«Congo hold up» et l’affaire 43 millions USD : une responsabilité collective qui dérange

Dans l’affaire, dite de 43 millions USD, dont la société EGAL aurait été bénéficiaire, la BGFIBANK RDC n’a pas agi seule. Elle a reçu des ordres des transfert venant de la Banque Centrale du Congo, après que ces fonds aient transité par la RAWBANK. Malheureusement, suivant les révélations contenues dans l’enquête « Congo hold-up », on se ne limite qu’à la BGFIBANK RDC, ignorant superbement tous les autres intervenants.  C’est la preuve évidente d’une machination qui n’a pour seule motivation de déstabiliser cette banque, inscrite depuis 2018, dans un vaste programme de renaissance.

Dans les révélations contenues dans l’enquête « Congo hold-up », réalisée par 19 journalistes et cinq ONG internationales, on s’étonne que la BGFI BANK RDC soit la seule et unique institution bancaire mise en cause dans l’affaire, dite de 43 millions USD.

En réalité, ce qu’on ne dit pas est que la filiale congolaise de la BGFI BANK n’a pas été la seule structure bancaire à avoir engagé sa responsabilité dans cette opération. Avec le temps, de nouvelles révélations surgissent amenant directement à la Banque Centrale du Congo et une autre banque de la place, à savoir la RAWBANK, par laquelle ces fonds auraient transité avant d’arriver à la BGFI BANK.

Curieusement, aucune attention n’est accordée autant à la Banque Centrale, principal donneur d’ordre, qu’à la RAWBANK. Seule la BGFIBANK intéresse. Bizarre !

Pour l’heure, c’est la forte pression exercée sur la BGFIBANK RDC qui intrigue. Apparemment, tout est mis en place pour déstabiliser cette banque, alors qu’elle n’a pas agi seule dans l’opération, dite de 43 millions USD, une somme que « Congo hold-up » révèle avoir été directement versée à l’Entreprise Générale d’Alimentation et de Logistique (EGAL).

Il y a anguille sous roche

Cette affaire de 43 millions USD a des ramifications qui dépassent le seul cadre de la BGFIBANK RDC. En effet, tout est parti de la Banque Centrale du Congo.

Ainsi, dans la recherche de la vérité sur ce qui s’est réellement passé, on ne peut pas se limiter à la seule BGFIBANK, tout en isolant les grands acteurs, principalement la Banque Centrale, le donneur d’ordre de transfert, et la RAWBANK, le transitaire des fonds.

A ce jour, il est plus qu’établi que la BGFIBANK RDC n’a aucune intention de dissimuler les infos autour de cette affaire, quoi que lié par le sacro-saint principe du secret bancaire. Sa bonne foi et sa volonté manifeste de faire la lumière dans cette affaire ne sont plus à démontrer. Son combat est celui de sauver sa crédibilité, sérieusement entamée avec les révélations déformatrices de « Congo hold-up » et tout ce qu’on en fait par la suite.

Une chose est vraie est que, dans sa filiale congolaise, la BFGIBANK dispose des fonds logés sur le compte de la Banque Centrale qui ne les a jamais réclamés et continue, d’ailleurs, à bénéficier d’une rémunération de ces dépôts.

Si les fonds issus de la Banque Centrale constituent un détournement de deniers publics, il convient de s’intéresser à leur provenance, c’est-à-dire la RAWBANK et à tous ceux qui ont donné l’ordre de mouvementer le compte de la Banque Centrale par le jeu de transfert.

Pourquoi reste-t-on silencieux sur cette question ? C’est la preuve que dans cette affaire de 43 millions USD, on s’est limité à trouver juste le bouc-émissaire, en l’occurrence la BGFIBANK, oubliant superbement les autres éléments du puzzle.

La position radicale de l’IGF (Inspection Générale des Finances) à l’égard de l’unique responsabilité de la BGFIBANK RDC le démontre à suffisance. C’est une fixation qui dénote d’une réelle intention de nuire.

Premièrement, des preuves évidentes attestent que des instructions de paiement signées par certaines personnes habilitées à la Banque Centrale existent. Qui pis est, ces donneurs d’ordre sont bien connus des services de l’IGF qui cherchent curieusement à les protéger en ne se limitant qu’à la seule BGFIBANK.

Il y a également la terminologie utilisée quant à la restitution de cette somme, dans la mesure où elle a été logée sur le compte de la Banque Centrale ouvert à la BGFIBANK RDC.

Est-ce pour autant que la BGFIBANK en a été responsable ? En quoi les mouvements de ce compte BCC doivent-ils être imputés à la BGFIBANK, alors qu’elle n’est pas titulaire ?

Depuis que cette affaire a éclaté au grand jour, on constate qu’on cherche par tous les moyens à prouver l’absence de responsabilité affectée aux institutions et aux individus qui les représentaient, ayant pris totalement part à ces opérations. Une manière subtile de brouiller les pistes – le bouc-émissaire ayant été déjà trouvé,

A ce jour, c’est le transfert de cette somme de 43 millions USD vers un compte logé à la Banque des Règlements Internationaux (BRI) qui est actuellement en cours de discussion et non sa restitution à la Banque Centrale du Congo qui en est déjà propriétaire à travers le compte qu’elle détient à la BGFIBANK RDC. Par quel mécanisme que cette somme que la BGFIBANK s’est engagée à rembourser, moyennant un échéancier en cours de discussion, atterrira-t-elle à la BRI, dont le siège social se trouve en Suisse.

Un autre point en discussion est la prise en compte des encours dus par l’État, bien plus important, soit 47 millions USD, que les fonds logés du compte de la Banque Centrale à la BGFIBANK.

La BGFIBANK RDC est à ce jour l’unique victime d’un système qui implique des individus au plus haut niveau du système financier congolais qui ont utilisé les pouvoirs qui leur étaient confiés à l’époque pour mouvementer des sommes appartenant à l’Etat.

C’est dire que la BGFIBANK RDC n’est en aucun cas le seul et unique responsable de ces opérations dans la mesure où elle a reçu les fonds – les documents le prouvent – en provenance de la RAWBANK, sur instruction du ministre des Finances et qu’elle aurait appliqué des instructions issues de la Banque Centrale du Congo pour transférer ces fonds sur le compte de EGAL.

Dans ses éléments d’enquête, Congo hold-up l’a démontré suffisamment sur base des documents qui ont fuité, en particulier les différents ordres de transfert signes par les personnes habilitées.

Victime expiatoire

A tout prendre, dans cette affaire de 43 millions USD, la BGFIBANK n’est qu’une victime expiatoire qu’on a résolue de sacrifier pour protéger ceux qui se sont servis des faiblesses du système bancaire pour siphonner des fonds publics. Aujourd’hui, il est nettement prouvé que la BGFIBANK n’a répondu qu’aux ordre d’un client, la Banque Centrale du Congo, comme elle le ferait d’ailleurs pour tout autre de ses déposants.

C’est dire que la recherche de la vérité – la vraie et juste- suppose qu’on s’intéresse à tous ceux qui ont participé de près ou de loin à tous les mouvements des fonds autour de ces 43 millions USD. En procédant, on finira par découvrir que la BGFIBANK RDC n’a jamais agi en loup solitaire.

Il est temps de dire la vérité au peuple congolais sur ce qui s’est réellement passé autour de ces 43 millions USD et non jeter en pâture l’honneur d’une banque qui s’est engagée depuis 2018 dans un vaste plan de rénovation.

Econews