Procès Kamerhe : une simple formalité

C’est une affaire qui n’en finit pas de … se terminer.
La comparution de Vital Kamerhe dans un procès en appel devant une nouvelle chambre de la Cour d’appel de la Gombe a toutes les allures d’un non-événement, tant son aboutissement est connu d’avance, du moins si l’on tend une oreille attentive aux commentaires glanés ça et là au sein d’une opinion blasée. Une opinion désabusée au plus haut point par les dénouements successifs dans des affaires où les accusés (ministres, mandataires publics, etc.), souvent impliqués dans des détournements de plusieurs millions de dollars américains de deniers publics sont régulièrement blanchis, parfois au bout d’un court laps de temps touristique passé à la prison centrale de Makala. La Cour de Cassation leur accorde alors une liberté provisoire généralement définitive. Et on n’en parle plus, fin de l’histoire.
On ne compte plus à ce jour le nombre de rapports de l’Inspection générale des Finances (IGF) qui mettent en cause quasiment chaque mois l’un ou l’autre dirigeant d’une entreprise publique, d’un service d’utilité publique, voire d’un ministre, sans que les services judiciaires ne prennent le relais. A la longue, les très médiatiques accusations de l’IGF prennent l’air d’une triste rengaine et partent en eau de boudin… Des tonnes de preuves qui prennent de la poussière dans les tiroirs sans le moindre espoir d’une réactivation ultérieure.
Condamné à 20 ans de prison dans le détournement de plus de 50 millions de dollars américains dans le procès, dit de 100 jours, Vital Kamerhe, ancien fer de lance de Cap pour le Changement (CACH) et Directeur de cabinet du chef de l’Etat, a vu sa peine réduite à 13 ans, avant de voir sa peine annulée par la Cour de Cassation qui renvoyait l’affaire à la Cour d’appel de la Gombe et de bénéficier d’une liberté provisoire dont il a profité pour un long séjour à l’étranger. La procédure qui implique Vital Kamerhe est en réalité une démarche destinée à dédouaner Félix Tshisekedi de toute accusation d’immixtion dans l’administration de la justice. En laissant la procédure suivre son cours jusqu’à la mise hors de cause définitive – quasiment acquise – de son partenaire politique, il gagnerait au retour dans la coalition UNC-UDPS des kamerhistes qui, dès la condamnation de leur leader, avaient exprimé une volonté de scission avec un allié ambivalent.

Econews