1009 21

Diplomatie surprise à Doha : Tshisekedi et Kagame scellent un «cessez-le-feu immédiat »

Dans un coup de théâtre diplomatique, le Président de la République, Félix Tshisekedi, et son homologue rwandais Paul Kagame, rivaux de longue date, se sont accordés mardi à Doha sur un « cessez-le-feu immédiat et inconditionnel », sous l’égide de l’Émir du Qatar. Cette rencontre inattendue, officialisée par un communiqué conjoint, ouvre une fragile fenêtre d’espoir pour apaiser les tensions dans l’est de la RDC, malgré le retrait surprise du M23 des pourparlers de Luanda. Un pas historique, mais semé d’embûches.

Contre toute attente, le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, et son homologue rwandais, Paul Kagame, se sont rencontrés mardi 18 mars à Doha, sous l’égide de l’Émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al Thani. Cette entreprise inédite entre deux dirigeants considérés comme des «ennemis jurés » marque un tournant dans les tensions régionales, avec l’annonce d’un «cessez-le-feu immédiat et inconditionnel » entre les deux pays.

Récemment confirmée par un communiqué conjoint, la rencontre a permis aux deux chefs d’État de convenir de « poursuivre les discussions entamées à Doha pour établir des bases solides en faveur d’une paix durable». La nouvelle, révélée en exclusivité par l’agence Reuters, a été officialisée par Tina Salama, porte-parole de la présidence congolaise, sur le réseau social X (ex-Twitter) : « Un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel vient d’être décidé entre la RDC et le Rwanda», a-t-elle déclaré, sans toutefois préciser les modalités de son application sur le terrain.

Contexte tendu et rebondissements

Cette avancée survient dans un climat particulièrement volatile. La veille de la rencontre à Doha, le mouvement rebelle M23, actif dans l’Est de la RDC et régulièrement accusé par Kinshasa d’être soutenu par Kigali, annonçait l’annulation de pourparlers directs prévus le même jour à Luanda (Angola). Les rebelles ont justifié leur retrait par les « nouvelles sanctions » imposées par l’Union européenne (UE) contre des responsables du groupe.

Malgré ce revers, la médiation angolaise, pilotée par le président João Lourenço, reste optimiste : « Le gouvernement angolais continue de déployer tous ses efforts pour que cette réunion ait lieu dans les meilleurs délais, réaffirmant que le dialogue est la seule solution durable pour la paix dans l’est de la RDC », a-t-il indiqué dans un communiqué.

Si les détails de l’accord restent à clarifier, cette initiative qatarie relance l’espoir d’une désescalade dans une région minée par des décennies de conflits. Les relations entre la RDC et le Rwanda sont empoisonnées par des accusations répétées de soutien rwandais au M23, ainsi que par des rivalités économiques et sécuritaires autour des ressources minières.

La communauté internationale, notamment l’Union africaine et l’ONU, salue cette avancée tout en appelant à la prudence. Les prochains jours seront décisifs pour vérifier l’effectivité du cessez-le-feu et la reprise des négociations avec le M23. Pour l’heure, la rencontre de Doha restera dans les annales comme un rare moment où deux rivaux ont choisi la table des discussions plutôt que l’escalade.

Econews

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Verified by MonsterInsights