Ce qu’on ne nous dit pas…

A l’appel de leurs syndicats respectifs, médecins et professeurs d’universités observent une grève illimitée. Fonctionnaires et agents de l’administration publique réclament l’exécution des Accords dits de Bibua. Toutes ces corporations professionnelles ne ratent pas une occasion de dénoncer la «mauvaise foi du Gouvernement, incapable de tenir ses engagements ». Imperturbable, celui-ci poursuit ses réformes : mise à la retraite massive d’agents publics, recrutements sur concours de milliers de magistrats et de nouveaux fonctionnaires dans le dessein du rajeunissement d’un personnel vieillissant…
Et comme pour faire un gros pied de nez aux grévistes impénitents et aux fonctionnaires trop gourmands malgré des augmentations de salaires substantielles depuis deux ans, le ministère des Finances et son alter ego, l’Inspecteur général des Finances – chef de service, annoncent des succès enregistrés dans le recouvrement des impôts et taxes qui se chiffrent en milliers de milliards de francs congolais, avec en prime, le budget 2022 exécuté avant le terme de l’exercice. Ce qui a valu des félicitations de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international qui n’en reviendraient pas de la subite orthodoxie budgétaire du pouvoir Fatshi…
Et le Gouvernement ne boude pas son plaisir. Il communique même l’excès sur ses «performances ». Aux ressources propres mobilisées s’ajouteraient des décaissements en sa faveur par la Banque mondiale : 217 millions de dollars US en juillet 2021, suivis de 212 millions USD en décembre 2021 après approbation de la Facilité élargie de crédit ; 1,45 milliard USD en août 2022 en allocation DTS. Le gouvernement disposerait dès lors de suffisamment de ressources pour satisfaire tous les mécontents. Mais il n’en est rien.
C’est que, en politique, autant on ne fait pas ce qu’on dit, on ne dit pas non plus ce qu’on fait. Par exemple, qu’une délégation du FMI est présente à Kinshasa et elle a pratiquement mis la Banque centrale sous surveillance renforcée, conditionnant la poursuite du programme avec les institutions de Bretton Woods par le gel des rémunérations exceptionnelles sous réserve du nettoyage intégral des fichiers des personnels étatiques saturées de doublons et d’agents fictifs au terme d’une bancarisation mal pensée, mal exécutée. En clair, ce n’est pas demain la veille que la tension sociale pourrait retomber.
Et ça, le Gouvernement ne se risque pas à le crier sur les toits.

Econews