Contrôle de la plate-forme LAMUKA : Muzito répond sèchement à Fayulu

Tighana MASIALA

Entre Adolphe Muzito, leader du parti politique Nouvel Elan, et Martin Fayulu, leader du parti politique ECIDé, on assiste ces derniers temps à une rude bataille pour le contrôle de la plateforme politique, LAMUKA, la même qui a porté la candidature Fayulu à la présidentielle de décembre 2018. Longtemps partenaires dans le cadre du camp de la résistance qu’ils ont créé au terme de la présidentielle de 2018, Muzito et Fayulu ne parlent plus le même langage. En héritant de la plateforme LAMUKA, après le départ de leurs anciens partenaires, principalement Freddy Matungulu, Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba, on pensait que Muzito et Fayulu parviendraient à maintenir la cohésion au sein de la plateforme. C’est tout le contraire qui s’est produit. Dans ce jeu de ping-pong, Martin Fayulu a été le premier à dégainer, interdisant à Muzito « de ne plus s’exprimer au nom et pour le compte de LAMUKA ». Dans le camp de Nouvel Elan, la réplique n’a pas tardé. Pour remettre Fayulu sur le droit chemin, Adolphe Muzito a délégué, samedi devant la presse, son secrétaire général, Blanchard Mongomba. Se disant détenteur de plein droit de tous les attributs de LAMUKA, Muzito n’y va pas par quatre chemins. « Nouvel Elan attend la passation du flambeau le 11 avril, faute de quoi, il prendra acte du départ volontaire de Fayulu », souligne Blanchard Mongomba, répondant au communiqué de Martin Fayulu. Entre les deux leaders, la guerre est déclarée. Et Muzito n’attend pas abdiquer.

Martin Fayulu, leader de l’ECIDé, ne peut pas se prévaloir de la pleine jouissance de la plateforme politique LAMUKA. C’est la position défendue samedi par le secrétaire général de Nouvel Elan, Blanchard Mongomba, s’adressant devant la presse au nom et pour le compte de son président, Adolphe Muzito.

Contrairement aux allégations de Martin Fayulu, actuel coordonnateur de la coalition LAMUKA, Nouvel Elan, parti cher à l’ancien Premier ministre, Adolphe Muzito, a, par l’entremise de son secrétaire général, affirmé que sa formation politique demeure membre à part entière de la coalition Lamuka.

Devant la presse, conviée samedi à son siège de la Gombe, Nouvel Elan a fait une mise au point par rapport aux allégations faites par l’autre leader de LAMUKA, Martin Fayulu, à travers un communiqué signé le 31 mars dernier.

Si Fayulu dit ne plus reconnaitre à Muzito le droit de «s’exprimer au nom et pour le compte de LAMUKA », au Nouvel Elan, on considère que cette déclaration est un non-évènement qui est la marque de désespoir dans lequel baigne le leader de l’ECIDé.

En réponse aux élucubrations de Martin Fayulu, le secrétaire général du Nouvel Elan a, d’entrée de jeu, rappelé que « la coalition LAMUKA, qui est l’œuvre du peuple congolais, ne peut pas être prise en otage par un seul individu ».

Lorsque Martin Fayulu s’agite, sans raison évidente, au Nouvel Elan, on dit plutôt attendre « la passation du flambeau entre les deux leaders de LAMUKA, Adolphe Muzito et Martin Fayulu, le 11 avril prochain ».

Mongomba démonte les mensonges de Fayulu Me Blanchard Mongomba accuse, par ailleurs, Martin Fayulu d’avoir fait des allégations non fondées dans son communiqué signé au nom de Lamuka.

Il est d’avis que « Fayulu se trompe sur toute la ligne ».

Aussi, lui a-t-il demandé de prouver la véracité des faits qu’il reproche à Adolph Muzito. Devant la presse, Blanchard Mongomba a brandi des documents qui démontrent que Muzito reste toujours engagé à LAMUKA.

«Même la lettre dont fait allusion Martin Fayulu qu’Adolphe Muzitu aurait adressée au coordonnateur de LAMUKA n’était qu’une manœuvre dilatoire », a martelé Mongomba. Et d’ajouter : « si Martin Fayulu a la preuve d’une telle correspondance, il n’a qu’à la montrer sur la place publique ».

Depuis un temps, un vent violent secoue les rivages de Lamuka. Tout est parti du rapprochement entre Fayulu et le FCC de Joseph Kabila avec la création du Bloc patriotique.

Cette démarche n’a pas été soutenue par Muzito qui s’est farouchement opposé à tout partenaire avec le camp, après, selon lui, le hold up électoral de décembre dont Joseph Kabila avait été le grand artisan. La création du Bloc patriotique a terriblement terni les rapports entre Muzito et Fayulu, obligeant le leader de Nouvel Elan à prendre ses distances tout en restant attaché aux idéaux de LAMUKA qu’il n’a jamais quitté.

On se rappelle que la dernière remise et reprise à la tête de la coordination de LAMUKA, au mois d’octobre dernier, s’était fait sur fond de crise. Les deux leaders, absents de la capitale, avaient été représentés par Devos Kitoko et Blanchard Mongomba, respectivement secrétaire général de l’ECIDé et secrétaire général de Nouvel Elan.

La remise et reprise s’était déroulée dans un contexte de profondes divergences entre les deux parties sur la question des alliances politiques au sein et en dehors de LAMUKA.

Quoi qu’il en soit, Nouvel Elan attend, sans autre forme de procès, la date du 11 avril 2023 pour reprendre la direction de la coordination de LAMUKA. N’en déplaise, se dit-on dans les rangs de Nouvel Elan, à Martin Fayulu qui cherche à privatiser la plateforme à ses fins politiques individuelles.

Point de presse du Nouvel Elan, membre co-fondateur de la coalition de résistance LAMUKA

Ce point de presse constitue une mise au point du NOUVEL ELAN sur le communiqué de Mr. Martin FAYULU daté du 31 mars 2023.

Le NOUVEL ELAN fait la mise au point ci-après au sujet des propos mensongers contenus dans le communiqué de Mr. Martin FAYULU, Président de l’ECIDE, du 31 mars 2023 :

1. AU SUJET DE LA COMMISSION DE SUIVI ELECTORAL

Mr. Martin FAYULU fustige un rapport publié dans les réseaux sociaux par une structure appelée CSOL au nom de LAMUKA.

Nous sommes surpris que Mr. Martin FAYULU n’ait constaté que la publication de CSOL, qui était précédée déjà par une autre communication d’une structure appelée COEL, soi-disant chargée du suivi du processus électoral et, dont le rapport a été signé en date du 24 février 2023 par Mr. Jean-Félix SENGA, Président d’un parti politique allié de l’ECIDE, de Mr. Martin FAYULU.

Et pourtant, ladite commission n’existe pas dans les structures de LAMUKA, n’est pas connue du Présidium et ne pouvait pas engager LAMUKA. Il est curieux de constater que Mr. Martin FAYULU n’a pas dénoncé le rapport de cette commission ni son existence.

2. A PROPOS DE LA LETTRE DU 22 DECEMBRE 2022 QU’AURAIT ECRIT Mr. Adolphe MUZITO POUR SIGNIFIER SON RETRAIT VOLONTAIRE DE LAMUKA

Il revient à Mr. Martin FAYULU d’exhiber ou de publier la correspondance du 22 décembre 2022, par laquelle Mr. Adolphe MUZITO se serait adressé au Coordonnateur actuel de LAMUKA, pour lui annoncer son retrait volontaire de LAMUKA. Dans le cas contraire, nous serons en face d’une fraude intellectuelle.

3. A PROPOS DE LA DECISION DU COLLEGE DE PRESIDENTS DE LAMUKA PRENANT ACTE DU RETRAIT VOLONTAIRE DE Mr. Adolphe MUZITO ET DU NOUVEL ELAN DE LA PLATE FORME LAMUKA NOUVEL ELAN dénonce la fourberie, l’indignité et l’incompétence intellectuelle de l’auteur de ce complot qui ne l’honore pas.

Malheureusement pour lui, il n’existe pas de crime parfait.

A ce jour, l’organe «Collège des Présidents » n’a jamais été mis en place. Les membres de cet organe, appelés membres adhérents, n’ont présenté ni leurs noms, ni leurs dossiers pour homologation auprès du Présidium via les Coordonnateurs, comme le prévoit la Convention.

Que ce soit sous le mandat de Mr. Adolphe MUZITO ou sous celui de Mr. Martin FAYULU. Ils n’ont jamais été entérinés.

Pour rappel, il n’a jamais été convoqué un Présidium pour la validation des mandats d’adhérents ou l’entérinement de ceux-ci par le Présidium.

Par ailleurs, le Collège des Présidents est un organe consultatif et de conseil, comme le prévoit la Convention. Il n’a pas pouvoir de décision. Les résolutions de leurs travaux sont prises par consensus et transmises au Présidium pour entérinement et décision.

De ce qui précède, les questions suivantes se posent :

– En vertu de quelle compétence, le Collège des Présidents aurait-il pris acte, le 23 janvier 2023, de la décision de retrait de LAMUKA de Mr. Adolphe MUZITO et du Parti du Nouvel Elan ?

– Par qui le Collège des Présidents a-t-il été saisi à propos d’une lettre supposée destinée au Coordonnateur de LAMUKA ?

– Où est l’acte de convocation de la plénière de ce Collège ?

– Où est le procès-verbal des travaux relatifs ?

– Quelle est la date de la publication, ne fut-ce que dans le média de la décision, en son temps ?

– Où sont les notifications des incriminées (Adolphe MUZITO et NOUVEL ELAN), en leurs temps ?

– Où est l’acte de transmission de la résolution de ladite décision au Présidium ?

La seule évocation par Mr. Martin FAYULU, dans son communiqué du 31 mars 2023, soit deux mois après la supposée décision, est curieuse.

Cela montre qu’il s’agit d’un montage fait à l’approche de la date de passation du flambeau au NOUVEL ELAN. Ceci en vue de détourner LAMUKA pour ses intérêts partisans.

Pour montrer la mauvaise foi et l’incohérence de Mr. Martin FAYULU, on peut voir que ce dernier argumente dans son communiqué que le Collège des Présidents a pris acte du retrait du Mr. Adolphe MUZITO sur base d’une lettre que celui-ci lui aurait écrite à cet effet, mais il ne dit pas, pour quel motif et sur quelle base, le Collège aurait pris acte du retrait du NOUVEL ELAN, Membre-fondateur, de la plateforme LAMUKA. S’agissant du retrait du NOUVEL ELAN de LAMUKA, quelle est la preuve qu’il avance ?

Le NOUVEL ELAN attend la passation du flambeau comme le prévoit la Charte, le 11 avril 2023.

Faute de quoi, il prendra acte du départ volontaire de Mr. Martin FAYULU de LAMUKA, car celui-ci entrera dans un processus d’illégalité et d’illégitimité et ne pourra pas représenter la lutte pour la vérité, VERITE DES URNES.

MWINDA EPELA !

Fait à Kinshasa, le 01 avril 2023.

Blanchard MONGOMBA, Secrétaire Général