Bousculade dans les rangs

L’épisode Kabund n’est pas encore à sa fin. Celui qui continue à garder toujours son poste de 1er vice-président de l’Assemblée nationale doit avoir terriblement secoué l’édifice de l’Union sacrée de la nation pour que tous s’agitent à ce point. En réalité, un simple tweet a suffi pour créer la panique dans tous les sens.

Pour le moment, Jean-Marc Kabund garde tout son calme, s’étant retranché dans sa résidence de Limete d’où il prépare sûrement son come-back. Entre-temps, dans l’Union sacrée de la nation, des déclarations se … multiplient, alternant entre soutien et reniement.

Dans les rangs de la majorité au pouvoir, la crainte est bien réelle. En effet, personne ne veut couler avec le «maître-nageur ». Et comme le départ de Kabund de la coalition gouvernementale devient plus que probable, c’est le moment choisi par la plupart de ses sociétaires à réaffirmer leur soutien au Président de la République. Ainsi, la vie est désormais rythmée par la fameuse «Nous, députés…». Dans cet exercice qu’affectionne les acteurs politiques congolais en temps de crise, chacun y va à sa manière.

Dans cette course effrénée, les transfuges du Front commun pour le Congo (FCC) revendiquent déjà leur place de leader au sein de l’Union sacrée, brandissant à qui voudrait les entendre leurs 52 députés nationaux à la chambre basse du Parlement.

L’onde de choc n’a pas non plus épargné le camp Katumbi où est finalement apparu un courant, dit progressiste, guidé par le désir de s’émanciper de la forte mainmise de «l’hom-me de Kashobwe » dans la gestion du regroupement politique. Les partisans de Katumbi se mettent déjà en ordre de bataille dans la perspective du prochain remaniement du gouvernement. L’objectif est de couper déjà le cordon ombilical qui oblige à donner à Katumbi le plein pouvoir de décider.

En réalité, ces députés progressistes, qui ne nient pas leur identité «katumbiste », veulent juste être au premier rang lorsqu’il s’agira de se partager les responsabilités au sein de l’Union sacrée de la nation.

Tout compte fait, l’effet Kabund aura sérieusement bougé les lignes, jusqu’à obliger le camp politique du Chef de l’Etat à se réajuster autant pour sa survie que son unité.

L’après Kabund se dessine déjà. Dans la douleur bien sûr, avec un jeu de ping-pong qui augure d’un sérieux rabattement des cartes à différents échelons du pouvoir politique.

Econews