Selon le service changement climatique du programme d’observation européen Copernicus, l’année 2024 sera la plus chaude que la Terre ait connue depuis l’apparition des relevés. Et l’augmentation de la température atmosphérique moyenne dépasse le seuil critique de + 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Avec une température moyenne sur onze mois de + 1,6 °C par rapport à l’ère préindustrielle, d’après les données du service changement climatique (C3S) du programme d’observation européen Copernicus, l’année qui s’achève a battu le record de la précédente.
C’est officiel, l’année 2024 sera la première à franchir la barre symbolique des 1,5 °C de réchauffement par rapport à la période préindustrielle fixée par l’Accord de Paris. La hausse devrait être de 1,52 °C, selon les analyses de l’observatoire européen Copernicus, publié lundi 9 décembre.
Après le deuxième mois de novembre le plus chaud dans le monde, « il est de fait certain que 2024 sera l’année la plus chaude enregistrée et dépassera de plus de 1,5°C le niveau pré-industriel », alertait, lundi 9 décembre, le service changement climatique de l’observatoire européen Copernicus.
CHAUD DEVANT
Après une année 2023 exceptionnellement chaude, il est maintenant certain que 2024 sera la première année au-delà de la barre de 1,5°C de réchauffement par rapport à la période préindustrielle, limite à long terme fixée par l’accord de Paris.
Après le deuxième mois de novembre le plus chaud dans le monde, «il est de fait certain que 2024 sera l’année la plus chaude enregistrée et dépassera de plus de 1,5°C le niveau pré-industriel», annonce lundi le Service changement climatique (C3S) de l’observatoire européen Copernicus.
Novembre, marqué par une succession de typhons dévastateurs en Asie et la poursuite de sécheresses historiques en Afrique australe ou en Amazonie, a été 1,62°C plus chaud qu’un mois de novembre normal à l’époque où l’humanité ne brûlait pas du pétrole, du gaz ou du charbon à une échelle industrielle.
Novembre est le 16e sur les 17 derniers mois à enregistrer une anomalie de 1,5°C par rapport à la période 1850-1900, selon la base de données ERA5 de Copernicus.
Cette barre symbolique correspond à la limite la plus ambitieuse de l’accord de Paris de 2015, visant à contenir le réchauffement bien en-dessous de 2°C et à poursuivre les efforts pour le limiter à 1,5°C.
Cet accord fait toutefois référence à des tendances de long terme : la moyenne de réchauffement d’1,5°C devra être observée sur au moins 20 ans pour considérer la limite franchie.
En prenant ce critère, le climat est actuellement réchauffé d’environ 1,3°C ; le GIEC estime que la barre d’1,5°C sera probablement atteinte entre 2030 et 2035. Et ce quelle que soit l’évolution des émissions de gaz à effet de serre de l’humanité, proches du pic mais pas encore en déclin.
310 MILLIARDS DE DOLLARS DE DEGATS
Selon les derniers calculs de l’ONU, le monde n’est pas du tout en bonne voie de réduction de sa pollution carbone pour éviter une très forte aggravation des sécheresses, des canicules ou des pluies torrentielles déjà observées, coûteuses en vies humaines et en impacts économiques.
Les politiques actuelles des nations emmènent le monde vers un réchauffement «catastrophique » de 3,1°C au cours du siècle, voire 2,6°C si les promesses de faire mieux sont tenues, selon l’ONU Environnement.
Les pays ont jusqu’à février pour soumettre aux Nations unies la révision de leurs objectifs climatiques d’ici 2035, appelées « contributions déterminées au niveau national » (NDC).
Mais l’accord a minima de la COP29 fin novembre risque d’être invoqué pour justifier de faibles ambitions. Les pays en développement ont obtenu 300 milliards de dollars de promesse d’aide annuelle des pays riches d’ici 2035, soit moins de la moitié de leur demande pour financer leur transition énergétique et leur adaptation aux dégâts climatiques.
Le sommet de Bakou s’est aussi conclu sans engagement explicite à accélérer la «transition» vers la sortie des énergies fossiles, approuvée à la COP28 de Dubaï.
En 2024, les catastrophes naturelles, alimentées par le réchauffement, ont causé des pertes économiques de 310 milliards de dollars dans le monde, a estimé jeudi Swiss Re, le groupe suisse qui fait office d’assureur pour les assureurs.
REDUCTION DES NUAGES ?
En 2023, le phénomène naturel El Niño s’était combiné au réchauffement climatique d’origine humaine pour pousser les températures mondiales à un niveau record. Comment expliquer alors le nouveau pic en 2024 ?
L’année qui suit El Niño « est fréquemment plus chaude que la première » et après un pic autour de décembre-janvier «la chaleur se distribue au long de l’année », répond le climatologue Robert Vautard joint par l’AFP.
Mais en 2024, «il est vrai que le refroidissement est très lent et les causes devront être analysées», ajoute-t-il.
«Pour le moment on reste dans les marges relativement attendues » des projections, mais si « les températures ne redescendent pas plus franchement en 2025, il faudra se poser des questions», dit-il, avant de s’envoler pour une session de travail du GIEC à Kuala Lumpur.
Une étude publiée dans Science jeudi soutient qu’en 2023 la Terre a moins renvoyé l’énergie solaire dans l’espace, en raison d’une réduction des nuages de basse altitude et, dans une moindre mesure, de la diminution de la banquise.
En Antarctique, celle-ci se maintient à des niveaux historiquement bas sans discontinuer depuis 2023, note Copernicus, avec un nouveau record de fonte pour un mois de novembre.
Avec lindependant.fr
Réchauffement : pourquoi le seuil critique a été fixé à 1,5 degré
Ce lundi 9 décembre 2024, l’observatoire européen Copernicus a annoncé que l’année 2024 «sera la plus chaude jamais enregistrée» et bat le record de 2023.
Les records s’accumulent mais sont loin d’être réjouissants. Après le deuxième mois de novembre le plus chaud dans le monde, l’année 2024 est la première à franchir le seuil symbolique des 1,5 °C, alerte l’observatoire européen Copernicus ce lundi 9 décembre. Mais pourquoi ce chiffre est-il si important et comment a-t-il été fixé ?
– Comment calcule-t-on l’évolution ?
Les scientifiques calculent la température moyenne globale annuelle en combinant les températures de surface terrestre et celles de la surface des océans.
Pour comparer l’évolution des températures, ils se basent sur la température globale de la terre à l’ère préindustrielle, précisément entre 1850 et 1900. La température à l’époque se situe entre 13,7°C à 14 °C, selon les meilleures reconstitutions disponibles.
Bien que la première révolution industrielle ait commencé cent ans auparavant, elle n’est pas prise en compte à cause de plusieurs éruptions volcaniques qui ont eu lieu modifiant le climat et donc la représentativité de cette période.
– Quand a été fixé le seuil de 1,5 °C ?
En 2015, l’Accord de Paris pose un objectif ambitieux : ne pas dépasser le seuil de 1,5 °C de réchauffement global par rapport à la période préindustrielle. Les 195 pays signataires doivent tout faire pour « maintenir l’élévation de la température mondiale bien en deçà de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et à poursuivre les efforts pour limiter l’élévation des températures à 1,5 °C ».
Pour y parvenir, les signataires s’engagent à accélérer la transition énergétique, protéger les puits de carbone, réduire leurs émissions de gaz à effet de serre ou encore aider financièrement les pays qui en ont besoin.
– En cas de franchissement de ce seuil, quelles sont les conséquences ?
Passé l’augmentation de 1,5 °C, les conséquences sont irréversibles. Les sols gelés fonderaient, accélérant la montée des eaux et le réchauffement climatique. La forêt amazonienne se transformerait en savane, tandis que de nombreuses espèces animales incapables de s’adapter disparaîtraient.
Selon le rapport du Giec publié en 2019, chaque dixième de degré en plus compte, même si le passage de ce seuil représente un « point de bascule ».
– A-t-on franchi le cap de 1,5 °C en 2024 ?
Une année où la température globale dépasse 1,5 °C ne signifie pas automatiquement que le seuil est « officiellement » franchi. Les scientifiques utilisent une moyenne sur dix ans pour évaluer le réchauffement climatique, vingt ans pour que le dépassement soit considéré comme durable.
Car d’une année à l’autre, voire d’un mois à l’autre, les températures fluctuent en raison d’événements climatiques naturels ou d’éruptions volcaniques. Ce fut le cas entre 2015 et 2016, sous l’effet de causes principalement humaines, mais aussi du puissant phénomène El Niño.
– Un dépassement très difficile à éviter ?
Selon Berkeley Earth, une organisation issue de la prestigieuse université américaine et spécialisée dans l’étude du climat, ce seuil tant redouté sera de toute manière très largement dépassé dans les prochaines années. Et ce quelles que soient les décisions prises par les grands gouvernements.
Selon ses analyses, si toutes les émissions de gaz à effet de serre issues de l’activité humaine cessent aujourd’hui, le réchauffement atteindra quand même + 1,8 °C d’ici à 2100. Et si aucune nouvelle mesure n’est prise, la trajectoire actuelle conduira à un réchauffement à 2,7 °C d’ici à la fin du siècle.
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