Après six ans de retraite, Joseph Kabila refait surface sur la scène politique. À Addis-Abeba, l’ancien président congolais a rencontré Moïse Katumbi, son ex-rival, avant de poursuivre des échanges avec Claudel-André Lubaya, opposant en exil. Ce retour stratégique semble viser la constitution d’un front commun contre Félix Tshisekedi, en vue de la prochaine présidentielle. Des rumeurs évoquent même un rapprochement potentiel avec Martin Fayulu, malgré leurs différends de 2018. Une recomposition politique majeure pourrait se profiler.
Après six ans de silence quasi total, Joseph Kabila, président honoraire de la République Démocratique du Congo, fait un retour remarqué sur la scène politique. Son apparition à Addis-Abeba, en Éthiopie, lors d’une rencontre inédite avec son ancien rival Moïse Katumbi, marque le début d’un mouvement stratégique qui intrigue les observateurs.
Connus pour leur antagonisme passé, Joseph Kabila et Moïse Katumbi, autrefois opposés, semblent désormais explorer une collaboration. Cette rencontre, suivie d’échanges avec Claudel-André Lubaya, figure de l’opposition en exil, laisse présager une volonté de Kabila de fédérer un front politique contre l’actuel président, Félix Tshisekedi.
Dans les cercles politiques, cette offensive diplomatique est perçue comme une tentative de mobilisation face à l’élection présidentielle de 2026. Joseph Kabila chercherait à rassembler les déçus du régime Tshisekedi, créant ainsi une coalition capable de renverser la donne politique.
Alors que les discussions s’intensifient, une rumeur persistante évoque une potentielle rencontre entre Joseph Kabila et Martin Fayulu. Ce dernier, candidat malheureux à la présidentielle de 2018, n’a jamais cessé de contester les résultats de cette élection, accusant Kabila d’avoir orchestré son exclusion du pouvoir au profit de Félix Tshisekedi.
Ce rapprochement, s’il se concrétise, pourrait être un tournant majeur dans le paysage politique congolais. Fayulu est-il prêt à mettre de côté les blessures de 2018 pour s’allier à celui qu’il considère comme l’instigateur de son échec ? La réponse reste en suspens, mais une alliance Kabila-Fayulu-Katumbi pourrait redéfinir les équilibres en vue de 2026.
Une stratégie anti-Tshisekedi
La multiplication des contacts établis par Joseph Kabila reflète une stratégie claire : affaiblir l’actuel président de la République en rassemblant les forces de l’opposition et les figures dissidentes. Cette initiative met en lumière les failles du régime Tshisekedi, critiqué pour sa gestion de l’économie, des infrastructures, et des conflits dans l’Est de la RDC.
Cependant, cette alliance en gestation n’est pas sans risques. Les ambitions et les différends passés entre ces figures de l’opposition pourraient freiner la création d’un front uni. De plus, Félix Tshisekedi conserve une base politique solide et le soutien d’une partie de la communauté internationale.
Si le retour de Joseph Kabila dynamise l’opposition, il soulève également des questions sur la nature de ses intentions. Ce come-back est-il motivé par un désir de revanche politique, ou vise-t-il réellement à proposer une alternative crédible pour la RDC ?
En attendant, les paris sont ouverts. Le jeu d’alliance qui se dessine pourrait bien façonner l’avenir politique du pays, alors que les regards se tournent déjà vers la prochaine présidentielle. Une chose est certaine : le silence de Joseph Kabila appartient désormais au passé, et son retour annonce des turbulences dans la sphère politique congolaise.
Econews
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