Assainissement de la ville de Kinshasa : les autorités de base mises à l’épreuve

Deux semaines après le drame du marché Matadi Kibala, dans la commune de Mont-Ngafula, avec la mort de vingt-cinq personnes par électrocution, l’Hôtel de ville de Kinshasa multiplie des initiatives pour éviter qu’un drame de ce genre ne se reproduise.

Outre les dispositions prises par le gouvernement central à travers le ministère de l’Urbanisme et Habitat qui a décidé la destruction des constructions anarchiques, l’exécutif provincial de Kinshasa lui emboîte le pas en interpellant ses administrés, et beaucoup plus, ses collaborateurs de base pour prévenir pareil drame.

Le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka, va-t-il, cette fois-ci, réussir son pari d’assainir la capitale ? Peut-être avec l’acquisition des engins appropriés ainsi que le partenariat qu’il vient de signer avec l’entreprise turque Groupe Albarayk qui, désormais, prendra la charge d’assainir la ville de Kinshasa. Sans compter les accords de partenariat signés avec deux entreprises de la place, en l’occurrence OK Plast et Clean Plast, pour le recyclage des déchets en carton et des bouteilles en plastique.

C’est dans cette optique qu’il faut placer l’échange qu’il a eu, le jeudi 17 février 2022, avec les bourgmestres des communes, les commandants des districts et commissaires des sous-commissariats de police ainsi que les chefs de quartiers.

Face à ses interlocuteurs, le gouverneur Ngobila a axé sa communication sur trois points essentiels, à savoir le drame de Matadi Kibala, l’installation de la fourrière au niveau de Limete et les constructions anarchiques.

Pour que le genre du drame de Matadi Kibala ne survienne plus à l’avenir, le chef de l’administration urbaine a chargé les bourgmestres de répertorier les pylônes de la Société nationale d’électricité (SNEL) de ligne de haute tension se trouvant dans des parcelles habitées. Car, a-t-il indiqué, une solution idoine devra être trouvée pour protéger la population. Il est donc temps, a-t-il souligné, de prendre de grandes décisions pour faire régner de l’ordre dans la capitale.

S’agissant de la construction de fourrière, Gentiny Ngobila a informé ses interlocuteurs des travaux qui s’effectuent dans la commune de Limete en face de l’Echangeur. «Désormais, toutes les épaves de véhicules seront mises en fourrière », a-t-il annoncé.

A propos de l’opération «Kinshasa bopeto » et, principalement, son volet assainissement, l’autorité urbaine a demandé aux bourgmestres et commandants de police de faire appliquer la mesure interdisant la production et la commercialisation de l’eau en sachet  sur toute l’étendue de la ville de Kinshasa.

Halte à la politique de deux poids, deux mesures

C’est sur instructions sus évoquées que les autorités de base devront désormais orienter leurs actions sur le terrain. Mis à l’épreuve, les bourgmestres et la Police doivent donc parler le même langage.

Par rapport aux constructions anarchiques devenues récurrentes à Kinshasa, le ministre d’Etat, ministre en charge de l’Urbanisme et Habitat, Pius Muabilu, a, au cours de la 41ème réunion du Conseil des ministres tenue vendredi 18 février 2022, annoncé la décision de mettre fin à cette anarchie.

Dans son interpellation faite à ses collaborateurs, le gouverneur Ngobila a abondé dans le même sens que le ministre d’Etat en instruisant les bourgmestres et les commandants de police de détruire les constructions anarchiques se trouvant le long des rivières, déguerpir tous ceux qui vendent le long des artères principales et fermer tous les marchés pirates sur toute l’étendue de la ville de Kinshasa.

Pour éviter qu’elles soient taxées de partialité, toutes ces dispositions prises afin d’éviter le drame du genre de Matadi Kibala à l’avenir doivent donc concerner tout le monde et à tous les niveaux. Autrement, ce serait deux poids, deux mesures.

Veron Kongo