Elles ont vécu, les élections que tout le monde, ici et ailleurs, a qualifié de «chaotiques». Contrairement aux trois rounds des scrutins antérieurs (2006, 2011, 2018), l’épithète infamant collera longtemps à la peau des animateurs de l’exercice supposé électoral de ce 20 décembre 2023. Avec en tête, comme de bien entendu, le président de la CENI Denis Kadima.
Contrairement à ses prédécesseurs, dont l’abbé Apollinaire Malumalu (Catholique), Daniel Ngoy Mulunda (Méthodiste) et Corneille Nangaa (Improbable société civile), le kimbanguiste Denis Kadima (sic !) traînera assurément, et pour …
longtemps, des casseroles de la pire des élections organisées en RD Congo post-Dialogue intercongolais.
« Chaotiques », elles le furent en effet. Tant par l’amateurisme dans leur organisation déjà annoncée par la qualité de la carte d’électeur dont les écrits finissaient par disparaître. La délivrance des duplicatas annoncée quelques jours seulement avant la date fatidique aura fait long feu.
Tenues dans une ambiance délétère où des candidats présidents de la République, faute d’un bilan convaincant pour les uns, ou incapables de se dépêtrer d’un discours haineux pour les autres, les élections à la sauce Kadima laisseront un goût amer assaisonné d’incertitude pour l’avenir proche et ce, quels que soient les résultats qu’il aura concocté dans sa cuisine secrète.
L’homme, donné naguère pour l’Expert parmi les experts en matière électorale mérite assurément des circonstances atténuantes. Revenu au pays après, dit-on, un long séjour à l’étranger, et après avoir bataillé ferme pour accéder à la tête de la Centrale électorale (avec bien entendu un coup de pouce conséquent), Denis Kadima ne savait pas dans quel panier à crabes il plongeait la tête la première. Qu’il n’ait jamais exprimé le vœu de se retirer démontre qu’il se plait encore dans une organisation sujette à caution.
Au regard du caractère « chaotique » des élections du 20 décembre, force est de reconnaître qu’il aura vite appris, se mettant à une vitesse déconcertante au diapason d’une classe politique foncièrement atypique et corrompue.
Les élections passées, il aurait tort de se laver les mains à la manière d’un Ponce Pilate des tropiques. Le nœud gordien des résultats électoraux l’attend de pied ferme avec la question que tout le monde se pose : Et maintenant ?
Quoique ses plus farouches détracteurs aimeraient lui poser la question autrement : Et après ?
Econews