Cette fois-ci ou jamais !

24 février 2013-24 février 2022. Cela fait neuf ans depuis qu’a été tenue, à Addis-Abeba en Éthiopie, la première réunion des Chefs d’État et de Gouvernement sur la paix, la sécurité et la coopération pour la République Démocratique du Congo (RDC) et les pays des Grands Lacs ! Si, en général, le bilan est mitigé pour cette région d’Afrique, aucune avancée significative n’est enregistrée en ce qui concerne la RDC. Surtout sur les plans de la paix et de la sécurité.

Hier 24 février, la plupart des pays signataires de cet Accord-cadre d’Addis-Abeba ont débuté à Kinshasa les travaux du 10ème sommet…

 … des Chefs d’Etat et de Gouvernement consacrés à l’évaluation des engagements qu’ils ont pris précédemment. Et, à cette occasion, le président ougandais, Yoweri Museveni, a passé la main à son homologue congolais, Félix-Antoine Tshisekedi pour prendre les commandes du Mécanisme régional de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba pour le bénéfice de la RDC et de la région.

Mais, un fait est à signaler : il s’agit de la politique de la chaise vide choisie par le Président rwandais, Paul Kagame, qui n’a même pas daigné envoyer un représentant à ce sommet de la capitale congolaise. Point n’est besoin de se voiler la face pour ne pas comprendre qu’un froid caractérise les relations entre Kinshasa et Kigali depuis quelque temps. Le numéro un rwandais s’étant contenté d’un périple au Malawi alors que non loin de son pays les chefs d’Etat et de Gouvernement évaluent les engagements pris depuis 2013 sur la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et les pays des Grands lacs. Surtout que les rebelles rwandais, notamment de Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), dont les bases-arrières sont installées dans l’Est de la RDC, sont aussi à la base de l’insécurité dans la sous-région. 

C’est dire que tous les pays signataires de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba n’ont pas le même entendement dans la manière de mettre définitivement fin à cette situation qui n’a que trop duré. Il est donc difficile, comme l’ont souhaité tous ceux qui ont pris la parole pour leur mot de circonstance, de faire de la région des Grands Lacs le moteur de développement de toute l’Afrique.

On ose espérer qu’avec la présidence congolaise du Mécanisme régional de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, un vrai sursaut verra le jour, le péril étant en expansion. Et que, pour faire taire les armes, il faudrait prendre à bras le corps cette situation avec perspicacité. Car il y  a lieu de mettre fin au cycle de violences découlant de l’activisme des milicés et de tout faire pour que les espoirs soient concrétisés. La souffrance de la population civile ne devant pas laisser indifférents les dirigeants africains et du monde.

Econews