canicule, demi-terrain et dollar

Annoncé aux obsèques de feu le député chérubin Okende prévues ce mercredi 20 mars, le leader d’Ensemble pour la République, parti politique d’opposition, a été empêché dans un premier temps de quitter Lubumbashi, son jet privé n’ayant pas obtenu de l’Autorité de l’aviation civile l’autorisation de survol du territoire. Situation décantée par la suite. Un simple remake devenu ordinaire…

A Kinshasa, un immeuble en construction de plus de six étages s’affaisse subitement. Le gouverneur sortant de la ville joue au Ponce Pilate et s’en lave les mains. Selon Gentiny Ngobila, la Mairie ne délivrerait pas d’autorisations de bâtir pour des édifices au-delà d’un étage, compétence qui reviendrait au gouvernement central par son ministère de l’Urbanisme et habitat. Pius Mwabilu ne nie pas le fait mais… il lance un appel à quiconque connaîtrait le propriétaire de l’immeuble en construction, ou qui détiendrait les autorisations nécessaires à s’adresser aux services de l’Urbanisme !… au final, le propriétaire serait miraculeusement réapparu et serait en procès avec son voisin qui aurait procédé à une importante excavation qui aurait déstabilisé la structure !

Depuis une semaine, la ville de Kinshasa connaît une canicule sans précédent, le thermomètre flirtant allègrement avec 38° Celsius à l’ombre. Et pour bien faire les choses, les robinets sont à sec dans la majorité des quartiers de ses 24 municipalités; l’électricité qui aurait pu faire fonctionner climatiseurs et ventilateurs est elle aussi aux abonnés absents la majeure partie de la journée, et jusque dans la commune de Gombe, siège des Institutions…

Sevrée des subventions gouvernementales en matière de carburant et de pièces détachées, la société publique de transport en commun TRA-NSCO est à l’arrêt. Ses syndicalistes ont lancé un ultimatum de 10 jours à qui de droit avant d’amorcer une grève sauvage. Conséquence : transporteurs privés et motos-taxis se frottent les mains. Sur certains tronçons, les prix de la course ont explosé, passant du simple au triple, voire au quintuple….

C’est devenu un lieu commun de répéter que le franc congolais est confortablement installé dans sa dépréciation quotidienne, entraînant dans sa chute une hausse généralisée des prix des biens et services. Une situation intenable pour la quasi-totalité des couches socioprofessionnelles car aucune n’est épargnée. La « crise » est omniprésente dans les foyers du plus grand nombre dont le salaire est calculé en devise nationale, contrairement aux émoluments des dirigeants versés en dollar américain et qui de ce fait, ne sentent pas passer le vent du boulet de l’interminable récession.

Econews