Chassez le naturel…

« Qui tue par l’épée périt par l’épée ». Cette vieille sagesse a traversé le temps et trouve encore son sens dans l’histoire active de la politique congolaise.

Le peuple congolais a encore frais en mémoire le hold-up du Parlement qui a fait basculer en un tour de passe-passe la majorité dans les deux chambres. En effet, tous les moyens – généralement d’Etat – ont été mis à profit pour que le Président de la République parvienne à tirer la couverture de son côté en inversant les rapports des forces au sein de l’Hémicycle.

Au terme d’une opération politique commando, les deux chambres du Parlement ont été totalement recomposées. Le Chef de l’Etat a réussi son coup.

Cependant, le plus dur restait à faire, c’est-à-dire consolider une majorité hétéroclite aux intérêts divergents. Tant bien que mal, la nouvelle majorité parlementaire tient encore la route. Pour combien de temps encore ? Difficile à prédire.

«L’appétit vient en mangeant », dit-on. Le premier à payer l’excès de zèle de nouveaux bonzes de la majorité aura sans doute été Jean-Marc Kabund-a-Kabund, cet enfant terrible de l’UDPS dont l’apport a été inestimable dans la chute du bureau Mabunda.

Comme Icare de la mythologie grecque, Jean-Marc Kabund-a-Kabund s’est tellement approché du soleil qu’il a fini par perdre son équilibre. La chute a été brutale jusqu’à sa démission au poste de 1er vice-président de l’Assemblée nationale.

Démissionnaire, Kabund-a-Kabund avait déjà prédit ce qui adviendra par la suite. «Leur joie sera de courte durée », a-t-il lancé à ses détracteurs qui ont sablé le champagne après sa déchéance.

« Chassez le naturel, il revient au galop », rappelle un autre célèbre adage.

Un vent violent souffle désormais à l’Assemblée nationale. Christophe Mboso, son président, passe des moments extrêmement difficiles.

Après avoir échappé à une motion de défiance, apparemment mort-née, de l’honorable Iracan, Christophe Mboso N’kodia doit maintenant affronter une autre, d’une très forte amplitude, portée par Papy Niango.

Mboso N’kodia se sent véritablement en danger. Son état-major est en situation d’alerte maximale pour étouffer l’action de l’élu de Bandundu-ville. Pas évident qu’il y parvienne sans casse.

L’onde de choc du départ de Kabund-a-Kabund du bureau de l’Assemblée nationale se propage à l’Hémicycle – à grande vitesse d’ailleurs. Le bureau Mboso est en ballottage défavorable. Ses jours ne tiennent plus qu’à un fil.

Econews