Des enfants résistants à l’agression rwandaise pris pour cibles par les terroristes de M23

De gauche à droite, les ministres des Droits humains, Albert Fabrice PUELA, Patrick Muyaya, de la Communication et Médias et Modeste Mutinga Mutshipay des Affaires sociales, actions humanitaires et solidarité nationale

La situation humanitaire dans la partie Est de la République Démocratique du Congo était au centre du point de presse du jeudi 1er décembre 2022. Des jeunes congolais sont enrôlés de force au sein du M23/Rwanda et sont utilisés comme boucliers humains. Pour soutenir les millions de déplacés en détresse, le gouvernement congolais, par le biais du ministère des Affaires Sociales, Actions Humanitaires et Solidarité Nationale, lance, ce 5 décembre 2022, un appel à la solidarité à travers un téléthon de récolte des dons en nature et numéraire.
Modeste Mutinga Mutuishayi, ministre des Affaires Sociales, Actions Humanitaires et Solidarité Nationale, Patrick Muyaya, ministre de la Communication et Médias, également porte-parole du gouvernement, et Albert-Fabrice Puela, ministre des Droits humains, étaient jeudi devant la presse pour éveiller la conscience patriotique face à la situation dramatique qui prévaut dans la partie Est de la République Démocratique du Congo à la suite des attaques et atrocités perpétrées par le Rwanda sous couvert des terroristes de M23.
Dans les territoires occupés par les terroristes, des jeunes congolais, s’opposant à la présence des rebelles, sont exposés aux attaques barbares de M23. Ils sont enrôlés de force dans les rangs de ce groupe armé et utilisés comme des boucliers humains. Ceux qui résistent sont tués, enterrés et de fois déportés.
Au jour d’aujourd’hui, on dénombre environ 5 millions de déplacés causés par cette guerre injuste qu’impose le Rwanda à la RDC. Vivant dans des conditions déplorables, le gouvernement congolais lance un appel aux âmes sensibles pour accompagner l’Etat congolais pour apporter de l’aide à ces compatriotes en détresse.
Modeste Mutinga l’a annoncé lors de cette rencontre tenue dans la salle de presse de la télévision nationale, RTNC1.
Il faut noter que depuis le début de cette guerre d’agression rwandaise, la situation ne cessé de se dégrader. Mais elle a empiré depuis la prise de Kibumba, localité située dans la province du Nord-Kivu.
«La situation était déjà déplorable. Elle a empiré à la prise de Kibumba. Des centaines de milliers des Congolais ont déserté leurs ménages. Ils manquent de tout. Que tous les Congolais s’approprient de cette situation. Apportons tous nos soutiens en nature et numéraire pour soulager, tant soit peu, la souffrance de nos compatriotes », a lancé le ministre Mutinga avec une aire choquée.
Jusques à quand va durer cette situation ? Personne ne peut donner une réponse claire à cette question. On peut dire que cette guerre est loin de se terminer suite à l’évolution de la situation sur le terrain.
Le ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya, a, quant à lui, éclairé l’opinion sur certains points qui alimentent les médias ces derniers temps.
C’est dans ce cadre qu’il a tenu à préciser que « ce n’est pas au président rwandais de nous faire des leçons sur des questions électorales. Il n’a ni mandat ni qualité », a-t-il martelé. Et d’ajouter « Avant de parler élection, il faudrait d’abord se poser la question de savoir si au Rwanda il y a la liberté d’opinion et la liberté de manifestation ».
Le porte-parole du gouvernement a tenu à préciser que cette attitude du président rwandais va dans le sens de son agenda caché de déstabilisation du président Tshisekedi politiquement. « Il cherche à briser l’élan dans lequel nous sommes lancés », a indiqué Patrick Muyaya.
Espérant que cette fois-ci, comme nos ennemis s’intéressent trop à ce qui se passe en République Démocratique du Congo, ils pourront faire comme nous. « Voyons voir, comme il nous suit beaucoup, peut-être qu’il va permettre aux rwandais de s’exprimer librement à travers des élections libres et démocratiques », a fait savoir le ministre Muyaya.
Plus de vingt ans de guerre, plus de vingt ans de dialogue et de diplomatie. « A quelque chose malheur est bon, tout ce temps nous a permis de comprendre le jeu de nos voisins. Ils veulent un Congo faible où on va piller, piller et piller encore. Ils ne veulent pas une armée forte en RDC, parce qu’ils ne seront plus en mesure de continuer les pillages de nos ressources ».
Pour le téléthon organisé pour récolter les dons en nature et en numéraire destinés à soutenir les Congolais en détresses, il faut noter que « tout se fera avec l’accompagnement de l’Inspection générale des finances ». C’est ce qu’a indiqué le ministre des Affaires sociales, Actions humanitaires et Solidarité nationale. « L’aide en nature sera acheminée vers les sites des déplacés par Caritas Congo ». Des liens numériques liés au compte de solidarité sont mis à la disposition du public pour contribuer à l’effort de solidarité nationale.
Le ministre des Droits humains a, quant à lui, tenu à préciser que même en état de guerre, nous n’avons pas le droit d’user de force en se faisant justice.
«Lorsqu’on met la main sur une personne suspecte appartenant soit au M23 ou à un autre groupe armé, nous n’avons pas le droit de se faire justice. Il est demandé à la population de l’acheminer aux autorités militaires ou civiles pour qu’il soit jugé suivant les normes des droits », a lancé le ministre des Droits humains à la population congolaise.
« Il nous revient, nous Congolais, de nous approprier de la situation d’insécurité qui prévaut dans notre pays en véhiculant le plus possible les massacres perpétrés dans l’Est de la République Démocratique du Congo pour que la communauté internationale soit mise devant ses responsabilités », a-t-il conclu.

Tighana Masiala