A l’issue de la brillante soutenance de sa thèse intitulée «Thromboses artérielles précoces en chirurgie cardiaque», docteur Alphonse Nzomvuama, chirurgien thoracique et cardiovasculaire, vient d’être revêtu de grade d’agrégé à l’enseignement supérieur en médecine. Hier, chef de travaux à la faculté de médecine de l’Université de Kinshasa, il entre aujourd’hui dans le cercle de professeurs de ce département universitaire.
Au nom du recteur de l’Université de Kinshasa (UNIKIN), le professeur Eustache Banza Nsomue qui conduisait le comité de gestion de cette Alma Mater a, jeudi 23 septembre 2021, présidé, dans la salle de promotion Mgr Gillon, la séance de soutenance de thèse ayant revêtu le docteur Alphonse Nzomvuama de grade d’agrégé à l’enseignement supérieur en médecine.
Plusieurs personnes ont rehaussé de leur présence cette séance académique, notamment ses collègues membres de la faculté et autres professeurs d’université, les étudiants en médecine, sa famille biologique et ses proches, principalement les anciens du Collège Notre-Dame de Mbansa-Mboma réunis au sein de l’ASSACOM, association dont il est membre pour avoir fait ses études secondaires dans cet établissement scolaire de grand renom.
Pour la circonstance, le jury présidé par le professeur Kintoki Vita était composé de professeurs Jean-Marie Kaye-mbe Ntumba, Thierry Caus (venu de France), Kibadi Kapaya, Mokassa Bakomubatane, Muzembo et Kilembe Man-zanza.
Thrombose artérielle précoce, qu’est-ce ?
En présentant sa thèse, le professeur-docteur Alphonse Nzomvuama a défini une thrombose artérielle précoce comme étant la constitution de caillot à l’intérieur d’une artère ou vaisseau qui alimente un organe. Il s’ensuit une diminution, voire dans les cas extrêmes, l’arrêt complet ou l’arrivée du sang oxygéné destiné à nourrir ou maintenir en vie en bon état de fonctionnement.
Cette perturbation de l’irrigation (ou de la perfusion dans le jargon médical) d’un organe est appelée ischémie.
Le professeur docteur Alphonse Nzomvuama a focalisé son étude sur trois types d’accidents, à savoir l’accident vasculaire cérébral ou AVC (atteinte du tube digestif); l’infarctus myocarde (atteinte du muscle cardiaque lui-même); l’ischémie aigüe du mésentère (atteinte du tube digestif).
L’objectif de ce travail était à la fois de connaître l’incidence de ces complications et rechercher les facteurs des risques qui exposent les malades opérés du cœur à ces complications.
Au terme d’une étude de 484 heures sur neuf patients, les résultats ont montré que ces complications ont une incidence faible. L’accident vasculaire cérébral en a été la plus fréquente avec une incidence de 1,5% ; la mortalité, elle, était globalement de 5,4 % ; l’ischémie aigüe du mésentère était la plus redoutable et responsable de la mort de près de 90% des malades qui avaient développé cette complication.
Deux facteurs de risque à l’origine de la survenue de ces complications ont été mis en évidence : l’instabilité hémodynamique, c’est-à-dire l’existence d’une pression artérielle moyenne faible et l’hémorragie excessive au cours d’une intervention chirurgicale.
Or, en chirurgie cardiaque, il s’avère possible de modifier ces deux facteurs de risque et donc de contrôler la survenue de ces accidents.
Selon le professeur Dr Alphonse Nzomvuama, l’intérêt de ce travail pour la République Démocratique du Congo est que les résultats et recommandations ont été déjà mis en application dans les premières interventions de chirurgie cardiaque réalisées.
Outre les félicitations du président du jury, des professeurs Jean-Marie Kayembe Ntumba et Thhierry Caus, le professeur Roger Mbungu, doyen de la faculté de médecine, a qualifié de mémorable la journée de jeudi 23 septembre 2021, d’autant plus qu’elle coïncide à l’entrée en fonction d’un des fils de la faculté, promoteur de cette thèse, Jean-Marie Kayembe Ntumba, nommé recteur de l’Université de Kinshasa, et ensuite, la soutenance de thèse par un des membres de son département universitaire.
Avant la clôture de la séance par le secrétaire général académique, le professeur docteur Alphonse Nzomvuama a eu les mots justes pour remercier les membres du comité de gestion de l’UNIKIN, le jury et tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réussite du travail qu’il vient de réaliser.
Véron Kongo