Affaire « Mwant Jet » : pourquoi la nomination d’un administrateur-gérant indépendant dérange ?

Qu’est ce qui se cache finalement derrière l’affaire qui touche la compagnie de transport aérien, Mwant Jet ? Pourquoi Mme Gueda Yav, qui agite ciel et terre, s’oppose-t-elle à la nomination d’un administrateur-gérant indépendant pour faire toute la lumière sur cette entreprise ? Y a-t-il des cadavres dans les comptes de Mwant Jet que Mme Gueda Yav cherche par divers stratagèmes à dissimuler aux actionnaires de l’entreprise ? Autant de zones d’ombre d’une affaire pour laquelle la Justice a tranché en levant l’option de la nomination d’un administrateur-gérant indépendant pour enfin crever l’abcès. Une option que Mme Gueda Yav évite superbement pour des raisons qu’elle est la seule à connaître.

A la compagnie aérienne Mwant Jet, les événements ont pris une autre tournure. D’un simple contrôle de gestion, Mme Gueda Yav, l’un des administrateurs de cette entreprise, en a fait une affaire personnelle au point de remuer ciel et terre pour attirer la sympathie du grand public. En réalité, la vérité est ailleurs. Car, en réalité, ce qui oppose les administrateurs ne se limitent qu’à un travail de routine lié à l’audit de la gestion de      Mme Gueda Yav. Consciente de graves dégâts causés à l’entreprise, elle a opté pour la défensive, se faisant passer, depuis lors, pour la victime. Un faux-fuyant !

Car, quand on ne se reproche de rien, on garde tout son calme, en attendant d’être blanchie par l’audit. Malheureusement, pour Mme Gueda Yav, pas question d’actionner cette procédure.

Acculée de toutes parts par les administrateurs, elle n’a trouvé mieux que de remettre en cause l’expertise de l’administrateur-directeur financier de Mwant Jet, quelqu’un avec qui elle travaille depuis des années sans le moindre soupçon.

Qu’est-ce qui s’est donc passé pour que Mme Gueda Yav fasse un virage aussi spectaculaire, jusqu’à désavouer le directeur financier de Mwant Jey, du reste administrateur statutaire de la société ? Répondre à cette question, c’est déjà comprendre le vrai problème.

En réalité, Mme Gueda Yav est hantée par la peur. La peur de voir ses graves écarts de gestion être dévoilés au grand public. Sinon, rien n’explique son opposition à la décision de la Justice qui a levé l’option, en toute indépendance, de la nomination d’un administrateur-gérant indépendant pour passer au scanner les comptes de Mwant Jet. Ce qui n’est pas de l’avis de Mme Gueda Yav. Pour quelle raison ? Difficile à dire.

On sait néanmoins que Mme Gueda Yav a interjeté appel à la Cour d’Appel de Kinshasa/Matete. Même si cela constitue son droit le plus légitime, une chose est vraie : Madame est un naufragé qui attend s’accrocher à n’importe quelle branche de survie pour couvrir sa gestion chaotique.

Audit, passage obligé pour dissiper tout malentendu

Dès lors, faut-il déduire que le travail d’audit que se propose d’entreprise l’administrateur-gérant indépendant gênerait au plus haut l’actuelle gérante de Mwant Jet ? Pourquoi s’agite-t-elle autant à l’annonce d’un travail routinier d’audit qui rentre dans le cadre normal de fonctionnement d’une entreprise, tout aussi normale ?

Dans les milieux des praticiens du droit, on pense que cette démarche inopportune de Mme Gueda Yav, quoi que légale, étale au grand jour toute la supercherie autour de l’entreprise Mwant Jet. Autant de questions de fonds qui n’échapperont en appel aux juges de la Cour d’appel de Kinshasa/Matete.

Pour rappel, à la création de leur compagnie, les relations entre les deux associés étaient au beau fixe. Il a fallu attendre trois années plus tard pour que naisse un conflit, apparemment tiré sur le fil. Et pour cause, lors des préparatifs de la tenue de la dernière Assemblée générale de l’entreprise, Michaël Yav, administrateur-directeur financier de l’entreprise, a fait inscrire à l’ordre du jour l’audit de l’entreprise. Ce qui n’était pas du goût de la gérante, Gueda Yav, qui a, dès lors, déployé la grande artillerie pour vilipender son collègue administrateur.

D’après les spécialistes du droit, l’actionnaire majoritaire prétend que son associé, 30 ans, n’est qu’un prête-nom. Même le commun des mortels est en droit de se demander comment une personne trentenaire, donc un majeur assumé, pour le cas de cet associé, peut s’identifier par un prête-nom ?

Comment peut-on soulever une telle exception, trois ans après la succession des faits ? Un principe de droit rappelle que «nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes». Remettre en cause aujourd’hui l’expertise, encore moins la qualité du directeur financier de Mwant Jet, c’est juste une subtile tentative de dissimuler le vrai problème qui ronge cette entreprise. Et ce problème ne peut être résolu que par un audit en règle de la gestion de la société sous la gérance de Gueda Yav.

Econews