Cette Afrique qui déçoit

Alpha Condé exit ! Ils sont quasiment tous des chefs d’État francophones. 

Curieusement ! Un coup d’État vient de se dérouler en Guinée-Conakry d’Alpha Condé, cet opposant historique devenu président de la République par la voie des urnes.

Encore curieux, il a brigué un troisième mandat qui ne pouvait qu’être fatal pour lui. A l’unanimité, Alpha Condé a donné la preuve qu’il n’était démocrate que de nom. Il a fait preuve de maladresse politique en s’accrochant au pouvoir. Le rang de ses adversaires a, du coup, grossi dans la mesure où cette Afrique des présidents fondateurs a cessé d’exister.

Se croyant être le père de la nation, comme tout vrai dictateur, il a clanisé les institutions. De plus en plus, le président Condé s’est comporté en adoptant les attitudes et en mettant en pratique tout ce qu’il avait combattu des années durant.

Comme cet autre opposant historique, Laurent Gbagbo, doublé de grandes qualités d’intellectuel confirmé, Alpha Condé sort de la scène de la plus honteuse manière qui soit. Il n’a pas su lire les signes des temps, oubliant que dix ans au pouvoir étaient la norme en Afrique depuis un temps.

Pourquoi seulement les États francophones ? Cette question restera pendant longtemps sans réponses.

Il va de soi que cette Afrique des coups d’État, qui revient en force dans la sphère francophone, n’augure rien de prometteur dans la consolidation de la démocratie sur le continent. 

Au Tchad, la mort d’Idriss Deby Itno était très proche d’un montage qui n’a échappé qu’aux naïfs politiques. Tous les observateurs ont vu se profiler une main noire pour déstabiliser ce dictateur dont le discours ne plaisait plus.

Ce vent peut envahir la République Démocratique du Congo où le camp au pouvoir se veut sourd face à certaines évidences de la réalité politique du pays.

Certes, on ne peut que condamner ce qui s’est passé en Guinée-Conakry, mais, en même temps, il faut en tirer des leçons. On ne gouverne pas par défi en multipliant des frustrations.

Démocrate avant d’accéder au pouvoir, Alpha Condé n’a pas eu le temps de s’adapter aux grandes mutations politiques en Afrique. Il a cherché à fragiliser les institutions démocratiques pour se positionner en seul maître à bord.

Sans le savoir, il a ouvert la brèche à un coup d’État dont la concrétisation n’était plus qu’une affaire de temps. Et le dimanche que les militaires sont passés à l’action pour rappeler à Condé que la Guinée-Conakry n’était pas son bien privé.                Que ça serve de leçon à toute l’Afrique. Accéder au pouvoir ne vous donne pas des privilèges exorbitants. Car, tôt ou tard, le temps se chargera de vous. C’est ce qui est arrivé à Alpha Condé.

Econews