Au Maroc, Société Générale cède ses actifs bancaires et d’assurance à Saham

Le groupe bancaire français conclut sa sortie du marché chérifien. L’accord de cession de Société Générale Maroc et ses filiales a été signé ce jeudi avec Saham pour 745 millions d’euros. Le patron de la holding marocaine, le milliardaire Moulay Hafid Elalamy, assure d’un financement par capitaux propres. Si les parties attendent l’approbation des autorités réglementaires, elles rassurent toutefois quant à la sécurité des emplois.

Le deal est acté. Le groupe Société Général a signé deux contrats avec la holding Saham pour la cession de ses actifs (57,67%) dans la Société Générale Marocaine de Banque et ses filiales, dont la Marocaine Vie dédiée à l’assurance, annonce la firme française ce vendredi dans un communiqué. «Société Générale a bâti au fil des décennies une banque solide et reconnue au Maroc […]. Nous sommes convaincus que la qualité du projet de reprise par le groupe Saham offrira de nouvelles perspectives de développement à ces activités et sera créatrice de valeur pour les clients et les collaborateurs », a déclaré Slawomir Krupa, directeur général du groupe Société Générale, soulignant la volonté de la Banque de poursuivre à travers cette session «la mise en œuvre de sa feuille de route stratégique » qui vise recentrer l’activité du groupe sur les marchés les plus rentables.

Si l’opération attend encore l’approbation de Bank Al Maghrib, de l’Autorité marocaine du marché des capitaux, du conseil de la concurrence et de l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale, le groupe rassure quant à la reprise de l’ensemble de ses collaborateurs par le groupe Saham.

Ces négociations qui ont fuité dans la presse marocaine début mars sont très suivies au Maroc. Et alors que le départ de Société Général du marché marocain a souvent fait l’objet de plusieurs rumeurs, le silence de la banque au logo rouge et noir en disait long sur l’avancée du processus.

En outre le repreneur, la holding Saham dont l’image ne saurait se détacher de son fondateur – le milliardaire et ancien ministre de l’Industrie Moulay Hafid Elalamy – reste un major du secteur privé national, dont les investissements généralement colossaux, suscitent toujours un vif intérêt au sein de la sphère économique. Dans un communiqué, l’homme d’affaires en dit un peu plus sur le financement de cette opération. «Cette acquisition sera financée par les capitaux propres du Groupe Saham, issus de bénéfices d’investissements réalisés à l’international», a-t-il déclaré.

Les motifs d’une reprise

En quittant le marché marocain, Société Générale élargit la liste de ses départs des marchés africains après le Congo Brazzaville, la Guinée équatoriale, le Tchad et la Mauritanie. Le groupe français emboite également le pas à d’autres banques occidentales comme BNP Paribas ou Barclays. Des retraits qui font parallèlement monter en puissance les banquiers africains, puisque les repreneurs de ces différentes entités sont essentiellement des patrons d’Afrique de l’Ouest et Centrale. Dans son cas, Moulay Hafid Elamaly explique les raisons de son intérêt pour les actifs de Société générale au Maroc. «Saham s’inscrit dans la direction tracée par notre roi [Mohammed VI, ndlr] dont les stratégies successives mises en œuvre, invitent les entrepreneurs marocains à s’investir davantage dans l’économie du Royaume ».

Avec La Tribune/Afrique