Union sacrée : Kabund ne coulera pas seul !

C’est fini pour Jean-Marc Kabund-a-Kabund ! La chute du tout dernier secrétaire général de l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social), nommé par le lider maximo, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, a été brutale. Et à l’Udps, son parti, où il n’était pas en odeur de sainteté avec la plupart de ses camarades, la sentence est vite tombée, le radiant de la liste des membres. Kabund devra donc se battre seul pour se refaire politiquement. Mais, dans sa chute, Kabund va entraîner bien de monde, à différents échelons du pouvoir. Ils sont nombreux ceux qui pourraient couler avec celui qu’on surnommait le «maître-nageur».

Ils sont plus que la moitié parmi les animateurs des institutions qui vont devoir quitter le navire Union sacrée de la nation avec Jean-Marc Kabund-a-Kabund. Déjà au niveau de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), la page Kabund est définitivement tournée.

Ce week-end, la Convention Démocratique du Parti, organe disciplinaire de l’UDPS, a décidé de tourner la page Kabund. Parallèlement, la Commission de discipline de l’UDPS l’a destitué de ses fonctions au sein de l’UDPS en alignant une série de griefs mis à sa charge.  A l’UDPS, on pense déjà à son remplacement au poste de 1er vice-président de l’Assemblée nationale. Ainsi se ferme la page Kabund, cet «enfant terrible» porté au sommet de l’Udps par le sphinx, Etienne Tshisekedi wa Mulumba.

Une autre vie commence

Le fondateur du mouvement «Décision finale», une structure qu’il animait parallèlement à ses activités dans l’UDPS, avait prévenu qu’il affrontera des difficultés de tous genres.

La première épreuve porte sur la loyauté de ceux que lui, Kabund, avait soutenu au point de les propulser dans les institutions de l’Etat comme ministres, mandataires, ambassadeurs, conseillers, etc. Ceux qui accepteraient de perdre les avantages seront très peu nombreux. Kabund va désormais expérimenter ce qu’on entend par être «un homme seul».

Cependant, une chose reste sûre : Jean-Marc Kabund ne coulera pas seul.

En politique, lorsque le parrain tombe, vouloir ou pas, les filleuls subiront l’onde de choc de la disgrâce. C’est ce qui va arriver aux «Kabu-nd’boys» et bien d’autres qui ont bénéficié de son parrainage. C’est à Limeté, après la décision de radiation du président intérimaire de l’UDPS, qu’une liste non exhaustive a commencé à circuler.

Au moins, les noms de deux membres du gouvernement reviennent de manière constante dans la bouche des combattantes et des combattants. Il s’agit du vice-Premier ministre de l’Intérieur, Daniel Aselo, et de la ministre des Mines, Antoinette N’Samba. Kabund avait peser de tout son poids politique auprès du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, pour décrocher ces postes à son avantage. En guise de solidarité, les deux doivent subir également les conséquences du comportement de leur mentor.

Selon des combattants trouvés samedi à Limeté, les faits, gestes et déclarations du ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique, Tony Mwaba, et son entourage seront également scrutés. La loyauté de celui qui se présente comme le gardien du «temple de la gratuité» se pencherait plus vers Kingabwa que la cité de l’Union africaine.

Au niveau des bureaux des chambres parlementaires, les présidents Mboso N’Kodia Puanga et Bahati sont également concernés par cette onde de choc. Il leur est imputé, notamment au président de l’Assemblée nationale, le déficit de leadership.

Aujourd’hui que Kabund est sur une chaise éjectable, il devra aussi céder son poste à un homme de poigne capable de le faire oublier. Le président de la République n’a d’ailleurs plus besoin de ceux qui seront capables de le maîtriser afin de limiter dans l’immédiat la fougue du dernier secrétaire général de l’UDPS nommé par le sphinx.

Des ennuis en perspective

On peut nier tant qu’on veut. Il reste que des récriminations de droit commun contre Kabund sont nombreuses. Il ne suffit pas de les évoquer pour mettre le 1er vice-président de l’Assemblée nationale en instance de démission en difficulté. Il faut que des victimes décident de se présenter en justice. Il faut au préalable que ses immunités parlementaires soient levées.

Les ennuis judiciaires, Kabund les aura à foison. Il devra donc se préparer pour la grande traversée du désert où des obstacles de tous ordres seront dressés sur son chemin pour l’achever politiquement.

Econews