement et dans un esprit constructif  de collaboration et de respect mutuel pour atteindre ensemble cet objectif fixé par le Conseil de  sécurité », a pour sa part indiqué la cheffe de la MONUSCO, Mme Bintou Keita.

Après le départ de la Mission, le système des Nations Unies continuera à soutenir les efforts de  développement du gouvernement et du peuple congolais dans le but de pérenniser les acquis en  matière de paix et sécurité, indique le communiqué de la Monusco.

Impopularité

Avec un budget annuel d’environ un milliard de dollars US, les forces de maintien de la paix sont présentes en RDC depuis près de 25 ans. Environ 14.000 Casques bleus sont déployés dans le pays, presque exclusivement dans l’Est, que les milices et groupes armés comme le M23 continuent d’endeuiller.

Ces dernières années, l’impopularité de la mission n’a fait qu’augmenter et son personnel a été régulièrement attaqué, car perçu comme inefficace face à la violence des groupes armés. Depuis le début de l’année, le gouvernement congolais martèle qu’il souhaite un départ « accéléré » de la Monusco.

À New York, au siège des Nations Unies, les débats au Conseil de sécurité pour le renouvellement du mandat de la mission doivent débuter le 30 novembre. Le nouveau mandat de la Monusco devrait être présenté autour du 20 décembre, date des élections générales en RDC.

Econews