Le transport en commun à Kinshasa est un véritable casse-tête. Avec l’explosion de la démographie qui y est observée depuis des décennies, la création de sociétés sur laquelle espérait l’Etat pour décanter la situation dans ce secteur ne donne toujours pas satisfaction. Alors que l’on croyait à la résolution de ce problème de transport en commun avec l’apparition des motos-taxis, le statu quo persiste. Sans documents de bord et d’identification, les conducteurs des motos-taxis sont aujourd’hui des vaches à lait pour certains éléments de la Police de circulation routière (PCR). Les statistiques d’accidents de la circulation sur les routes de Kinshasa renseignent que des accidents sont plus élevées par moto que par des véhicules. Face au refus des conducteurs de motos-taxis de se faire identifier, l’autorité urbaine semble capituler. Ce qui n’est pas souhaitable pour la sécurité de la population.
L’émission «Parlons-en» de la radio Top Congo Fm de vendredi 21 janvier 2022 a été très édifiante sur la situation de transport en commun dans la ville de Kinshasa.
En effet, répondant aux préoccupations de l’animateur de cette émission, le président de l’Association des motocyclistes (AMO) a révélé que la ville de Kinshasa compte, à elle seule, près de 500.000 motocyclistes.
Tout en étant satisfait des services que rendent les conducteurs de motos-taxis dans l’exercice de leur profession, il déplore néanmoins l’incivisme fiscal et le non-respect du Code de la route qui les caractérise. A ce jour, a-t-il indiqué à titre illustratif, le nombre de motocyclistes identifiés par les services de l’Etat n’a pas encore dépassé 50.000 personnes.
La Direction générale des recettes de Kinshasa (DGRK) a lancé, on s’en souvient, l’année dernière et lors d’une grandiose cérémonie, l’opération d’identification des motos en ce qui concerne la ville de Kinshasa. Les propriétaires ou les utilisateurs des motos sont appelés à s’acquitter des obligations fiscales moyennant 32 dollars américains, soit l’équivalent de 64.000 francs congolais. L’objectif est de permettre à l’autorité urbaine de connaître le nombre de motos en circulation et d’identifier les auteurs d’accidents de la circulation le plus rapidement possible.
Appelé à éclairer l’opinion sur le problème d’identification des motos dans la ville de Kinshasa, le ministre provincial en charge des Transports, Budget et Plan, Amos Mbokoso, a, à notre avis, déçu par sa réponse à la question lui posée à ce propos au téléphone par l’animateur de l’émission.
Aveu d’impuissance
«Face à l’incivisme fiscal et au non-respect du Code de la route qui caractérisent les motocyclistes de Kinshasa, je ne sais plus que faire, malgré les campagnes de sensibilisation organisées à cet effet. Je me remet à Dieu dans l’espoir qu’ils pourront prendre conscience de leur situation », a-t-il déclaré sur un ton de déception.
De l’avis des auditeurs, cette déclaration n’est qu’un aveu d’impuissance de la part du ministre Mbokoso. Car en sa qualité de représentant de l’Etat, il ne peut pas baisser les bras. Il doit plutôt chercher les voies et moyens pour faire revenir les motocyclistes à la raison, d’autant plus que bon nombre d’entre eux sont à la base des accidents de circulation enregistrés à Kinshasa dont certains causent des légions corporelles et d’autres endeuillent des familles.
Selon le président de l’Association des motocyclistes d’ailleurs, dix-sept cas d’accidents mortels par moto sont enregistrés à Kinshasa depuis le début de l’année, plus précisément du 5 au 17 janvier 2022.
Il y a donc lieu d’envisager des mesures de contrainte pour que le contrôle des motos soit organisé de la même manière que celui des véhicules car personne ne peut se soustraire à la loi.
Véron Kongo