Spéculation et blanchiment des capitaux : la mise en garde de Judith Suminwa

Face à la spéculation qui pousse les prix des biens et services à la hausse, combinée à une forte expansion du blanhiment des capitaux, le Gouvernement, réuni vendredi en Conseil des ministres, a décidé d’appliquer la méthode forte. Mme la Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, promet la fermeté pour ramener de l’ordre dans les rangs. «Il a été constaté que la spéculation sur le marché des changes s’intensifie suite aux activités de certains bureaux de change agissant en complicité avec certaines banques commerciales. Le marché parallèle installé, à cet effet, alimente des réseaux mafieux de l’économie informelle. Ainsi, ces flux illicites constituent l’une des causes de l’inscription de notre pays sur la liste grise du Groupe d’Action Financière (GAFI)», a fait part au Conseil Mme Suminwa. Banquiers et opérateurs économiques sont donc prévenus.

Lors de la 15e réunion du Conseil des ministres, tenue le 27 septembre 2024 à la cité de l’Union africaine sous la présidence de la Première ministre, Judith Suminwa Tuluka a dressé un tableau préoccupant de la situation économique actuelle, un tableau qui ne peut laisser personne indifférent. En s’appuyant sur les travaux du comité de conjoncture économique élargi à la Cellule nationale des renseignements financiers (Cenaref), elle a mis en lumière l’intensification de la spéculation sur le marché des changes. Ce phénomène alarmant, exacerbé par les activités de certains bureaux de change complices de certaines banques commerciales, nourrit des réseaux mafieux au sein de l’économie informelle.

Ce constat n’est pas qu’une simple statistique; il a des répercussions directes et dévastatrices sur la vie quotidienne de millions de Congolais. Les familles voient leurs économies érodées par une inflation galopante, les petites entreprises peinent à survivre dans un climat d’incertitude, et la confiance dans les institutions financières s’effrite jour après jour. La spéculation, qui pourrait sembler être un jeu d’argent pour certains, est en réalité une menace sérieuse pour la souveraineté économique, un poison qui gangrène le tissu social.

UNE REPONSE URGENTE : RAMENER L’ECONOMIE AU CIRCUIT OFFICIEL

Face à cette situation alarmante, la Première ministre a insisté sur la nécessité urgente de ramener les opérateurs économiques au circuit officiel. Ce n’est pas simplement une question de réglementation; il s’agit de restaurer la dignité et la transparence dans l’économie du pays. Le Gouvernement se doit de prendre des mesures concrètes pour contrer ce fléau et éviter que notre pays continue à être inscrit sur la liste grise du groupe d’action financière (GAVI), a estimé Judith Suminwa Tuluka.

La recommandation du comité de conjoncture économique, adressée à la commission interministérielle permanente, est claire : toutes les dispositions doivent être prises pour protéger l’intégrité du système financier. Cela implique non seulement des réformes structurelles, mais aussi un engagement ferme de la part de tous les acteurs économiques. La Cheffe du Gouvernement estime que la lutte contre le blanchiment des capitaux est un combat qui doit être mené par tous, car chaque citoyen a un rôle à jouer. C’est un appel à la responsabilité collective, à la vigilance et à la solidarité lancé par Judith Suminwa Tuluka.

DES PROPOSITIONS REALISTES POUR UN AVENIR ECONOMIQUE DURABLE

La Première ministre a également évoqué deux actions clés que le Gouvernement envisage de mettre en œuvre. La première consiste à évaluer l’efficacité de la mesure qui fixe le seuil à 10 000 dollars américains pour les opérations en espèces auprès des banques. Cette mesure, tout en étant nécessaire pour contrôler les flux financiers, doit être analysée minutieusement pour garantir qu’elle ne soit pas contournée, mais au contraire, qu’elle serve à renforcer la transparence et la légitimité des transactions.

La seconde action vise à établir un équilibre entre l’attrait des investisseurs privés, qui sont cruciaux pour le développement économique du pays, et la maximisation des recettes de l’État. Cela nécessite une réflexion approfondie sur l’approche du partenariat public-privé, en mettant l’accent sur la nécessité d’une collaboration transparente et équitable. Les dispositifs de recouvrement efficace doivent être renforcés, non seulement pour assurer le respect des obligations fiscales, mais aussi pour garantir que les ressources collectées soient utilisées au bénéfice de toute la population.

UNE VISION A LONG TERME : INVESTIR DANS L’EDUCATION ET LA SENSIBILISATION

Au-delà des mesures immédiates, il est essentiel d’envisager une stratégie à long terme qui inclut l’éducation et la sensibilisation des citoyens. Une population informée est une population engagée, capable de comprendre les enjeux économiques et de faire des choix éclairés. Le Gouvernement va investir dans des campagnes de sensibilisation qui expliquent les dangers de la spéculation et du marché parallèle, mais aussi les avantages d’une économie formelle et réglementée.

Les jeunes, en particulier, doivent être encouragés à s’engager dans des initiatives entrepreneuriales légales et éthiques. En cultivant une culture d’intégrité économique dès le plus jeune âge, le Gouvernement pourra contribuer à bâtir un avenir où la spéculation et le blanchiment des capitaux n’ont plus leur place.

ENSEMBLE, POUR UN AVENIR MEILLEUR

Le Gouvernement attend des résultats concrets dans un bref délai. Ce moment est décisif pour la nation. Il est du devoir des Congolais, en tant que citoyens, de soutenir ces efforts et de s’engager dans cette lutte pour une économie plus juste et transparente. La Première ministre a lancé un appel à l’unité et à l’action, un appel que personne ne doit ignorer.

Le pays est à un tournant historique, où chaque geste compte, où chaque décision prise peut dessiner le contour de notre avenir. Nous devons nous unir, transcender nos différences et travailler ensemble pour bâtir une société où la transparence et l’intégrité sont la norme. Ce combat contre la fuite et le blanchiment des capitaux est avant tout un combat pour notre dignité, pour nos enfants et pour les générations futures.

UN DEFI DE TAILLE

En s’attaquant à ce fléau, Judith Suminwa s’impose un grand challenge. La lutte contre la spéculation et le blanchiment des capitaux nécessite une approche rigoureuse et une collaboration étroite entre les différentes institutions gouvernementales, les banques et les acteurs économiques. La Première ministre a reconnu que la tâche ne sera pas facile, mais elle est déterminée à ramener l’ordre et la transparence dans le secteur financier.

Les mesures coercitives envisagées pourraient inclure des sanctions sévères à l’encontre des banques et des bureaux de change impliqués dans des activités spéculatives. Mme Suminwa a également évoqué la nécessité de renforcer les mécanismes de contrôle et de surveillance pour détecter et prévenir les opérations suspectes.

La RDC a donc l’opportunité de réécrire son histoire économique, de créer un environnement où les entrepreneurs peuvent prospérer en toute légalité, où la confiance dans les institutions est restaurée et où chacun peut croire en un avenir meilleur. En agissant maintenant, avec détermination et solidarité, il est possible de transformer le pays et offrir à tous ses citoyens la chance de réussir dans un cadre éthique et respectueux.

C’est ensemble, en tant que peuple uni, que les  Congolais pourront relever ces défis et bâtir un avenir où la justice économique et la prospérité partagée ne sont pas de simples idéaux, mais une réalité tangible.

Econews

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