Désignation des animateurs de la CENI : dernier ultimatum de Mboso aux Confessions religieuses

Si l’entérinement de nouveaux animateurs de la CENI (Commission électorale nationale indépendante) traîne, la faute, selon Christophe Mboso N’Kodia Pwanga, président de l’Assemblée nationale, est à la Société civile qui tarde à envoyer les noms de ses délégués, principalement les Confessions religieuses pour le poste de président de la CENI. Un ultimatum de 72 heures est accordé à la Société civile pour harmoniser leurs vues et transmettre à l’Assemblée nationale les noms de leurs délégués à la CENI. Ainsi en a décidé Christophe Mboso.

L’Assemblée nationale accentue la pression sur la Société civile pour lui transmettre le plus rapidement possible les noms de ses délégués à la Commission électorale nationale indépendante.

Jeudi, du haut de la tribune de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso N’Kodia Pwanga, son président, a lancé un nouvel ultimatum à la Société civile, principalement les Confessions religieuses, à lui transmettre ses délégués désignés à la CENI. La Société civile, toutes tendances confondues, a 72 heures pour parvenir à un compromis en son sein.

 «Il revient à la Société civile/Confessions religieuses qui tarde encore et retarde le processus de désigner ses délégués conformément à sa charte. Nous leur avons accordé, à dater de ce jour, un délai supplémentaire ultime de 72 heures, à partir de ce vendredi 1er octobre 2021, pour leur permettre de renforcer la cohésion (…) », a dit le président de l’Assemblée nationale, dans une communication jeudi à l’assemblée plénière.

Mboso s’inquiète déjà du retard accumulé dans le lancement du processus électoral. En lançant ce dernier appel, il s’inscrit dans la dynamique de l’ECC (Eglise du Christ au Congo) qui a récemment exprimé le même regret.

« C’est déjà octobre. Demain. Il est plus que temps pour que le bon sens nous ramène rapidement au processus afin de sortir de cette longue impasse par le consensus. Et ce, loin de toutes pesanteurs négatives. C’est encore possible de faire mieux ensemble », avait alerté l’ECC.

Ballet diplomatique de six Confessions frondeuses

Alors que les Catholiques et les Protestants ont fait bloc face aux six Confessions religieuses (Kimbanguistes, Musulmans, Eglise de Réveil, Orthodoxes, Evangélistes et Indépendantistes) qui se sont liguées derrière Denis Kadima, leur choix à la présidence de la CENI, ces dernières ont décidé d’activer l’arme diplomatique pour valider leur choix. Elles se sont fixées pour objectif, rapporte le site d’infos, cas-info, de lever l’équivoque sur «le discrédit» jeté sur leur choix.

Après avoir échangé tour à tour avec Jean-Marc Châtaigner, chef de la Délégation de l’UE en RDC, le représentant de l’Union africaine ainsi que les ambassadeurs de la Hollande, de la Belgique et de la Grande-Bretagne, les six chefs spirituels ont échangé, le jeudi 30 septembre 2021 au siège de la CIME, avec Mike Hammer, ambassadeur des Etats-Unis en RDC.

Dans leur communication, les chefs spirituels ont dit avoir fait part à Mike Hammer du processus de désignation des membres de la CENI tel qu’il se présente jusqu’à ce stade, balayant les soupçons de la complicité qui existerait entre le Chef de l’État, Félix Tshisekedi, et Denis Kadima, leur candidat désigné à la présidence de la CENI.

La Cenco et l’Ecc sont également allés à la rencontre du diplomate américain.

Quoi qu’il en soit, les six Confessions frondeuses se montrent intransigeantes sur leur choix, malgré la forte opposition de la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo) et de l’ECC.

Le blocage autour de la désignation du prochain président de la CENI impacte négativement le processus électoral. A la CENI, où Corneille Nangaa attend toujours impatiemment le moment pour rendre le tablier, on continue à tirer la sonnette d’alarme sur le grand retard accumulé. Dans les couloirs, certains experts redoutent déjà de la tenue en 2023 des élections générales, dont la présidentielle.

Econews