Accord de Nairobi : Le naufrage ?

Le retour sur la scène politique de Vital Kamerhe, après ses déboires judiciaires de deux ans sous le triptyque inédit de condamnation – liberté provisoire – acquittement, n’a pas répondu au questionnement que se fait l’opinion de l’avenir politique du leader de l’UNC. Pendant que les uns le voient déjà remplaçant Sama Lukonde à la tête du futur gouvernement (dont la constitution prend des allures de serpent de mer), d’autres attendaient qu’il se prononce enfin sur sa probable candidature à la présidentielle de 2023.
Grosse déception : sur toutes ces questions, VK est resté muet…
comme une carpe. Se contentant de jeter des fleurs à la direction de son parti qui a su gérer l’UNC durant la période de son indisponibilité, au point de réaliser l’exploit de lever 500 mille dollars qui ont servi à l’achat du siège du parti.
Mais LA question à laquelle le leader de l’UNC n’a pas apporté un éclairage définitif est celle de savoir si l’Accord de Nairobi est encore et toujours à l’ordre du jour. Conclu deux jours seulement après l’atomi-sation la grand-messe de Genève qui avait adoubé Martin Fayulu candidat unique de l’opposition à la présidentielle de décembre 2018, il était entendu que Kamerhe s’effacerait au profit de son allié Tshisekedi, quitte à ce dernier à lui apporter son soutien à la présidentielle suivante.
Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Non seulement Vital n’avait pas accédé à la primature, faute d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale, mais il s’était contenté de jouer les seconds rôles comme Directeur de cabinet de son allié, avant de subir l’humiliation d’un procès suivi d’une condamnation infamante à 20 ans de prison.
Mais il y a pire : aussitôt élu, Félix Tshisekedi a annoncé les couleurs en sollicitant un second mandat; le premier, en cours, ayant été assombri par ses alliés circonstanciels du FCC qui bloquaient ses actions, et la pandémie du COVID-19. A ses yeux et ceux des irréductibles de l’UDPS, Kamerhe était politiquement et définitivement enterré.
Tout n’est pas perdu cependant. VK annonce un déplacement dans les Kivu dans les prochains jours, à la faveur duquel il annoncerait ses propositions de recherche de solution à la crise sécuritaire. Si, bien entendu, l’autorisation lui en est accordée, à l’heure où l’interdiction de la sortie de Kinshasa est devenue la norme pour les porteurs d’opinions dissonantes, systématiquement assimilées au crime de lèse-majesté.

Econews