Dossier Salomon Idi Kalonda : les Organisations de la société civile s’inquiètent de l’instrumentalisation de la justice

Les Organisations de la Société Civile de la République Démocratique du Congo œuvrant pour la promotion et la protection des droits humains s’inquiètent de l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques dans le dossier de l’enlèvement et la détention illégale de Monsieur Salomon Idi Kalonda Della, opposant politique et proche collaborateur de Moïse Katumbi Chapwe, candidat déclaré à l’élection présidentielle prévue le 20 décembre 2023 en République Démocratique du Congo.
En effet, tôt ce matin, des éléments des renseignements militaires viennent de procéder à la perquisition des domiciles de Messieurs Moïse Katumbi à Kinshasa et de Salomon Idi Della à Lubumbashi sans la présence des concernés, de leurs familles et de leurs avocats conseils en violation flagrante des dispositions constitutionnelles et celles de la procédure pénale congolaise.
Dans les deux cas, les familles des personnalités concernées ainsi que les organisations signataires du présent communiqué de presse redoutent que les services requis à cette perquisition irrégulière ne procèdent pas à des pratiques barbares, genre déposer les armes dans ces résidences en vue de les imputer à leurs propriétaires.
A Kinshasa au Quartier GB à 7 Maisons, ils ont perquisitionné la résidence de Moïse Katumbi en présence de sa voisine à qui il a été refusé de donner copie du Procès-verbal de perquisition qu’elle a refusé de signer par crainte de manipulation ultérieure. Ils ont également arrêté une journaliste connue sous le prénom d’ELIANE sous prétexte qu’elle avait des images sur son téléphone. Aux avocats, non seulement il a été interdit tout accès sur le lieu, mais également des téléphones ont été systématiquement fouillés, éteints et momentanément saisis.
Dans un tweet lancé ce mercredi 7 juin 2023, Matata Ponyo Mapon, opposant politique et candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2023 a déclaré : «Le pistolet Jéricho attribué faussement à M. Salomon Idi Kalonda, collaborateur de Moïse Katumbi, appartient plutôt à mon garde du corps qui l’avait reçu en bonne et due forme de la police depuis que j’étais Premier ministre. Cette arme a été perdue le 25 mai le jour du sit-in». Ces déclarations viennent contredire celles faites à la presse ce lundi 5 juin 2023 par l’Officier de Police Judiciaire des renseignements militaires ayant verbalisé M. Salomon IDI Kalonda Della qui affirmait que l’arme en question avait été ramassée sur le lieu de la marche pacifique organisée par les opposants politiques en date du 20 mai 2023 et qu’elle appartiendrait à Salomon ».
A Lubumbashi sur les avenues Moero et Adula, ils perquisitionnent la résidence de Monsieur Salomon Idi Kalonda Della en son absence et celle de sa famille et de ses avocats-Conseils depuis 9 heures du matin jusqu’ à la publication du présent communiqué de presse.
Comme, on peut bien s’en rendre compte, les services de renseignement militaire sont à la recherche d’une version pour soutenir les accusations sur la détention illégale d’armes de guerre et l’incitation aux militaires à poser des actes contraires à leurs devoirs faites contre Monsieur Salomon Idi Kalonda Della.
De ce qui précèdent, les Organisations de la Société civile signataires du présent communiqué s’inquiètent de la volonté manifeste des services de sécurité de la République Démocratique du Congo d’arrêter, sur la base des dossiers montés de toute pièce, les opposants, les journalistes et les défenseurs des droits humains à l’approche des élections générales dans le pays.
Pour ce faire, elles dénoncent l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques en cette même période.
Elles exigent, par la voie de conséquence, la libération immédiate et sans condition de Salomon Idi Kalonda Della et la cessation de toutes poursuites politiquement motivées contre les acteurs politiques de l’opposition, les acteurs de la société civile et journalistes.
Elles invitent à la vigilance, les acteurs politiques et sociaux congolais ainsi que les partenaires de la République Démocratique du Congo en vue de dénoncer et décourager les manœuvres visant à l’instauration d’une dictature par le pouvoir en place.
Kinshasa, le 08 juin 2023

Pour les organisations signataires

  1. JUSTICIA Asbl
  2. Humanisme et Droits Humains (HDH)
  3. Human Rescue/DRC
  4. Institut pour la Recherche en Droits Humains (IRDH)
  5. Réseau Provincial des ONG des Droits de l’Homme
  6. Conseil National des ONG des Droits de l’Homme en sigle CNONGDH
  7. Nouveau Leadership Performant Transformationnel NLPT/RDC
  8. Synergie des Amis des Valeurs du Docteur Mukwege
  9. Les Amis de la Prison
  10. Le Réseau Local pour la Protection Civile en sigle RLPC
  11. Femmes de Media pour la Justice au Congo en sigle FMJC
  12. Coalition Congolaise pour la Justice Transitionnelle en sigle CCJT / RDC
  13. Coopérative des Organisations pour la Protection de Droit de l’Homme, Encadrement des Exploitants Artisanaux et Développement Communautaire en sigle COPADH;
  14. Collectif des Femmes Juristes en sigle CFJ
  15. Nouvelle Dynamique de la Jeunesse Féminine en sigle NDJF
  16. La Sentinelle
  17. Centre International de Formation en Droits Humains et Développement en sigle CIFDH/D
  18. Société Civile des Avocats de la Population Congolaise en sigle SOCAP
  19. Dynamique des Femmes en sigle DF
  20. Centre pour la Paix et le Droit de l’Homme
  21. Femmes pour le Développement
  22. Fédération des Personnes Vivants avec Handicap au Congo.