Assassinat de Chérubin Okende : Tshisekedi s’investit à fond pour retrouver les coupables

Le véhicule de Chérubin Okende, abandonné jeudi matin sur l'avenue Poids lourds, avec le corps sans vie de l'ancien ministre des Transports

Consternation sur toute la République après l’assassinat de Chérubin Okende, député national et ancien ministre des Transports dans le Gouvernement Sama. Plusieurs versions circulent dans la ville sans qu’aucune thèse ne soit réellement confirmée. Le corps de Chérubin Okende a été retrouvé, sans vie, jeudi matin sur la route des poids Lourds. Mais les premiers éléments d’enquête attestent un assassinat, dont les mobiles restent encore inconnus.

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A la Présidence de la République, le Chef de l’Etat se dit bouleversé, et a décidé de tout mettre tous les moyens pour retrouver les coupables de ce meurtre qui qu’ils soient.

Dans l’opinion publique, les questions vont dans tous les sens, mais tous se recoupent : à qui profite cet ignoble assassinat ? Est-ce pour créer un climat de terreur dans la ville ? Est-ce pour barrer la route aux élections de décembre ou encore discréditer le régime Tshisekedi ?

Pour le pouvoir en place à Kinshasa, traquer les coupables est la seule chose qui compte et déployer les efforts nécessaires pour améliorer la sécurité des populations et leurs biens. Pour l’opposition “Ensemble pour la République”, dont il était porte-parole mais avec une dernière prise de parole qui date du 25 mars dernier, c’est un « crime politique », même si cela reste à prouver.

Le silence du porte-parole d’Ensemble sur le cas de l’arrestation de Salomon Kalonda laisse interrogateur tous les observateurs de la scène politique congolaise, laissant cours à des accusations de conflits internes, et d’autres supputations.

« Un des nôtres » a été assassiné a dit le porte-parole du Gouvernement, jeudi 13 juillet, après une réunion de sécurité à la Primature, confirmant que le Gouvernement a décidé de faire appel aussi aux services étrangers pour appuyer l’enquête, afin qu’éclate la vérité sur l’assassinat de Chérubin Okende, « un homme bien, un homme de bien, qui nous a quitté ».

Les prochains jours seront cruciaux, les Jeux de la Francophonie arrivant à la fin de ce mois de juillet, avant que les élections ne nous mènent sur le ring de la campagne électorale qui s’annonce tout autant agitée.

La fin tragique de Chérubin Okende Senga, député national et ancien ministre des Transports et Voies de communication, dont le corps criblé de balles a été retrouvé, jeudi matin, sur la route des Poids Lourds, dans la ville de Kinshasa, ne manquera pas de laisser des traces sur les derniers mois du premier mandat du régime actuel, pendant une période où l’insécurité semble troubler la quiétude des quatre dernières années.

Approche des élections ?

« Crime crapuleux » ou « assassinat politique », l’acte imputé par une certaine opinion aux exécuteurs de basses œuvres, régulièrement commandités par des fanatiques ne laisse pas d’inspirer la terreur, tant la personnalité de l’opposant démissionnaire du Gouvernement il y a sept mois, et de surcroît proche du candidat à la présidentielle, Moïse Katumbi, ne devrait pas laisser indifférent. D’où la question traditionnelle : à qui profite le crime ? Poser la question, c’est y répondre.

A la Présidence de la République, tout comme à la Primature, on a pris la mesure d’élucider le plus rapidement cette énigme en toute responsabilité et transparence, en invitant les services étrangers en appui à l’enquête.

D’ores et déjà, on apprend que le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a décidé de mobiliser tous les moyens de l’Etat pour traquer les coupables. « Qui qu’ils soient », se dit-on à la Présidence de la République.

En réalité, dans l’entourage du Chef de l’Etat, on est conscient des enjeux. C’est le quitte ou double. Si les coupables et les commanditaires de cet assassinat odieux sont identifiés et arrêtés, le régime en place à Kinshasa pourrait crédibiliser une police et une justice qui  est fortement critiqué dans l’opinion.

En tout cas, le Président de la République s’est investi à fond dans l’enquête qui est lancée. «Tous les moyens ont été mobilisés pour faire toute la lumière sur cette affaire », a fait part à Econews une source interne de la Présidence de la République.

Dans le mot de compassion de la Présidence de la République, le Chef de l’Etat n’a pas caché son émotion : « C’est avec émotion et consternation que j’ai appris la mort odieuse de M. Chérubin Okende, député national et  ancien ministre des Transports. Tout en exprimant mes sincères condoléances à sa famille biologique et politique, je tiens à rassurer que tous les moyens seront mis en œuvre pour que cet acte crapuleux soit puni de la manière la plus ferme »,

Les dernières 24 heures d’Okende

Les dernières vingt-quatre heures  de la vie du député national et ancien ministre des Transports et Voies de communication Chérubin Okende peuvent être retracées sans grande difficulté.

Invité par le juge constitutionnel Lumu Mbaya Sylvain  à se présenter à la Cour constitutionnelle pour une « séance de travail », le porte-parole d’Ensemble pour la République, s’est présenté dans l’enceinte de la Cour constitutionnel, non pour répondre à l’invitation, mais plutôt solliciter un report de la séance pour le vendredi 14 juillet 2023. Selon la convocation, il devait présenter l’état de son patrimoine à sa démission du Gouvernement, le 28 décembre 2022. 

Des sources recoupées renseignent qu’arrivé à la Cour constitutionnelle, Place royale, Chérubin aurait demandé à son chauffeur et son garde du corps de se rendre au service courrier  afin d’y déposer sa requête.

Resté seul à bord de son véhicule, l’on perd dès lors sa trace. Ses deux collaborateurs ne le retrouveront plus sur le parking. Jusqu’à la matinée de jeudi quand son corps criblé de balles est retrouvé à l’entrée du Garage de Kinshasa sur la route des Poids Lourds.

Des réactions en chaîne

Dans la classe politique, les condamnations ont unanimes. L’Union européenne et les Etats-Unis ont particulièrement pressé le Gouvernement de faire toute la lumière sur cet ignoble assassinat.

L’ambassadeur de l’Union européenne en RDC, Jean-Marc Châtaignier n’a pas fait dans la dentelle : « J’apprends avec consternation ce matin l’assassinat de l’ancien ministre des transports et porte-parole d’Ensemble de moise Katumbi, Chérubin Okende. Toutes mes condoléances à sa famille, amis et proches. Retrouver et traduire en justice les auteurs de ce crime odieux doit être la priorité absolue ».

De son côté, l’ambassade des Etats-Unis condamne le meurtre brutal de l’ancien ministre des Transports, Chérubin Okende, et présente ses condoléances à sa famille, ses amis et sa communauté. « Nous exhortons les autorités congolaises à faire avancer rapidement l’enquête promise sur cet acte odieux », écrit-elle dans un tweet.

Le président d’Ensemble pour la République, Moïse Katumbi, a dû écourter son séjour en Côte d’Ivoire. Réagissant à chaud devant les médias, il a dénoncé l’assassinat politique de la voix de son parti : « … Ce crime ne restera pas impuni. Nous allons mener une enquête indépendante ».

Même si un parti politique n’est pas une institution a même de mener des enquêtes indépendantes dit un avocat.

Crime crapuleux ou assassinat politique ?

Certaines opinions comparent les circonstances de l’assassinat de Chérubin Okende à celui du mode opératoire des assassins de l’activiste des droits de l’homme Floribert Chebeya dans la nuit du 1er au 2 juin 2010. L’on sait que lui aussi avait été invité dans les installations de la Police nationale, avant que son corps sans vie ne soit retrouvé le lendemain matin dans sa voiture à Mitendi sur la route du Kongo Central. La dépouille de son chauffeur Fidèle Bazana n’a jamais retrouvée jusqu’à ce jour.

Mais Chebeya avait des dossiers compromettant contre le régime Kabila, et l’enquête faite à prouver la culpabilité de généraux et autres personnes bien identifiées du régime Kabila.

Attendons donc la suite des enquêtes pour pouvoir confronter les deux meurtres.

Evoquer un meurtre crapuleux résiste difficilement à l’analyse, compte tenu de la stature politique de la victime. Chérubin Okende, de concert avec ses collègues Christian Mwando Plan) et Véronique Kilumba (Santé) avait démissionné du gouvernement le 28 décembre 2022 après le divorce de son parti d’avec l’Union sacrée de la nation. 

Au-délà de ce meurtre, plusieurs hypothèses sont sur la table. Certains pensent que l’assassinat d’Okende, député national et haut cadre d’Ensemble pour la République de Moise Katumbi, fait partie d’une stratégie de chaos qui vise à créer un climat de terreur particulièrement à Kinshasa, et sur l’ensemble du pays, en général, pour hypothéquer les chances de la tenue des élections de décembre prochain. Selon les tenants de cette thèse, il s’agit de porter un coup dur au régime Tshisekedi en ternissant son image sur le plan extérieur.

A ce titre, l’assassinat de Chérubin Okende est véritablement un coup fatal assené au pouvoir en place à Kinshasa. Comment s’en dédouaner ?

La seule voie est d’accélérer les enquêtes pour rassurer les uns et les autres. C’est dans l’intérêt du pouvoir pour ne pas porter un boulet qui va davantage plomber son mandat.

Le Gouvernement se mobilise

Au Gouvernement, on s’inscrit désormais dans la logique du Président de la République qui tient à ce que tous les moyens soient mis en œuvre pour traquer les coupables. C’est la crédibilité de son mandat qui est en jeu.

A cet effet, le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, a convoqué en urgence, le 13 juillet 2023 à son cabinet, une réunion de sécurité, pour tabler sur le cas de la mort tragique de l’ancien ministre Chérubin Okende. Le ministre des Droits humains,  le ministre de la Communication et Médias, le vice-ministre de l’Intérieur, le commandant de la 14ᵉ région militaire, le général de Brigade Stazin Kazimu, l’administrateur de l’ANR, le DG de la DGM, le Commissaire général adjoint de la PNC en charge des opérations ainsi que le commissaire provincial de la PNC ont été conviés à cette réunion.

« Nous sommes tous sous le choc, le Président de la République en premier, le Premier Ministre et nous tous membres du Gouvernement, y compris toutes les autorités réunies ici. Sûrement toute la communauté congolaise de voir cet acte ignoble posé contre l’un de nos collègues, il y a quelques mois, à savoir l’honorable Chérubin Okende Senga. Le Premier Ministre a voulu réunir très rapidement tous les responsables des services de sécurité pour faire le point de la situation. Au-delà du message de condamnation et de condoléance qui a été fait, parce qu’il faut faire diligence pour qu’une enquête minutieuse puisse être faite. Dans cet ordre d’idées, il y a une enquête préliminaire qui a déjà commencé au niveau de la police nationale. Mais, il a été convenu, au niveau de cette réunion, que ça sera une commission d’enquête plus large qui impliquera tous les services. Nous avons convenu que nous allons associer à cette enquête des services étrangers des pays amis pour qu’en toute transparence et très rapidement, nous puissions faire la lumière sur ce crime odieux qui arrive dans un contexte où nous étions déjà sous vigilance. Vous avez vu que la semaine dernière, il y a eu des bouclages qui ont été faits notamment dans la commune de Bandal. Vous avez vu qu’il y a quelques jours, nous avons fait une communication avec le Ministre de l’Intérieur et le Ministre de la Santé. En effet, il y a visiblement une volonté de semer la psychose lorsqu’on parle de kidnapping ou de trafic d’organes. Nous étions déjà en alerte et les services ont redoublé davantage de vigilance. Il y aura des mesures qui seront annoncées par la police, toujours dans ce cas parce qu’il est hors de question de plonger la ville de Kinshasa dans une quelconque forme de psychose, alors que nous sommes à la veille d’un événement attendu mondialement, à savoir les jeux de la francophonie. Nous avons les élections en fin d’année qui vont arriver. Nous tenons donc à ces engagements et nous allons travailler pour nous assurer que la sécurité est tenue à Kinshasa comme dans tout le pays », a dit le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe.

Par rapport à toutes les spéculations qui sont faites sur les circonstances de ce crime contre un acteur politique de premier plan, de surcroît député national, le porte-parole du Gouvernement se garde de tirer précipitamment une quelconque conclusion et s’en remet aux enquêtes qui s’ouvrent.

« Écoutez, nous, nous sommes le Gouvernement. Il ne serait pas de bon aloi, c’est aujourd’hui que notre collègue est décédé. L’heure est plutôt au recueillement. C’est dans cet ordre d’ailleurs que le Président de la République a annulé une visite qu’il devait faire sur le terrain. Et, le Premier Ministre a réduit au maximum les activités qu’il devait avoir ce jour. Parce qu’il faut observer une pensée pieuse pour celui qui a été des nôtres. On peut diverger sur le plan de la politique, mais ici, il s’agit d’une vie humaine. C’est aussi le lieu d’interpeller les uns et les autres que ce n’est pas le moment de venir vouloir faire de spéculations. C’est un homme politique, évidemment qui est décédé. Il y aura évidemment des implications politiques, on le comprend. Mais c’est prématuré de vouloir aujourd’hui commencer à se positionner, à faire des déclarations, alors qu’il y a une enquête qui a commencé au niveau de la police et, il y a une enquête pluridisciplinaire qui va commencer, que nous voulons transparente que nous voulons ouvrir à des services étrangers parce qu’il est question d’établir tous les faits. Peut-être faudrait-il attendre la fin de l’enquête pour aller dans ces différentes conclusions. Nous, nous sommes Gouvernement. Nous allons travailler à rassurer nos populations sur les mesures que nous prenons pour les sécuriser. Les autres font la politique, mais nous, nous veillons sur le pays », a-t-il dit.

A la Présidence de la République, tout comme au Gouvernement, faire éclater la vérité, toute la vérité, autour de la mort tragique de l’opposant Chérubin Okende devient une priorité absolue. C’est la course contre la montre qui est lancée.

Econews