Le trafic aérien faisant actuellement défaut, la ren- trée scolaire 2022-2023, prévue pour être lancée officiellement sur toute l’étendue du pays depuis Gandajika dans la province de Lomami par le ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique, (EPST), Tony Mwaba, le sera ce lundi 5 septembre 2022 à partir de Kinshasa, plus précisément à l’Institut Elikya (ex-Collège St. Joseph).
Mais, la rentrée scolaire 2022-2023 sera-t-elle effective et apaisée tel que le clame le gouvernement ? Car, jusqu’à ce jour, les enseignants disent ne pas trouver leur compte sur l’accord conclu, en août dernier à Mbuela Lodge, à Kisantu, dans la province du Kongo central, entre le gouvernement et le banc syndical. D’où l’appel au boycott lancé à la fin du mois d’août par la synergie syndicale.
Dans une déclaration faite le 27 août 2022, la synergie syndicale des enseignants de la République démocratique du Congo a décidé la non-reprise du travail à la date du 5 septembre 2022. «Face à la mauvaise foi du gouvernement qui s’accapare plus de 80% du revenu national pour le train de vie de ses membres et celui de leurs proches, les enseignants, réunis en assemblée générale, décident la non-reprise du travail dans le secteur de l’EPST à la date du 5 septembre 2022 et demandent au gouvernement de reporter la rentrée scolaire au 26 septembre 2022 pour lui permettre de répondre aux enseignants et inspecteurs, d’une part, et, d’autre part, au parlement congolais de tenir compte des revendications sociales des enseignants lors de la session budgétaire de septembre», a fait savoir Jean-Bosco Puna, secrétaire général du Synecat et porte-parole de la synergie.
Les inspecteurs de l’EPST emboîtent le pas aux enseignants en contredisant le ministre de l’EPST sur certaines de ses déclarations relatives à l’amélioration des conditions de travail des agents de son ministère.
La discordance des vues étant, les parents s’interrogent alors sur l’effectivité de la rentrée scolaire 2022-2023.
L’Hôtel de Ville saboterait la rentrée scolaire
Par ailleurs, l’opinion s’interroge sur la manière dont est gérée la ville de Kinshasa. Pendant que le gouvernement est préoccupé par le retour des enfants à l’école, l’autorité urbaine choisit ce moment pour jeter de l’huile sur le feu. Et pourtant, les Kinois sont confrontés aux difficultés de transport.
La semaine de la rentrée scolaire étant quelque peu spéciale, l’autorité urbaine devait plutôt chercher à différer certaines de ses opérations. Notamment celle relative au lancement, à la même journée de ce lundi 5 septembre, du contrôle technique des véhicules.
Si dans le reste du pays , la problématique de transport ne se pose pas avec acuité, il n’en est pas le cas à Kinshasa, ville de 13 millions d’habitants avec un défi de transport lié non seulement à peu de disponibilité, mais aussi d’infrastructures routières.
Eu égard à ce qui précède, l’Hôtel de Ville doit donc revoir sa position d’autant plus que le carburant commence aussi à faire défaut dans ce contexte de crise mondiale due à la guerre en Ukraine.
Veron Kongo