Forte pression sur la Cour de cassation : le ministre de la Justice interfère dans le dossier Matata

Le dossier judiciaire mettant en cause l’ancien Premier ministre, Matata Ponyo Mapon, a pris une dimension politique inédite. Dans le cercle du pouvoir, on ne cache plus sa haine vis-à-vis du sénateur Matata Ponyo que tous veulent voir – on ne sait pour quelle raison – en prison, sans raison valable.

Mis en cause dans l’affaire Bukanga-Lonzo, Matata a été cependant relaxé par la Cour constitutionnelle qui, devant les évidences juridiques, s’est déclarée « incompétente » de juger Matata pour des actes commis lorsqu’il exerçait comme Premier ministre, entre avril 2012 et novembre 2016.

Dans leur détermination à couler Matata, ses détracteurs sont allés déterrer un vieux dossier de l’indemnisation des anciens propriétaires des biens zaïrianisés. Là aussi, la Justice, particulièrement le Parquet général près la Cour constitutionnelle, se fourvoyait, contrainte de conclure à un « non-lieu », du fait de l’insuffisance des preuves

Après l’épilogue raté de la Cour constitutionnelle, les ennemis de Matata se rabattent maintenant sur la Cour de cassation qu’ils sont en train de pousser, par tous les moyens, pour fixer le dossier Matata.

Selon des témoignages recueillis par Econews, une forte pression est exercée sur le procureur général près la Cour de cassation pour fixer le procès Matata. A la manœuvre, il y a Mme la ministre d’Etat, ministre de la Justice et Garde des sceaux, Rose Mutombo, qui use de tout son pouvoir politique pour contraindre le PG près la Cour de cassation à obéir à ses ordres.

Où est donc passée l’indépendance de la Justice ? De quel droit Mme la ministre de la Justice interfère-t-elle dans un dossier judiciaire dont elle n’a aucune incompétence ?

On apprend qu’à la Cour de cassation, l’intrusion de Mme la ministre de la Justice passe pour une pullule amère. La Cour de cassation, qui se réfugie derrière le droit, estime que le dossier Matata est vide. Par conséquent, il devait être classé, préconise-t-elle. Ce qui n’est pas de l’avis de Mme la ministre de la Justice qui, apparemment, voudrait dire le droit à sa manière.

L’intrusion de Mme la ministre de la Justice contredit, sur toute la ligne, les 37 ans de combat de l’UDPS, le parti au pouvoir, pour l’émergence d’un véritable Etat de droit. En cette matière, il n’est pas trop tard pour que l’UDPS revienne à son idéal de départ et honore, enfin, le combat de ses pères fondateurs d’une Justice véritablement indépendante, fondement de la démocratie.

Francis M.