En ballottage défavorable dans l’Union sacrée de la nation, le glas sonne pour Bahati !

En politique, on ne gagne pas sur tous les coups. Depuis sa déconfiture au congrès où il n’est pas parvenu à imposer son candidat à la Cour constitutionnelle, le président du Sénat et autorité morale du regroupement politique AFDC-A Modeste Bahati Lukwebo, vit des moments difficiles au sein de l’Union sacrée de la nation. Ainsi sonne le glas pour Bahati.
Le glas sonne en République Démocratique du Congo. Mais pour qui? Dans l’arène politique, c’est le président du Sénat qui se trouve dans le viseur. Modeste Bahati Lukwebo n’est plus dans les bonnes grâces du Président de la République tellement il a, à plusieurs reprises, démontré son manque de loyauté envers le Chef de l’Etat, susurre-t-on dans l’entourage du Président de la République.
«Bahati est gourmand : il ne voit que ses intérêts personnels. Rien d’autres », a confié, sous le sceau de l’anonymat, un membre haut placé du pré-carré présidentiel.
Pourtant, par rapport à son poids politique – qui reste à démontrer – Bahati n’est pas forcément ce qu’il prétend être. On doit cependant lui reconnaître sa capacité à rebondir. C’est un fin jongleur qui a comme spécialité de dribbler ses partenaires politiques. Joseph Kabila en sait quelque chose. Avant lui le maréchal Mobutu Sese Seko est passé par la trappe. Cet ancien acteur de la Société civile a tout entrepris pour avoir accès à la mangeoire en se faisant nommer éternel ministre.
A la fin, il a trahi Mobutu pour devenir un Kabiliste pur et dur. Sans idéal, dans son ADN est inscrit la ruse et la malice.

La chute amorcée
«Chasser le naturel, il revient au galop », dit-on. Cet adage s’applique à ce caméléon politique à la perfection. Après avoir pris les couleurs du milieu, Bahati fini toujours par montrer son vrai visage de dribbleur politique. C’est ainsi qu’il a tenté de dribbler les sénateurs du Grand Équateur en envoyant le nom de son protégé à la Cour constitutionnelle. Échec et mât !
C’est mal connaître ces « Bangala » qui ne portent jamais tout celui qui les dribble en les prenant pour des naïfs. Ils l’ont fait comprendre au président du Sénat lorsqu’ils lui ont signifié de manière brutale que son choix unilatéral de désignation d’un candidat juge qui allait lui répondre au doigt et à l’œil, ne passerait jamais. Comme un seul homme, députés et sénateurs s’étaient levés contre lui pour lui faire comprendre que la ruse ne réussit pas à tous les coups.

Des signes précurseurs
Comme Icare, quand on prend de l’envol et qu’on s’approche le plus possible du centre du pouvoir, on doit toujours envisager la chute. L’essentiel, c’est de savoir négocier la descente, généralement brutale.
Pour ceux qui suivent de près la politique, la descente aux enfers de Bahati a commencé bien avant. Il y a la chute du ministre de l’Economie nationale par le fait de l’Assemblée nationale, donc de la majorité Union sacrée de la nation, pilotée par le président Félix-Antoine Tshisekedi en personne. Sa tentative de déstabilisation du gouverneur du Sud-Kivu, a lamentablement échoué. Théo Ngwabije est toujours bien là !
Tout compte fait, Bahati n’a pas bien lu les signes des temps.
Il est clair que, la fin de Bahati est proche. Elle est déjà programmée parce que son poids politique, issu de la ruse et de la malice, est en réalité un poids plume. Aujourd’hui, c’est visible qu’il ne mérite même pas d’être bourgmestre de la Gombe ou de Lingwala. Les fonctions de président du Sénat obtenues par la malice lui seront aussi retirées.

La chute de l’albatros
En réalité, Bahati ne pèse pas politiquement. Il vit des illusions en se faisant vendre au-delà de sa vraie valeur politique. En fait, les dividendes obtenus dans ces conditions sont non seulement maigres mais fragiles. Bahati a obtenu de Kabila un peu plus qu’il ne méritait. Il l’a trahi. Rien n’indique et ne garantit que le «Maradona» de la scène politique congolaise jouera à fond la carte Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo aux prochaines échéances électorales. Il ne faut pas être naïf.
Il est léger, voire criminel, de bâtir toute une carrière politique sur la base de la ruse, de la malice, de la tricherie tous azimuts, du mensonge éhonté ainsi que des coups bas contre des adversaires politiques. Le salaire est connu. Cette politique ne paie pas durablement. A la fin, le salaire, c’est la chute honteuse. Le dernier congrès a administré un avant-goût.
Le président du Sénat dit qu’il s’appelle Modeste et clame tout haut sa chrétienté. Où est sa modestie ? Où est sa chrétienté ? Parce qu’il a roulé les sénateurs de l’Equateur en envoyant une seule candidature au Sénat au lieu de trois retenues par le Grand Equateur, poussant les députés à le traiter de «d’escroc et magouilleur». Bien plus, son collègue de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso, n’a pas hésité à l’accuser d’avoir violé la Constitution dans la désignation du délégué du Parlement à l’Assemblée nationale.
Quant à son poids politique, les députés nationaux ne lui ont bien rappelé au congrès de désignation du juge constitutionnel.
Des indiscrétions recueillies à l’Assemblée nationale indiquent que, dans une salle du Congrès surchauffée, un député national l’a recadré en ces termes : «Tu avais dit que Matata est un poids plume, et que toi tu es un poids lourd, aujourd’hui nous allons te démontrer que tu es un poids plume ». La suite est connue…
A tout prendre, il n’est pas encore tard pour se repentir et changer. Ministre, haut dignitaire de la «Kabilie », avant de rejoindre Félix Tshisekedi, Bahati a tout eu comme matériel, mais en voulant trop gagner, il a perdu l’honneur et la crédibilité qu’il ne peut nulle part acheter. En ballottage défavorable dans l’Union sacrée de la nation, il doit se battre maintenant pour sa survie politique.

Econews