Avec la « pression » de l’Union sacrée de la nation : des élus nationaux de Katumbi redoutent leur invalidation à la Cour constitutionnelle

Dans une déclaration datée du 27 février 2024, des députés nationaux de l’opposition, réunis autour des plateformes Ensemble, Avançons – MS, dénoncent les manœuvres de l’Union sacrée de la nation qui mettrait, selon eux, la pression sur la Cour constitutionnelle pour réduire le nombre des députés de l’Opposition, au terme de l’examen des contentieux aux législatives nationales.

« Les arrêts de la Cour constitutionnelle, statuant sous pression, risquent de consacrer le retour en force du parti-Etat avec une Assemblée nationale monocolore et instituer ainsi, de fait, la fin d’une démocratie pluraliste », alertent-ils, promettant de se servir de leur mandat électif pour demeurer « les sentinelles de la République pour dénoncer la mauvaise gouvernance et la violation des libertés qui tendent à régner sans ambages dans notre pays ». Déclaration.

Benny L.

Déclaration politique des députés nationaux de l’opposition : Ensemble/Avançons-MS

Nous, Députes Nationaux des regroupements politiques Ensemble et Avançons-MS proclamés élus provisoirement pour la 4ème législature de l’Assemblée nationale 2024-2028, réunis ce mardi 27 février 2024 pour examiner la situation politique de notre pays à l’issue de la proclamation des résultats provisoires à la députation nationale le 14 janvier 2024, faisons la déclaration suivante :

  1. Les élections du 20 décembre 2023 se sont déroulées dans un contexte général caractérisé par des irrégularités et une fraude sans précédent.
  2. A l’issue des enquêtes internes de la CENI, un groupe de 82 candidats a été invalidé, et une liste complémentaire de plus d’une centaine annoncée de fraudeurs n’a jamais été rendue publique ni sanctionnée.
  3. C’est ici qu’il convient de saluer le comportement exemplaire de l’opposition dont les candidats sont quasiment absents parmi les délinquants sanctionnés par la CENI.
  4. Ainsi, il faut considérer que les respects de l’opposition, soit moins de 29 élus sur 477, proclamés élus par la CENI méritent leurs sièges et ont été régulièrement élus contrairement à ceux de l’Union sacrée qui détenaient illégalement des machines à voter.
  5. Cependant, force est de constater à ce jour, que l’Union sacrée qui détient plus de 95% des députés à l’Assemblée nationale, s’acharne sur la vingtaine d’élus d’Ensemble et Avançons-MS, dans des procès à la Cour constitutionnelle, pour récupérer indument les sièges que nous avons difficilement acquis.
  6. Les arrêts attendus de la Cour constitutionnelle statuant sous pression, risquent de consacrer le retour en force du parti-Etat avec une Assemblée nationale monocolore et instituant ainsi, de fait, la fin d’une démocratie pluraliste.
  7. Nous en appelons au Président de la République, magistrat suprême, et aux juges de la Cour constitutionnelle, à un dernier sursaut patriotique pour sauver ce qui reste des acquis de la démocratie à l’Assemblée nationale.
  8. Cet appel à sauver la démocratie dans notre pays, s’étend à la protection de la liberté d’expression, la libre circulation des personnes, notamment pour notre président Moïse Katumbi Chapwe et à une justice équitable.
  9. C’est dans ce contexte que nous en appelons à la libération des prisonniers politiques, Salomon Idi Kalonda, Mike Mukebayi Nkoso, Jean-Marc Kabund, Papyu Mpungu, Apôtre Christian Numbi, le journaliste Stanis Bujakira et tant d’autres.
  10. Nous exigeons l’arrêt des poursuites et arrestations politiquement orientées en vue de museler l’opposition et instaurer un régime de terreur. La liberté doit demeurer la règle et l’arrestation l’exception.
  11. Nos organisations politiques ayant décidé de siéger à l’Assemblée nationale comme opposition républicaine, malgré les élections chaotiques du 20 décembre 2023, rassurant nos populations sur notre détermination à demeurer les sentinelles de la République pour dénoncer la mauvaise gouvernance et la violation des libertés qui tendent à régner sans ambages dans notre pays.
  12. Enfin, nous saisissons cette occasion pour soutenir nos populations meurtries du Nord-Kivu et de l’Ituri et condamnons l’agression de notre pays par le Rwanda à travers les forces négatives et réitérons notre soutien aux FARDC et alliés.

Fait à Kinshasa, le 27 février 2024