De Kamerhe à Matata : plus jamais de «procès cynique»

Comme Vital Kamerhe, finalement acquitté dans le procès, dit de 100 jours, Matata Ponyo Mapon subit le martyr d’une justice qui a décidé de le traquer jusqu’au bout dans le dossier portant sur la débâcle du Parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo. Si, pour sa première apparition médiatique, Vital Kamerhe n’a pas hésité à nommer son bourreau, l’ancien Garde des sceaux, le FCC Tunda ya Kasende, ironie du sort, c’est encore et toujours un garde des sceaux, l’actuel ministre d’Etat de la Justice, Rose Mutombo, qui a fait pression sur la Cour de cassation pour fixer devant se services, passant outre les règles du droit, l’affaire Matata. Revenant sur les supplices judiciaires ces deux dernières années, Vital Kamerhe écarte l’idée d’un procès politique qui n’avait, selon lui, rien de judiciaire. Il parle plutôt d’un « procès cynique » qui n’avait pour seul mobile que consacrer sa mort politique. Au nom de l’unité, Kamarhe s’oppose à ce combat politique d’arrière-garde qui se sert de la justice à des fins politiques. Entre Kamerhe, relaxé, et Matata, toujours traqué, il y a bien des similitudes. L’acquittement de Kamerhe doit servir de repère : plus jamais de « procès cynique ». L’unité et la réconciliation nationale passent également par là.
Vital Kamerhe, leader de l’Union pour la nation congolaise (UNC), a démontré à la face du monde qu’il est un fin politique. A la Présidence de la République où des témoignages à charge l’avaient davantage enfoncé, il a remis les pendules à l’heure. Le procès qui l’avait conduit à une condamnation à 20 ans, puis à 13 ans de prison pour enfin s’arrêter à un acquittement purement et simplement, était plutôt « cynique ». Le choix du mot n’est pas gratuit. Il s’était agi d’un procès de la méchanceté. Rien de plus. Ce n’était pas un procès politique, moins encore judiciaire
Kamerhe reste convaincu que ce procès a été monté de toutes pièces pour l’anéantir politiquement. Un « procès cynique » qui a révélé, pense-t-il, le degré de méchanceté de la classe politique congolaise.
«La Politique n’est pas le mot qu’il faut, c’était un procès cynique. Quand je clamais mon innocence, personne ne voulait me croire. J’avais dit que la vraie justice viendra de Dieu », a-t-il répondu à une question de la radio Top Congo Fm.
Le procès, dit de 100 jours, était un procès cynique. La méchanceté avait atteint des dimensions abyssales, des hommes et des femmes faits de chair ont décidé d’en finir avec l’un parmi eux de manière méchante en usant des arguments juridiques. Ils ont même utilisé un instrument important comme la justice pour assouvir leur soif de vengeance. Mais c’était sans compter avec la providence.
La roue a tourné et le rapport des forces a apporté la preuve que rien n’est immuable. Ceux qui avaient sablé le champagne pour célébrer la condamnation de Vital Kamerhe, se mordent présentement les doigts. Le retour des flammes risque de faire très mal. Kamerhe a passé deux ans en situation inconfortable. Nul ne sait jusqu’où il peut aller avec son retour qui s’annonce avec des énergies plus fortes encore.

Plus de procès cynique
S’il est préjudiciable de télécommander des procès contre des adversaires, il est diabolique de les organiser simplement pour les martyriser. Ce que Kamerhe a vécu, présentement un autre acteur politique congolais est plongé dans la fournaise judiciaire d’une justice cynique. Une justice qui enfreint ses propres règles pour absolument juger et condamner l’ancien Premier ministre et candidat Président de la République Augustin Matata Ponyo Mapon.
Si, en son temps, Me Tunda ya Kasende, vice-Premier ministre en charge de la Justice dans le Gouvernement Ilunga Iunkamba, s’était chargé d’envoyer Vital Kamerhe en prison, c’est, à son tour, Mme Rose Mutombo, ministre d’Etat de la Justice, qui a pris en charge le dossier Matata jusqu’à donner des injonctions à la Cour de cassation pour achever politiquement l’ancien sénateur. Ce n’est ni plus ni moins une instrumentalisation éhontée de la justice. Ce qu’a dénoncé Kamerhe sur les ondes de la radio Top Congo Fm.
Des procès cyniques, la RDC n’en a pas besoin. Ne dit-on pas que la justice élève une nation.
Kamerhe relaxé, on ne peut crier à la victoire de la Justice après autant de tourments imposés à celui qui a été au cœur de la victoire de Félix Tshisekedi à la présidentielle de décembre 2018. Quel cynisme !
Dans le dossier Matata, malgré un jugement de la Cour constitutionnelle, les partisans des procès cyniques comptent faire prospérer leur industrie. Une industrie de la jalousie, de la haine et de la vengeance est en marche pour ridiculiser, traumatiser, culpabiliser, torturer un homme.

Econews